Pour le coauteur de L’Arabe et le Juif, Éditions Plon, 2004, les relations du Maghreb avec Israël s’apaisent d’elles-mêmes. Bien que toujours cruciale, la question de la Palestine est de moins en moins un point de blocage.
Fruit d’une histoire millénaire mais aussi des derniers bouleversements dans le monde arabe, le regard du Maghreb sur
JEUNE AFRIQUE : Comment les juifs sont-ils perçus au Maghreb aujourd’hui ?
HAMID BARRADA : Le regard des Maghrébins sur les communautés juives et, au-delà, sur Israël, a assurément changé à des degrés
Passablement surpris par sa découverte, Guy voulait savoir combien il restait de Juifs au Maroc. Environ 15 000 aujourd’hui si l’on compte large et de 3 000 à 4 000 si l’on compte serré. Parmi eux, André Azoulay, conseiller du roi, Serge Berdugo, président de la communauté juive, Robert Assaraf, cofondateur de l’Union mondiale du judaïsme marocain… C’est d’ailleurs Hassan II, soucieux que les relations avec les Juifs Marocains dispersés à travers le monde soient les meilleures possibles, qui avait inspiré la création de cette union.
Il convient de rappeler que pendant la Seconde Guerre mondiale, la solidarité avec la communauté juive en proie aux persécutions des autorités du protectorat français avait été exemplaire et que, plus tard, le sultan avait tout fait pour la dissuader de rejoindre le nouvel État d’Israël. Mais le
À la réflexion, cette position peu banale n’est pas pour surprendre : elle est en harmonie avec l’histoire de l’empire chérifien. Depuis le XVe siècle, les mellah sont accolés aux palais pour mieux les protéger, mais aussi, paraît-il, pour que l’on puisse bénéficier de leurs excellents médecins. Hier comme aujourd’hui, le roi est Commandeur des croyants, pas seulement des musulmans, mais aussi des Juifs. Enfin, les quelque 600 000 Juifs marocains devenus israéliens gardent des attaches fortes avec leur patrie initiale. D’ailleurs, au regard de la loi marocaine, ils conservent leur nationalité et ils sont nombreux à revenir, régulièrement, en pèlerinage pour les fêtes de la Hiloula.
Qu’en est-il dans les autres États du Maghreb ?
C’est la Tunisie qui a traditionnellement la politique la plus proche de celle du Maroc. De Bourguiba à Ben Ali, des relations privilégiées ont été conservées avec la diaspora. Le lobby des Tunes n’a pas perdu de sa vitalité, même après le Printemps arabe. Au contraire. De nombreux intellectuels juifs redécouvrent leur pays et prêtent main-forte aux démocrates laïques. On l’a bien vu lors de la rédaction de la Constitution, à propos de l’article sur la religion de la Tunisie. Ils se sont opposés à toute formulation faisant de l’islam une religion d’État. À ce propos, il est intéressant de noter qu’au Maroc la question de la religion n’a suscité nulle controverse pendant l’élaboration de la nouvelle Constitution. Le texte adopté stipule que « l’islam est la religion de l’État » article 3″>Article original, mais dès le préambule, il est mentionné que l’identité marocaine est enrichie par l’affluent hébraïque au même titre que les composantes arabophone-islamique, amazighe, saharienne, etc.
En Libye, Mouammar Kaddafi avait du mal à s’accommoder des relations du Maroc avec Israël. Lorsque Hassan II a reçu Shimon Pérès à Ifrane, en 1986, le traité qui liait depuis deux ans le royaume à la Jamahiriya dans le cadre d’une Union arabo-africaine a été aussitôt abrogé. Hassan II n’avait pas d’autre but. Il avait cherché néanmoins à apaiser le « Guide » en dépêchant auprès de lui son ministre de l’Intérieur, Driss Basri. Avec ce message : « Tu es jaloux, car tu as perdu tes Juifs alors que nous avons su garder les nôtres ! » On relèvera par la suite diverses opérations de séduction des hommes de Kaddafi en direction de personnalités juives d’origine libyenne installées notamment en Italie…
avait jeté un froid entre le Maroc et la Libye. © Nati Harnik/AFP
Il avait été invité par le président Abdelaziz Bouteflika, en 2000, mais son éventuelle venue avait suscité une levée de boucliers. Des responsables de premier plan, comme Abdelaziz Belkhadem alors ministre des Affaires étrangères »>Article original, avaient éprouvé le besoin de manifester leur hostilité au « chanteur sioniste« . Et le
Quoi de neuf depuis le Printemps arabe ?
Il faut insister d’abord sur une donnée essentielle qui n’a pas fini de produire ses effets. La révolte portait sur les droits de l’homme, tous les droits de l’homme et rien que les droits de l’homme. Une revendication absolue, non négociable. « Dégage ! » C’était partout la même exigence, à Tunis, au Caire, à Benghazi… Cette fois-ci, les ressorts classiques, incontournables, de la colère populaire dans le monde arabe –
Quid des rapports avec Israël ?
On a l’impression d’assister à une normalisation rampante, inavouable mais acceptée. Tous les pays arabes ont solennellement reconnu Israël dans ses frontières de 1967. Le Qatar
Les velléités de normalisation demeurent néanmoins fragiles. Comme l’atteste cette scène vécue par Judas Azuelos, vivant entre Madrid et Paris et qui fut l’ami de Mehdi Ben Barka. Il se trouve un jour à Marrakech, place Jemaa el-Fna, lorsqu’un car déverse un groupe de touristes israéliens bruyants et démonstratifs. Il les observe, surpris, lorsqu’un Marrakchi l’apostrophe par un « shalom » très amical. Judas fait semblant de s’indigner et l’enguirlande en arabe : « Tu n’as pas honte ? » Le quidam change totalement d’attitude : « Excuse-moi mon frère, je croyais que tu en étais, hachak mot de mépris qui signifie « sauf votre respect » et qu’on prononce lorsqu’on parle du chien, de la femme et du juif« >Article original. » On passe en un tournemain du « shalom » de bienvenue au « hachak » de rejet et de mépris.
12/11/2013 à 10:52 Par Propos recueillis par Michael Pauron
Note : *
Dans les années soixante-dix, il a écrit plusieurs articles sur l’autoritarisme en Tunisie, son pays, qui lui valurent d’y être persona non grata.
jeuneafrique.com Article original
{{Je n’y crois pas du tout à ce conte de fées .}}
{{Les religieux avec leur Coran ramèneront toujours les » brebis galeuses » au bercail . Ils seront toujours puissants car le fanatisme est dans leur ADN .}}
{{Les seules capables de leur résister sont les femmes mais elles ont encore beaucoup de chemin à parcourir .}}
Pour l’instant c’est loin d’être une réalité ! Les blablas ne sont jamais des actes , les arabes on un sacré boulot devant eux au sujet de comment ils traites les juifs ! Je suis une femme de paix , mais pour que les juifs reste un peuple uni , pour une raison évidente , bien sur chaque juif est libre de ces choix , le mien il est clair sur le sujet , la croyance appelle à une grande maturité . Si ils réapprennent à se respecter mutuellement sans vouloir changer l’autre , je haie le prosélytisme de certains , pas de soucis bien au contraire c’est une bonne chose , mais je n’y crois plus trop de chose sépare les juifs et les arabes aujourd’hui !