Trois personnes ont été tuées et 23 autres blessées samedi dans des affrontements armés entre Libanais favorables et hostiles au régime syrien à Tripoli, dans le nord du Liban, a affirmé à l’AFP un responsable des services de sécurité.

Les violences ont cessé dans l’après-midi, à l’issue d’une trêve entre les deux clans musulmans, sunnite et alaouite, parrainée par l’armée libanaise, a-t-il précisé sous le couvert de l’anonymat.

« Un sunnite et un alaouite ont été tués et 23 personnes ont été blessées lors des affrontements qui ont éclaté vendredi entre des gens du quartier de Jabal Mohsen (alaouite) et d’autres de Bab el-Tebbaneh (sunnite) à coups de tirs et de roquettes RPG », a-t-il déclaré. Mais en fin d’après midi, une adolescente de 17 ans a succombé à ses blessures, a-t-il précisé.

Dix militaires figurent parmi les blessés, dont un sergent dans un état critique. Cinq personnes avaient déjà été blessées vendredi.

L’armée maintenait samedi soir une forte présence aux abords des deux quartiers, en particulier près de la « rue de Syrie » qui les sépare. « L’armée s’opposera à tous ceux qui portent atteinte à la stabilité, quelle que soit la partie à laquelle ils appartiennent », a prévenu un communiqué de l’institution militaire, qui a affirmé avoir arrêté des hommes armés et saisi armes et munitions.

Les familles habitant aux alentours de cette « ligne de démarcation » ont fui la zone, selon un correspondant de l’AFP sur place. Tripoli, majoritairement sunnite, a été le théâtre ces dernières années d’affrontements entre sunnites, qui soutiennent l’opposition libanaise hostile au président syrien Bachar al-Assad, et alaouites fidèles au mouvement chiite libanais Hezbollah, un allié des régimes de Téhéran et de Damas. La tension s’est exacerbée avec le début en mars 2011 de la contestation populaire réprimée dans le sang par le régime de M. Assad, qui est alaouite.

Ces violences font redouter un débordement de la crise syrienne au Liban voisin, pays multiconfessionnel miné par les dissensions religieuses et qui a déjà connu une guerre civile dévastatrice de 1975 à 1990.

« Depuis hier (vendredi), les roquettes pleuvent sur nous », a affirmé à l’AFP un habitant sunnite. « Ils (nous) provoquent tout le temps en montrant des portraits de Bachar al-Assad. Ils ne sont pas seulement partisans du régime syrien, ils participent à la répression », a-t-il affirmé.

Ces violences sont les plus meurtrières depuis juin, quand six personnes avaient été tuées dans des affrontements à Tripoli après des manifestations hostiles au pouvoir syrien.

Vendredi, un Libanais a été tué et trois Syriens blessés dans l’explosion accidentelle d’un dépôt de munitions à Tripoli. Ils avaient allumé un feu pour se réchauffer près des caisses entreposées, dont ils ignoraient vraisemblablement le contenu.

L’armée libanaise a également renforcé sa présence à Wadi Khaled, région frontalière de la Syrie, proche de la province rebelle de Homs et généralement un lieu de passage pour la contrebande du Liban vers la Syrie.

TRIPOLI (Liban), 11 fév 2012 (AFP)

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