source : site un-écho-disrael.net
Par Misha Uzan.
Pamplemousses, pommes de terre, carottes, kumkats, avocats, choux, dates, fraises, tomates-cerises ou encore patates douces, nombreux sont les produits biologiques d’importation israélienne que l’on peut trouver sur les marchés, les grandes surfaces et les magasins spécialisés en nourriture biologique en Europe et en France. Dans l’hexagone quatre signes officiels d’identification et de qualité sont nécessaires pour obtenir le label bio : ‘Agriculture biologique (AB)’, ‘Appellation d’Origine Contrôlée (AOC)’, ‘Label Rouge’ et ‘Certification de Conformité (CCP)’. Israël peut se vanter de compter parmi les pays dont les produits, accompagnés d’un certificat de contrôle du pays d’origine, peuvent obtenir ce label, en France, en Europe ou encore en Amérique du Nord. Sont concernés les produits agricoles végétaux non transformés (céréales, légumes…), les animaux d’élevage et les produits animaux non transformés (lait, œufs…), ainsi que les produits transformés composés essentiellement d’ingrédients d’origine végétale et/ou animale (pain, biscuit, viande, fromage…). De cela découle une production israélienne de produits biologiques destinée pour plus de 60% à l’exportation.

L’un n’empêchant pas l’autre, la production et la vente biologique sont un phénomène en pleine ascension en Israël même. C’est au sein du Kibboutz Harduf en basse Galilée que l’aventure commence en 1982, un kibboutz pionnier en matière d’agriculture biologique. Les choses évoluent ensuite lentement avec l’acculturation progressive du public occidental aux produits naturels et biologiques. Là encore l’ensemble du mouvement kibboutzique est précurseur dans le combat pour la défense d’une terre et d’un corps sains. C’est pourquoi les exploitations de produits biologiques se multiplient. En 2000 une loi nord-américaine standardise les produits biologiques ; dans le même temps la défense de l’environnement s’emballe. Le public israélien suit largement la tendance et la popularité des produits biologiques se fait vite ressentir. L’Association israélienne d’agriculture biologique (IBOAA en anglais) témoigne d’une augmentation de plus de 30% des ventes. Elle représenterait aujourd’hui près de 20% de l’agriculture du pays selon certaines sources. La taille du marché évolue, les habitudes des gens aussi. On trouve aujourd’hui plusieurs systèmes de ventes de produits organiques. Le CSA, la ‘Communauté de support de l’Agriculture’ a depuis 2007 développé le concept de connaissance du cultivateur. L’idée est simple : le consommateur veut connaître l’identité du cultivateur des produits qu’il achète et savoir comment les produits sont cultivés. Une société comme Or-gani, une petite ferme de légumes près de Netanya, a depuis deux ans monté une affaire sur ce modèle et livre ses produits à une centaine de consomateurs dans la région. Des sociétés de ce type trouvent des échos chez des consommateurs à la recherche de produits de qualité dont l’origine et la teneur sont garanties.

Plus généralement se développent, afin de toucher un large public des magasins d’alimentation presque exclusivement biologiques. Comme en Europe ou aux Etats-Unis, certains super ou hypermarchés traditionnels réservent une part de leurs étalages aux produits biologiques. C’est particulièrement le cas en Israël au sein des chaînes Super Sal et Méga/Méga en ville. Toutefois l’audace israélienne a entraîné la création de magasins, de supermarchés et d’hypermarchés spécialisés dans les produits biologiques. A grande échelle. Trois magasins nés il y a sept-huit ans, se disputent actuellement le marché : Teva Castel (http://www.tevasport.com/) le plus orienté vers les produits sportifs, Nizat Hadovdevan le plus chaleureux (http://www.nizat.com), et Eden Teva market, le plus redoutable (http://www.edenteva.co.il/). Les urbains n’ont plus à se déplacer à la ferme pour faire leurs courses, les produits biologiques ne sont plus limités à quelques connaisseurs et fanatiques de la nourriture saine. Les magasins réservés aux produits biologiques se multiplient progressivement. Pour le moment ils se concentrent principalement dans le Goush Dan, Tel Aviv et sa banlieue, mais les choses progressent. Teva Castel a déjà ouvert 11 magasins, dont huit à Tel Aviv, un à Raanana, un près de l’Institut Wingate dans le centre et un à Herzliya Pitouach. Nizat Hadovdevan comprend neuf magasins, plus espacés dans le pays : un à Tel Aviv, un à Herzliya, un à Raanana, un à Haïfa, un à Petah Tikva, un à Jérusalem aussi, ainsi qu’un autre à Modi’in, à Zikhon Yaacov et à Ophrat. Mais surtout la révolution en matière de magasins biologiques spécialisés s’est déclenchée avec l’initiative de Guy Provisor, le fondateur d’Eden Teva market. Alors que Nizat Hadovdevan et Teva Castel restent des magasins de taille moyenne, Eden Teva market introduit le concept d’hypermarché, de grande surface, pour une chaîne de produits biologiques. Le premier magasin ouvert à Or Yehouda est de 700 mètres carrés mais bientôt s’ouvre un 2400 mètres carré à Haïfa et un magasin de 3500 mètres carrés à Ramat Gan. La chaîne compte aujourd’hui neuf magasins dont également un à Tel Aviv, un à Ramat Hasharon, à Rishon-le-Zion, à Ashdod, à Kfar Saba et au Big (complexe commercial) de Netanya. Guy Provisor a lancé le pari du succès de grandes surfaces pour magasins biologiques et permet ainsi, grâce à des arrangements à long-terme avec les cultivateurs, de baisser considérablement les prix des produits. Eden Teva Market donne ainsi accès à près de 14000 articles biologiques. Le consommateur toutefois doit rester vigilant, si le magasin repose sur l’agriculture biologique et le label bio, tous les produits ne sont pas biologiques. Certains font exception. Il convient donc aux plus exigeants de rester sur leurs gardes et de vérifier l’origine du produit. Mais alors qu’un magasin classique n’offre par exemple dans son rayon biologique, qu’une seule gamme de pâtes, Eden Teva Market en offre près de 50. Et Guy Provisor n’en est pas à son premier essai. Après avoir tenté sa chance en 2000 avec une petite chaîne de magasins appelée Olam Hateva, sans succès, il prend le risque de créer une chaîne d’hypermarchés biologiques. Et le concept plaît. Guy Provisor travaille sur d’autres projets et prévoit 25 magasins pour 2013. Si ces chiffres paraissent relativement faibles, il faut toutefois les ratacher à la taille du pays, et à sa population près de dix fois plus faible qu’en France. Pour toute comparaison, il conviendrait donc de multiplier ces chiffres par 10. Ce qui change la donne. Ceci étant, le marché biologique ne détrône pas encore les chaînes traditionnelles, qui restent prépondérantes et plus représentées. Le marché biologique vise encore une catégorie plus aisée de la population, plus sensible à ce qu’elle met dans son assiette. Mais la conccurrence se fait doucement sentir. A tel point que la société Blue Square Israël, propriétaire des chaînes d’hypermarchés traditionnels Shefa Shouk, Méga et Méga en ville, a acheté en 2007, 51% des actions Eden Teva Market pour une somme de 22,5 millions de Shekels. Si Guy Provisor en reste le président ou directeur général, Blue Square Israël a déjà investi près de 47 millions de Shekels pour le développement d’Eden Teva Market. Et le résultat est là. Aujourd’hui on peut d’ores et déjà dire qu’Eden participe à l’augmentation des bénéfices de Blue Square Israël, qu’il contribue plus à son développement que l’inverse. Guy Provisor prévoit un chiffre d’affaires d’Eden de 80 à 90 millions de Shekels pour cette année, plus du double de l’année dernière. Ce n’est encore qu’une petite vague de l’océan Blue Square et ses plus de trois milliards de shekels en une demi-année, mais le mot d’ordre est à l’expansion.

“L’agriculture biologique, c’est l’avenir de la planète” nous disent les agriculteurs, l’agriculture biologique c’est aussi peut-être et tout simplement, l’avenir d’Israël

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