La première année de la présidence Hollande a été placée sous le signe de l’économie. Découvrez les sept chiffres qui, selon L’Expansion.com, résument le mieux ce début de quinquennat. Certains sont évidents, d’autres moins connus.
Un an de présidence Hollande, marqué par le sceau de l’économie. Voici sept chiffres qui résument ce début de quinquennat.

La première année de la présidence de François Hollande a été marquée par une hausse ininterrompue du chômage, un dérapage des déficits publics et de la dette et une dégradation du pouvoir d’achat des ménages.
REUTERS/Jacques Brinon/Pool

10% de chômeurs de plus

C’est le chiffre économique le plus lourd de la première année de la présidence Hollande. Le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie A, c’est à dire sans la moindre activité, a augmenté de 300 000 personnes entre mai 2012 et la fin mars 2013, pour atteindre un nouveau plus haut historique de 3,225 millions. Soit une hausse de 10,1%. Le précédent record de 1997 est battu. En ajoutant les demandeurs d’emploi ayant une activité réduite (catégories B et C de Pôle Emploi), on dépasse alors le cap des 5 millions de chômeurs (5,034 millions exactement, en hausse de 8% fin mars par rapport à mai 2012). Et le pire, c’est que cela ne va pas s’arrêter.

Alors certes, la flambée du chômage n’a pas commencé avec l’arrivée de François Hollande. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi a enregistré en mars sa 23e hausse mensuelle consécutive. Mais l’inversion de tendance promise d’ici la fin de l’année apparaît à la fois lointaine, pour les premiers concernées, et incertaine aux yeux de tous les spécialistes, compte tenu de la croissance zéro. Quant à la boîte à outils mise en avant par le président, ses instruments vont seulement monter en charge cette année et ne permettront que de limiter les dégâts.

Un taux de chômage de 11%

Le taux de chômage en France est passé de 10,2% de la population active en mai 2012 à 11% en mars 2013 selon Eurostats. Dans l’ensemble de la zone euro, il a bondi dans le même temps de 11% à 12,1%.

0% de croissance

Hollande prend les rênes d’un pays tombé en légère récession (-0,1% de croissance au premier et au deuxième trimestre). L’activité rebondit légèrement à l’été (+0,2%) avant de rechuter au quatrième trimestre (-0,3%). Au final, la France termine 2012 avec un PIB en stagnation de 0%. Une panne d’activité qui se poursuit en 2013, avec des prévisions allant de -0,1% pour le FMI et la Commission européenne à +0,1% pour le gouvernement. Mais celui-ci a dû régulièrement réviser en baisse des estimations trop volontaristes (+0,8% puis +0,4%).

Là encore, la croissance zéro ne date pas de la présidence Hollande. La France est engluée dedans depuis deux ans. Et la présidence de Nicolas Sarkozy, marquée par une forte récession en 2008-2009 et par un rattrapage en 2011, s’est achevée avec un PIB tout juste équivalent à celui du début du quinquennat. Officiellement, le gouvernement Ayrault compte sur ses réformes de structure pour doper le potentiel de croissance du pays. Mais à court terme, seule une accélération de la croissance mondiale pourrait tirer celle de la France.

3,9% de déficit public en 2013

Conséquence de la dérive du déficit public, la dette de la France a aussi dérapé. Elle a dépassé plus vite que prévu le cap des 90% du PIB dès la fin 2012 (90,2%), à 1834 milliards d’euros . Et pourtant, malgré la perte du triple A, Paris n’a jamais emprunté aussi peu cher. Le taux de l’obligation à 10 ans est ainsi passé de 2,96% en mai 2012 à 1,81% en mai 2013. L’année dernière, cette baisse a permis à la France d’économiser 2,4 milliards d’euros.

Coup de théâtre. La Commission européenne a annoncé vendredi que le déficit public de la France atteindra 3,9% du PIB en 2013. On est donc loin de l’objectif de 3% du PIB qui devait normalement être réalisé cette année. Et pourtant l’hexagone ne sera pas sanctionné. Mieux, l’exécutif européen a accordé un sursis jusqu’en 2015 pour l’atteindre. Il reconnaît ainsi que les réels efforts réalisés par le gouvernement de François Hollande pour réduire les déficits se sont heurtés à une conjoncture économique pire que prévu. Pour le président, qui réclame en sous-main depuis des mois un aménagement du calendrier de la rigueur, c’est une vraie victoire. Ce qui n’empêche pas la poursuite d’un combat difficile.

De fait, le déficit public de la France est passé de 5,3% du PIB en 2011 à 4,8% en 2012. L’objectif de 4,5% n’a donc pas pu être tenu malgré les mesures d’ajustement de l’été dernier et un effort pour réduire le déficit structurel (c’est à dire hors influence de la crise) qui s’est élevé à 1,3 point de PIB. Le gouvernement s’est d’ailleurs engagé à réduire ce déficit structurel de 2 points en 2013, ce qui est considérable. La Commission a donc compris qu’elle devait lâcher du lest. Quitte à demander la poursuite des réformes de structures, concernant notamment les retraites. A charge pour le gouvernement de préciser où précisément seront réalisées les économies.

46,5% du PIB passés en impôts en 2014

C’est déjà écrit. Le niveau de prélèvements obligatoires en France va battre sous François Hollande son record absolu. S’ajoutant aux mesures prises sous Sarkozy, les 7 milliards d’euros de hausses d’impôts de juillet dernier ont déjà conduit à égaler en 2012 le précédent record de 44,9% qui datait de 1999. Mais les 20 milliards d’euros de hausses décidées dans le cadre du budget 2013 vont pousser le taux des prèlèvements obligatoires à un nouveau plus haut absolu de 46,3% dès cette année. Lequel sera à nouveau battu l’année prochaine avec le relèvement prévu de la TVA, la mise en place d’une fiscalité écologique et des dispositions nouvelles pour financer les retraites ou le déficit de la branche famille de la Sécu… On atteindra alors 46,5% du PIB.

Accusé de matraquage fiscal, François Hollande a affirmé un peu imprudemment que seuls les plus riches et les grandes entreprises assumeraient l’effort fiscal de 2012-2013. En fait, ils en financeront seulement la plus grande partie. Mais certaines mesures comme la reconduction du gel du barème de l’impôt sur le revenu, ou des hausses de prélèvements sociaux concernent bel et bien tout le monde.

Le gouvernement a par ailleurs justifié la priorité donnée à court terme à la hausse des impôts sur la baisse des dépenses (répartition deux tiers/un tiers dans le cadre du budget 2013) pour réduire les déficit pour des raisons d’efficacité économique. Reste que François Hollande est bien conscient d’avoir atteint la limite du supportable: il a d’ailleurs promis de ne plus augmenter les impôts. Cela dit, il peut à bon droit partager le record de prélèvements obligatoires avec Nicolas Sarkozy qui les a portés de 42,5% en 2010 à 43,9% en 2011 et prévoyait même 44,5% en 2012.

-0,4%: la baisse historique du pouvoir d’achat en 2012

Hollande président de la première baisse du pouvoir d’achat depuis 1984? L’accusation est un peu injuste mais factuellement exacte. En 2012, le pouvoir d’achat des ménages a reculé de 0,4% pour la première fois depuis le tournant de la rigueur de François Mitterrand. Et le pouvoir d’achat individuel (ou plus exactement par unité de consommation d’un ménage) a chuté de 1%. Cet indicateur avait déjà faibli de 0,1% en 2011. La hausse du chômage et des salaires peu dynamiques expliquent en grande partie ce recul. Mais il est vrai que les hausses d’impôts du gouvernement ont directement pesé sur le revenu des ménages, notamment aisés, en fin d’année.

Ce constat est une des raisons qui ont poussé François Hollande a décréter l’arrêt des hausses d’impôts. La baisse du pouvoir d’achat menace en effet la consommation des ménages, normalement le principal moteur de la croissance en France. Or celui-ci est en panne. Les dépenses de consommation des ménages ont reculé de 0,1% en 2012, et même de 0,4% au premier trimestre 2013. Et les choses ne devraient pas s’améliorer. L’indice du moral des ménages mesuré par l’Insee est tombé à 84 points en avril, soit bien moins que sa moyenne de longue période (100 points). Il était de 90 en avril 2012.

-7,4 points: la chute du moral des patrons sous Hollande

De 91,4 en mai 2012, l’indicateur du climat des affaires en France, calculé par l’Insee à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité, est tombé à 84 points en avril 2013. Il s’éloigne donc de plus en plus de sa moyenne de longue période (100). La stagnation économique, voire la récession dans certains secteurs en est la cause principale. Dans l’industrie manufacturière, par exemple, la production était inférieure en février de 3,4% au niveau qui était le sien un an auparavant. Quant à l’investissement des entreprises dans leur ensemble, il a reculé de 0,5% l’année dernière.

Cette déprime profonde explique les efforts récents du gouvernement pour ranimer la confiance chez les chefs d’entreprise avec des mesures comme le Crédit d’impôt compétitivité ou le récent package à destination des entrepreneurs. Le gouvernement est persuadé d’avoir mis en place des outils qui peuvent les aider à passer ce mauvais cap et veut les convaincre de les utiliser. L’avenir dira si cette opération de réconcilation portera ses fruits.

3,2%: la hausse des exportations françaises en 2012

Avec un déficit commercial de 67,4 milliards d’euros, la France a enregistré en 2012 la deuxième plus mauvaise performance de son histoire. Celui-ci a toutefois été réduit de plus de 6 milliards par rapport au records absolu de 2011. Et ce grâce notamment à une hausse de 3,2% des exportations, tirées par le dynamisme des régions extra-européennes,et notamment l’Asie (+13%).

Aussi surprenant que cela puisse paraître au vu de l’importance du déficit, le commerce extérieur aura donc été le principal moteur de la croissance l’année dernière avec une contribution positive de 0,7 point de PIB. Vigueur qui a permis de compenser la déprime des autres composantes de l’activité (consommation des ménages, investissement des entreprises, stocks…). On comprend donc que, pour 2013, tous les espoirs du gouvernement se portent à nouveau sur la demande extérieure. Mais certains s’inquiètent déjà de voir la dégradation de la compétitivité coût de la France venir doucher ces espérances. Depuis la crise, les salaires en France ont en effet plutôt résisté alors qu’ils ont fortement ralenti dans les autres pays européens, voire se sont repliés en Espagne, en Italie ou au Royaume-Uni. D’où une mesure comme le Crédit impôt compétitivité ou l’accord cadre sur la flexi-sécurité.

Yves Adaken L’EXPANSION Article original

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Bzcom

La seule vision du visage de Hollande exprime toute la nullité du personnage et donne envie de vomir. Ceux qui ont voté pour lui vont payer très cher leur erreur, mais malheureusement les autres aussi ! Rendez-vous en 2017 avec 4 millions de chômeurs et une économie comparable à celle de l’Espagne. A moins qu’il ne soit viré avant, ce qui serait une bénédiction pour nous tous et pour la France… Baroukh Achem !

marman68

Etudiez bien ce qu’il est écrit dans l’exposé et vous vous rendrez comptes que l’on a aussi des très très mauvais gérant en france, et que les sous de la france sont désormais très très mal géré
Mais soyez patient y’en a encore pour quatre ans, il leurs reste quatre ans pour nous mettre dans le caca
Mais là je constate qu’ils sont bien partit pour, Croyez vous que si ce gouvernement met le pays dans la merde, pensez vous que eux vont payez; regardez en italie, ils ont mis tout le monde économiquement dans la merde, ils ont pris ce qui restait comme sous et sont patit l’investir ailleurs.
Tout ca pour dire que quoi qu’il arrive hollande et sa clic sont protégé économiquement.
Ce n’est certainement pas lui qui devra aller demain à la banque alimentaire pour qu’on lui fasse un colis
alimentaire.

marman68

Au lieu d’aider les patrons à embauché, lui les a taxé à 75 % et plus dans certains cas, alors quand on parle de hausse intérompu du chômage il faut aussi parler des patrons qui ne peuvent plus embaucher, il ne cherche pas à faciliter ceux qui pourrraient embauchés ( LES PATRONS )
Quand au déficit public, tout le monde sait bien que chacun se sert à sa guise dans les caisses de l’état
Souvenez de la voiture qu’il c’est offert après son éléction, souvenez vous du jet privé qu’il a pris cinq minutes après qu’il a été élu,en clamant haut et fort qu’il ferait des économies et je peux en rajouter d’autres pour qui le désire. C’est un très mauvais bilan mais ça c’est normal étant donné que c’est un très mauvais président.

marman68

Les riches ont été taxés et apparament ca ne suffit pas ,alors question : Quand va t-il taxer les pauvres ??? à mon avis ca ne saurait tardé? CAR MOI je me rend comptes que toutes ses belles promesses et tous ses beaux discours sont aujourd’hui une peau de chagrin, bla bla bla pour ça il est très fort je l’avais dit qu’il fallait resté à droite, maintenant avec la gauche c’est la grosse misère, il a eu un an pour ne voter ou faire voter des lois immorales comme le mariage gay, et beaucoup d’autres encore qui vont suivre, mais pour ce qui est essentiel, primordial pour la france, il n’a rien fait, si il a augmenté le déficit public, il est en guerre contre les riches, mais quand tout les riches seront partit à votre avis qui va payer ???
Eh bien ce sont les pauvres qui paieront, car eux sont obligé de rester,eux sont obliger de payer, eux n’ont pas le choix.