2014, année décisive pour l’Iran, selon Amos Yadlin, ancien chef des renseignements militaires, mais aussi l’un des huit pilotes triés sur le volet, à avoir mené le raid contre Osirak en 1981. L’ISIS, observatoire de la prolifération nucléaire, estime que les délais se rétrécissent à vue d’oeil. L’Arabie Saoudite et les Arabes du Golfe montent au créneau contre la politique moyen-orientale d’Obama.

Selon le New York Times, John Kerry n’est pas parvenu à convaincre Netanyahu ni l’Arabie Saoudite que l’Amérique ne « baisserait pas sa garde », face à l’Iran. Si Kerry échoue, à Rome, à persuader Netanyahu, Israël reste sur ses gardes, tandis que l’Arabie Saoudite mène une offensive virulente et publique contre la politique de l’Administration Obama, dans l’ensemble du Moyen-Orient : cela concerne, évidemment, l’Iran, mais la « mascarade » du désarmement chimique de la Syrie n’a été qu’une ruse « perfide et flagrante » (dixit), qui fournit, selon le Prince Turki al-Faiçal, Ministre des Affaires étrangères saoudien, « l’occasion à Bachar de continuer à massacrer son peuple, en toute impunité ». Quant à la très mauvaise impulsion de cette même Administration, à l’encontre de l’Egypte, qui combat le terrorisme, elle devient le signe patent de la trahison d’Obama et de sa perte de crédit vis-à-vis de ses alliés du Golfe…

Le Washington Post Article original fait état d’un fossé grandissant entre les Etats-Unis et les principaux pays du Golfe, plus manifestement en colère qu’Israël contre la « faiblesse » des USA.

Sans rapport direct avec l’Iran, l’Administration Obama s’est, aussi, « grillée » auprès de tous ses alliés occidentaux, après les révélations d »E. Snowden qu’au moins 35 chefs de gouvernement européens et leaders mondiaux étaient espionnés, jusque dans leur intimité, par les « Grandes Oreilles » de la NSA. L’affaire concernant Angela Merkel a, jusqu’à présent, été la plus médiatisée, mais c’est peu de dire qu’elle n’est pas seule concernée, loin de là! La confiance en l’Administration Obama est altérée.

Si Obama redoutait de se faire « tordre le bras » par le « Lobby pro-Israélien » au Congrès, il est probable que la campagne de défiance radicale lancée par les réseaux saoudiens aura un impact durable sur sa fin de mandat. Selon Robert M. Danin, chercheur principal du Council on Foreign Relations et expert du Moyen-Orient, cette politique américaine confuse propage un malaise grandissant, parmi les alliés de l’Amérique en Orient, persuadés qu’elle consiste à esquiver toute confrontation aux problèmes réels qui se posent à la région toute entière.


Amos Yadlin, ancien directeur des renseignements militaires et responsable actuel de l’Institut d’Etudes Sur la Sécurité (photo credit: Gideon Markowicz/Flash90)

De son côté, Amos Yadlin prédit que les Etats-Unis soutiendront une frappe israélienne si les pourparlers ne donnent pas, très bientôt, des résultats concrets.

Dans une interview approfondie publiée mercredi, dans la Nouvelle République, l’ancien chef des renseignements militaire, Amos Yadlin a clairement fait part de son évaluation : L’année à venir sera décisive pour Israël concernant l’Iran. Les quelques prochains mois, dit-il, apporteront la dernière opportunité à Israël, pour frapper, en toute certitude et avec efficacité, le programme nucléaire de la République Islamique, si c’est ce qu’il choisit de faire.

Yadlin, actuel directeur de l’Institut des études de sécurité nationale, basé à Tel Aviv, a été prudent, en évitant de prendre ouvertement parti pour une intervention, au cours de cette interview intitulée : “ Israël n’a pas besoin de l’Amérique pour le Jour J Article original,” et en citant les alternatives : Israël dispose aussi de l’option, dans les mois à venir, de laisser le problème iranien à l’Administration Obama, ou, alternativement, Jérusalem peut décider de vivre avec un Iran doté de la capacité nucléaire. Mais c’est l’issue la moins souhaitable, donc la moins probable.

Cela dit, il soutient la position de Netanyahu disant qu’une frappe militaire israélienne en Iran est préférable au fait accompli d’un Iran nucléaire. « Israël n’a pas besoin de l’Amérique pour le Jour-J. Il peut faire le travail par ses propres moyens. Il peut même faire face au jour d’après, mais il a réellement besoin des Etats-Unis pour la décennie qui suivra ».

Selon l’ancien chef des renseignements militaires, une frappe israélienne peut retarder de cinq ans la percée nucléaire de l’Iran. Si les Etats-Unis y prennent part, ce handicap serait d’environ dix ans.

« Nous ne devrions pas laisser Rouhani nous mener en bateau durant deux ans, pour ne réaliser qu’ensuite qu’il nous a trompés, et qu’il ne nous reste plus d’option militaire sur la table ». « Nous devons bien garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’un « réformiste ». Il est la « chair et le sang » du régime radical iranien. Nous devons être, également, très prudent, parce que ce n’est pas lui qui mène le jeu ».

« Les Iraniens en sont, aujourd’hui, très proches de l’obtention de la bombe »>Article original. Ils peuvent être en mesure de produire une bombe, bien plus rapidement que les renseignements ne détectent qu’ils sont sur le point de la sortir ouvertement ou furtivement. Et le temps de production peut s’avérer bien plus court que le temps nécessaire à des décisions stratégiques, à la planification et à l’exécution d’une opération qui puisse empêcher cela ».

Vendredi 25 octobre, un rapport urgentissime de l’ISIS, à Washington venait corroborer ces craintes :

L’Institut pour les Sciences et la Sécurité Internationale estime que l’Iran pourrait produire assez d’uranium nécessaire à la fabrication d’une bombe en moins de deux mois – de 1 à 1, 6 mois- (à compter de ce jour, soit pour le 25 décembre 2013), s’il utilise tout son stock en le raffinant à 20%. Il lui suffit pour cela de 25 kg d’uranium enrichi.

Ce rapport, de l’Institut des Sciences et de la Sécurité Internationale,de Washington, affirme que les nouvelles centrifugeuses avancées (notamment les machines IR-2), installées sur les sites de Fordo et Natanz ont drastiquement réduit le délai nécessaire avant la production d’une bombe.

« La réduction des délais de production a des conséquences directes pour toute négociation avec l’Iran. Une découverte essentielle de ce rapport définit que les délais sont, actuellement, trop courts et qu’ils ne feront que s’écourter encore plus, du fait de l’actuelle inclination iranienne à déployer ces centrifugeuses sophistiquées« , explique ce rapport.

Selon Yadlin, le calendrier d’une décision américaine est différent, puisque les capacités des Etats-Unis permettent à l’option d’une frappe militaire de rester possible plus longtemps. « Pour les Etats-Unis, du fait de leurs capacités, il reste, au moins un an de plus qu’à Israël pour prendre sa décision »>Article original, et cela dépend de nombreux paramètres opérationnels qui ne doivent pas appartenir au domaine de connaissance du public », a-t-il déclaré au journaliste du magazine, Ben Birnbaum.

Il évalue, cependant, que l’opposition américaine à une frappe israélienne contre l’Iran devrait aller en diminuant, en fonction de la réussite ou de l’échec des négociations entre l’Occident et le régime iranien.

“Je pense qu’à la fin de 2013 ou au début de 2014, en particulier si l’Amérique se rend compte que l’Iran n’est pas sérieux dans sa volonté d’aboutir à un accord acceptable et qu’il ne continue qu’à tenter de gagner du temps, les Etats-Unis seront plus favorables à une attaque israélienne, parce qu’un Iran nucléaire va absolument à l’encontre des intérêts vitaux de sécurité nationale de l’Amérique », a développé Yadlin.

Les négociations concernant le programme nucléaire de la République Islamique, qui ont repris la semaine dernière à Genève et laissé les représentants du P5+1 relativement optimistes, sur les conditions de possibilité d’un accord, sont une formule gagnant-gagnant pour Israël, a argumenté l’ancien chef des renseignements militaires.

Si un accord aboutit, “qui soit fiable et contienne des inspections intrusives, pour parvenir à ramener l’horloge nucléaire en arrière, c’est mieux que les options dangereuses du type : « la bombe ou le bombardement ». Et si les négociations échouent, alors il sera légitime de prendre des mesures préventives pour stopper l’Iran », raisonne t-il.

Yadlin, qui a contribué à persuader le Ministre de la Défense de l’époque, Ehud Barak et Netanyahu de ne pas lancer de frappe en Iran, en 2010, a affirmé que la probabilité pour une attaque réussie contre le programme nucléaire devrait bientôt s’amenuiser. « Cela peut être le dernier quart de l’année 2013, ou le premier, second ou même troisième quart de 2014. Il n’existe pas de date-butoir totalement certaine, mais la probabilité d’une réussite décroîtra certainement à un niveau qui puisse modifier l’intérêt de prendre la décision de lancer l’attaque ».

« Aussi bien Israël que l’Iran travaillent dur pour améliorer leurs options respectives”, affirme Yadlin.

“Israël acquiert de nouvelles capacités, à mesure que le temps passe. En l’occurrence, il ne fait pas qu’en perdre… Mais les Iraniens, également, engrangent de nouveaux moyens de produire plus et plus vite. Ils renforcent leurs installations et ajoutent de nouvelles centrifugeuses ».

Les négociations nucléaires entre l’Iran et le P5+1 doivent reprendre le 7 novembre. Les deux côtés prévoient de tenir des discussions techniques de niveau inférieur, dans l’intervalle.

PAR LA REDACTION DE TIMES OF ISRAEL 24 octobre 2013, 2:49 am 6

timesofisrael.com Article original
Adaptation : Marc Brzustowski

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Michelresnikoff

Et si l’Iran avait acheté à la Corée du Nord quelques bombes toutes faites en plus de la technologie contre quelques milliards…???!!!
Deux pays aux régimes dogmatiques totalitaires dont l’un a déjà sa Bombe….
On peut se poser la question !