SYRIE Des manifestations antijihadistes réclament la libération de centaines de prisonniers et d’un père jésuite.

Le chef d’état-major de l’Armée syrienne libre (ASL), le général Sélim Idriss, a effectué une visite symbolique dans le fief de Bachar el-Assad dans l’ouest de la Syrie, à « Kafar Dalba dans la région de Jabal Akrad » située dans la province de Lattaquié, berceau de la communauté alaouite, a annoncé le militant Omar al-Jeblawi.
Une vidéo amateur montre le général, en habit civil, s’adressant à un groupe de combattants rebelles dans la campagne de cette province côtière. Il affirme s’être rendu dans cette province « pour voir directement les succès importants et les victoires que nos révolutionnaires ont remportés sur la côte ». « Nous sommes ici aujourd’hui pour confirmer que (…) le commandement général de l’ASL travaille en coordination totale et permanente avec les combattants sur le front de la côte », a aussi affirmé Sélim Idriss.

Mais, selon Omar al-Jeblawi, si la direction de l’ASL, qui se trouve en Turquie, a fourni aux combattants de Lattaquié « quelques munitions, ce n’est pas en nombre suffisant ». Cette visite intervient une semaine après que les rebelles ont engagé « la bataille de libération de la côte ».

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ils se sont emparés d’une dizaine de villages alaouites depuis début août. Ces villages se situent près de la ville natale de l’ex-président défunt Hafez el-Assad, père de Bachar. Si ces gains sont plutôt symboliques, ils ont permis de redonner le moral aux insurgés après une série de défaites dans le centre du pays face aux forces gouvernementales.

Le général Idriss dans la région de Jabal Akrad

Dans l’Est, près de 60 soldats loyalistes et jihadistes ont péri en trois jours de combats à Deir ez-Zor, où les combattants radicaux progressent, selon l’OSDH. Au moins 33 combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, deux groupes affiliés à el-Qaëda, et 25 combattants loyalistes ont péri depuis le début, samedi, par les jihadistes d’une offensive massive dans la ville, a précisé l’OSDH. « Les affrontements sont très violents, les combattants utilisent quelques chars dont ils disposent, tandis que l’armée du régime bombarde les poches » des jihadistes, a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Les jihadistes concentrent leurs attaques sur le quartier Houeiqa, où se trouvent des sièges des services de sécurité et des bâtiments gouvernementaux. La ville est partagée entre régime et jihadistes mais les lignes de front fluctuent constamment, selon l’OSDH qui s’appuie sur un réseau de militants, ainsi que de sources médicales et militaires.

Du côté de Raqqa, des manifestations contre les groupes jihadistes se déroulent au quotidien dans cette ville du Nord pour réclamer la libération de « centaines » de militants et d’un père jésuite, rapporte une ONG. Le père italien Paolo Dall’Oglio avait disparu fin juillet quand il s’est rendu à Raqqa à la rencontre de responsables de l’EIIL pour négocier la libération de militants enlevés par ces radicaux. Connu pour son charisme et ses bonnes relations avec les militants pacifiques antirégime, le père jésuite avait pris des positions très fermes contre la répression armée du régime de Bachar el-Assad et avait été contraint par les autorités ecclésiales de son diocèse à partir, avant de revenir à une date indéterminée.

Armes chimiques

Enfin, le départ pour Damas d’une équipe d’experts de l’ONU chargés d’enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie a été retardé in extremis par des divergences avec le gouvernement syrien sur les modalités de l’enquête, a-t-on appris hier auprès de diplomates. L’ONU avait conclu le mois dernier avec le gouvernement syrien un accord-cadre sur le fonctionnement de la mission d’enquête, mais attend toujours un dernier feu vert de Damas pour lancer l’opération. Les Nations unies avaient annoncé fin juillet que Damas autorisait les experts onusiens à enquêter sur trois sites où l’utilisation d’armes chimiques a été rapportée dans ce conflit qui dure depuis 28 mois. L’un des sites est Khan al-Assal, près d’Alep. Damas affirme que les rebelles y ont fait usage d’armes chimiques le 19 mars, tuant au moins 26 personnes dont 16 soldats syriens. Selon l’opposition, c’est le pouvoir syrien qui a mis en scène cette attaque. L’ONU n’a jamais précisé le nom des deux autres sites ni combien de temps l’équipe comptait rester en Syrie

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