Pour la droite, François Hollande renie une de ses promesses de campagne en recevant les chefs des partis de la majorité.En recevant à dîner les chefs des partis de la majorité, lundi soir à l’Élysée, François Hollande a-t-il renié l’une de ses promesses de campagne ou est-il revenu à la pratique normale des institutions sous la Ve République? Les deux, selon Jean-François Copé. «Je ne sais pas ce qui est normal ou pas normal», a déclaré le président de l’UMP sur Europe 1. Copé constate «une prise de conscience par les Français que François Hollande ne tient pas beaucoup ses engagements», mais en même temps, il estime que recevoir «régulièrement» la majorité, comme le fait le chef de l’État, «est un mode de fonctionnement qui a du sens» pour gérer une majorité «aussi divisée sur les grands sujets».

«On n’en est pas à un reniement près, ironise Roger Karoutchi. Il avait dit “moi Président, je n’augmenterai pas les impôts”, on en est à 40 milliards en quinze mois. Il ne devait pas être “constamment” dans les médias, or, depuis janvier, il est intervenu six fois, plus d’une heure à chaque fois. Il ne devait pas être le chef de la majorité, ni recevoir les parlementaires: il reçoit les chefs des partis de la majorité. Et pas pour sauver le pays: pour essayer de ressouder les troupes avant les municipales!»

Pour le sénateur des Hauts-de-Seine, ce dîner est «en creux un geste de défiance vis-à-vis de Jean-Marc Ayrault». Le premier ministre sera autour de la table mais, selon Roger Karoutchi, «François Hollande pense visiblement, à tort ou à raison, qu’il est le seul à pouvoir resserrer les boulons et éviter la débâcle».

«Le dîner élyséen en est la parfaite illustration: François Hollande préfère gérer son fonds de commerce que de réformer le pays», estime de son côté Geoffroy Didier. «La nature partisane du dîner qu’il organise rend au moins une chose certaine, affirme le cofondateur de la Droite forte: au chômage, à la crise et la délinquance, ses convives préféreront les compromissions, combinaisons et autres arrangements. Un banquet élyséen avec pour seul menu des petits calculs politiciens.»
«Mais ces agapes n’y suffiront pas, prédit Geoffroy Didier. Sans vision ni cap de fixé, la majorité ne trouvera jamais de cohésion. Sans autorité à son sommet, elle ne se trouvera pas de direction. Une fois le dîner digéré et les vacances d’été terminées, les amis d’un soir de François Hollande continueront à gérer leur boutique plutôt que de servir leur pays.»
À l’Élysée, on réfute toute confusion des rôles entre le chef de l’État

et celui du gouvernement. «Le premier ministre s’occupe de la majorité au jour le jour, semaine après semaine, assure-t-on. C’est son rôle, et d’ailleurs il assiste à ce dîner. En ce qui concerne François Hollande, c’est le premier rendez-vous avec les chefs de la majorité depuis que le Parlement a été convoqué, il y a un an. Le président peut très bien, une fois par an, inviter les chefs de la majorité à dîner avec lui.»

Allant plus loin, David Assouline, l’un des porte-parole du PS, a même jugé que cette rencontre était «une bonne chose», qui permettait de «faire le point» et «d’échanger sur ce qui peut faire aussi des différences». «Il faut toujours faire attention à une majorité quand elle est issue de plusieurs partis», a renchéri Bruno Le Roux, le patron des députés PS.

Anne Rovan-Judith Weintraub/ Le Figaro.fr Article original

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