Le décès samedi en Allemagne du gardien de camp d’extermination John Demjanjuk, va permettre de lancer de nouvelles poursuites, a déclaré samedi le directeur du centre Simon Wiesenthal en Israël spécialisé dans la traque des anciens nazis, Efraim Zuroff. »Avec sa disparition, son appel ne pourra pas être examiné si bien que le
jugement historique du tribunal allemand en première instance reste valable.

Or ce jugement permet pour la 1e fois d’ouvrir des poursuites sans qu’il y ait
besoin de prouver qu’il y a un crime spécifique contre telle ou telle
personne », a affirmé à l’AFP M. Zuroff.

Selon lui, « plusieurs centaines d’anciens gardiens et tortionnaires des
camps de la mort, des allemands ou des collaborateurs de nazis, pourront être
poursuivis ».

M. Zuroff a déploré que John Demjanjuk, qui était âgé de 91 ans, soit mort
« dans un lit d’une maison de retraite en Allemagne plutôt que dans la cellule
d’une prison ».

Demjanjuk, extradé des Etats-Unis, avait été condamné à mort par un
tribunal israélien en 1988 qui l’avait reconnu coupable d’être « Yvan le
terrible », un des pires tortionnaires du camp de la mort de Tréblinka.

Ce jugement avait été cassé en 1993 par la Cour suprême israélienne qui
avait estimé qu’il existait un doute sur le fait qu’il était bien « Yvan le
terrible ».

La juge Dalia Dorner, qui siégeait dans le tribunal israélien qui l’avait
condamné à mort, a affirmé à la radio publique que, pour elle, « il ne fait
aucun doute que Demjanjuk était bien ‘Yvan le terrible’.

Il a été identifié par onze survivants, ainsi qu’un ancien SS.

Il était impossible de se tromper, car sa morphologie et ses traits n’avaient pas beaucoup changé ».

« Mais des documents qui ont été présentés lors de l’appel devant la Cour
suprême ont créé un doute juridique qui devait lui profiter », a-t-elle ajouté.

Demjanjuk avait été ensuite expulsé d’Israël.

Il était retourné aux Etats-Unis avant d’être de nouveau extradé, mais cette fois en Allemagne où il a été condamné l’an dernier à cinq ans de prison dans l’un des derniers grands procès du nazisme en Allemagne.

Le directeur de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem, Avner
Shalev a affirmé à l’AFP que Demjanjuk, en mourrant, « avait échappé à la
justice ».

« Le fait qu’il soit mort comme un homme libre à 91 ans constitue un échec
des systèmes (judiciaires) mais d’un autre côté le fait qu’il a été jugé et
condamné illustre la responsabilité des gens à tous les niveaux dans
l’Holocauste
(…) », a-t-il ajouté dans un communiqué.

« Il est important de traduire ces responsables en justice.

Il ne peut y avoir de prescription pour les crimes de l’Holocauste », selon lui.

La police allemande a annoncé que Demjanjuk, un apatride, condamné pour
avoir pris part au meurtre de plus de 27.000 personnes lorsqu’il était gardien
du camp nazi de Sobibor en 1943, était mort dans une maison de retraite en
Bavière où il vivait depuis sa condamnation.

Demjanjuk a toujours nié les faits en bloc et affirmé avoir été capturé en
1942 alors qu’il servait dans l’Armée Rouge.

JERUSALEM, 17 mars 2012 (AFP)

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