Toni Musulin, le convoyeur de fonds qui avait volé 11 millions d’euros à Lyon, s’est rendu lundi à la police de Monaco qui l’a aussitôt remis à la police française.

Vers 12H45, un homme seul, visiblement fatigué, avec une barbe de dix jours, a fait irruption au siège de la Sûreté monégasque. Il a déclaré aux policiers qu’il était recherché par les services de police et qu’il était là pour se rendre, a indiqué le directeur de la Sûreté monégasque André Muhlberger.

« Qu’il soit venu à Monaco, cela reste un mystère et il n’a pas eu la gentillesse de nous l’expliquer », a affirmé le directeur de la Sûreté, lors d’une conférence de presse.

Toni Musulin, 39 ans, s’était volatilisé le 5 novembre à Lyon avec le chargement du fourgon qu’il conduisait. Il était depuis lors recherché dans toute l’Europe.

« Il avait l’air assez bizarre quand il s’est rendu. On ne comprend toujours pas ses motivations. On ne sait même pas s’il a bien compris qu’il se trouvait à Monaco », a rapporté une source proche de l’enquête.

« Il ne savait peut-être pas qu’il était dans un Etat souverain et indépendant de la France », a estimé M. Muhlberger. Tony Musulin était arrivé à Monaco avec une moto de location.
Une partie du butin de Toni Musulin récupérée par la police, le 9 novembre 2009 à Lyon

Le gouvernement monégasque, une fois accomplies les vérifications d’usage, a décidé, sans perdre de temps, de le remettre à la police judiciaire de Nice qui l’a réceptionné dans l’après-midi au « Jardin exotique », un établissement situé à la frontière de l’Etat de Monaco et de la France.
Images et déclarations. Durée: 38s

La police française devait lui notifier son mandat d’arrêt et le transférer à Lyon où il fait l’objet d’une mise en examen.

Interpol avait adressé, à la demande de la France, une « notice bleue » à ses 185 pays membres les invitant à transmettre des informations sur l’identité et les activités de Toni Musulin.

Les enquêteurs français envisageaient, parmi d’autres pistes, « une fuite dans certains pays de l’Est, compte tenu des origines serbo-croates » du convoyeur.

Interpol, dont le siège est à Lyon, ne semble pas avoir émis à son encontre un mandat d’arrêt en bonne et due forme puisque la police monégasque, faute de cet avis, n’a pas été en mesure de l’arrêter, au moins de façon formelle.

Il a été conduit au « Jardin Exotique » en homme libre, « sans menottes » et uniquement parce qu’il a « accepté d’être entendu par la police française », selon une source judiciaire monégasque.

Toni Musulin, employé depuis dix ans chez Loomis, groupe suédois de transports de fonds, avait disparu le 5 novembre au matin à Lyon au volant de son fourgon blindé alors que ses deux collègues étaient sortis pour une halte dans leur société.

Le fourgon avait été retrouvé vide non loin de là.

Deux jours plus tard, le 7 novembre, une partie importante du butin, neuf millions d’euros en coupures de 5 à 100 euros, était retrouvée par la police dans plusieurs dizaines de sacs et de cartons dans un box situé à proximité du lieu où avait été retrouvé le fourgon vide.

Interrogé sur la localisation du butin restant, M. Muhlberger n’a pas fait de commentaires: « nous n’avons aucune raison d’effectuer des investigations puisque nous n’avons rien à lui reprocher à Monaco ».

Quand je l’ai vu, « j’ai eu le sentiment de quelqu’un qui voulait régler ses problèmes », a-t-il ajouté.

Pour vol sans violence, Toni Musulin est passible de trois ans de prison.

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