Il n’y a pas que la crise de la dette qui mérite de susciter des inquiétudes. La flambée des cours de l’or noir a enlevé deux points de croissance en 2011.

Et l’Iran entretient les tensions sur le marché qui pourraient encore alourdir la facture.

Le feuilleton grec et la crise de la dette en Europe ont tendance à le masquer.

Pourtant, c’est bien la flambée des cours du pétrole qui handicape l’économie mondiale.

En l’espace de deux ans, le prix du baril de brent a augmenté de 48 dollars.

Sur la même période, celui du baril de WTI a fait un bond de 41 dollars.

Cette flambée a déjà coûté deux points de croissance à l’économie mondiale l’an dernier.

Et l’addition sera sans doute encore salée cette année.

En effet, loin de se calmer, les cours de l’or noir semblent poursuive leur ascension.

Depuis le début de l’année, les cours de l’or noir ont progressé de 15% environ, entraînant notamment une flambée du prix de l’essence aux Etats-Unis et en Europe.

La crise économique, qui fait normalement baisser la demande de pétrole, n’a pas suffi à détendre le marché.

Le problème, c’est que les stocks de pétrole demeurent très bas. Certes, ils ont tendance à se regonfler aux Etats-Unis.

Cependant, les stocks de brut pour l’ensemble des pays de l’OCDE ont atteint à la mi-février, leur niveau le plus bas depuis 2008.

Et comme la production de l’Arabie Saoudite reste à un très haut niveau, il existe peu de soupapes de sécurité en cas de problème d’approvisionnement.

De fait, les tensions entre l’Iran et les pays occidentaux contribuent à faire grimper les cours.

Soumise depuis 18 mois à un blocus économique sévère de la part des Etats-Unis et de l’Europe, l’Iran a annoncé récemment une baisse de ses exportations de pétrole vers le Vieux Continent.

Pour que la tendance haussière s’arrête, « on a besoin d’une résolution de la question du nucléaire iranien », explique Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Il estime entre 13 et 16 dollars le renchérissement du baril causé par le différend entre les Occidentaux et Téhéran.

D’autres experts estiment cependant que l’impact de l’Iran sur les cours est moindre, ce qui signifie que les fondamentaux du marché pétrolier suffisent à expliquer les tensions actuelles.

« La flambée récente des cours est souvent attribuée aux tensions entourant l’Iran, mais les modèles montrent qu’elle est surtout le reflet de l’évolution du S&P 500, du dollar et de la croissance chinoise », notent les experts de Natixis dans une étude récente.

Selon eux, les cours du brut n’intègrent pas, ou pour une poignée de dollars à peine, de « prime Iran ».

Autrement dit, les cours ne sont pas dopés artificiellement.

Ce qui n’est évidement pas une bonne nouvelle pour l’économie mondiale.

Car cela veut dire qu’en cas de dégradation du conflit, les prix pourraient monter très rapidement à 150 dollars par baril.

Sébastien Julian

07/03/2012

L’ expansion.fr

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/le-choc-petrolier-l-autre-boulet-de-l-economie-mondiale_285896.html

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