Des experts de l’énergie américains et britanniques s’attendent à l’annonce prochaine d’un accord américano-israélo-palestinien à Washington et à Londres, en vue de l’exploitation des réserves de gaz, découvertes dans les années 2000, au large des côtes de la Bande de Gaza.

Nommé « Gaza Marine », ce champ gazier contient des réserves estimées à plus de 28 milliards de m3 de gaz. Ce serait suffisant pour fournir toutes les centrales d’énergie prévues pour la Bande Occidentale de Cisjordanie, autant que les besoins en carburant de la Bande de Gaza.

Les sources du Financial Times affirment que cet accord, datant de plus d’un an, fait suite au consentement d’Israël de retirer le champ gazier de Gaza de sa Zone d’Exclusivité Maritime et d’en transférer la souveraineté à l’Autorité Palestinienne de Ramallah. Israël accepte, également, que ce domaine de prospection gazière soit considéré extérieur à la zone couverte par son blocus naval de la Bande de Gaza.

Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, l’ancien Premier Ministre Tony Blair et le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahou se sont montrés à même, selon les rapports, de trouver un terme acceptable au problème du champ gazier de Gaza.

En réalité, la décision d’officialiser cette situation est devenue possible, du fait des tensions durables que le Hamas connaît, à l’égard du pouvoir égyptien, qui est prêt à l’étrangler durablement, s’il poursuit son soutien aux groupes jihadistes du Sinaï, dont les QG se trouvent, la plupart du temps, confinés dans la Bande de Gaza.

L’avantage que les Etats-Unis tire de cette situation de « blocus égyptien » rend, d’autant plus difficile à admettre et comprendre la suspension d’une partie de l’aide militaire et financière de Washington au Caire, alors même que l’Egypte combat le Jihad à ses portes et isole stratégiquement « l’empêcheur d’avancer », le Hamas d’Ismaïl Haniyeh.

Jusqu’à présent, Israël assurait environ 95% des besoins énergétiques des de l’enclave palestinienne, 5 autres % l’étant par la Jordanie. Il s’agit, donc, à terme, d’une percée plus que significative pour stimuler l’économie palestinienne. Les royalties et revenus tirés de l’exploitation gazière devraient, progressivement, assurer l’autonomie palestinienne et suppléer une bonne partie de l’aide extérieure.

Le consentement d’Israël est nécessaire pour des raisons de sécurité, puisque le gaz repose dans une zone où la marine israélienne patrouille en permanence. Pourtant, le Premier Ministre Ehud Barak a concédé la propriété du champ gazier, au Palestiniens, en mars 2001, pour faire un geste de bonne volonté, en ajustant les limites maritimes originelles de la zone de façon à ce que la totalité de Gaza Marine soit située dans les eaux palestiniennes, plutôt que débordant sur la Zone d’Exclusivité maritime d’Israël.

Actuellement, ils envisagent les façon et les moyens de transférer le gaz depuis la zone offshore jusqu’à la Cisjordanie. Ce point est particulièrement crucial, puisque cet acheminement devra s’appuyer sur les infrastructures israéliennes d’Ashdod pour poursuivre leur transfert vers Ramallah ou/et Gaza, un jour. C’est la façon la plus évidente, à l’heure qu’il est, que d’utiliser la structure de pipelines sous-marins israéliens, qui sont reliés à un site de raffinage à l’extérieur de la ville côtière d’Ashdod. Ce projet d’ajustement des conduits nécessitera un investissement d’1 milliard de $ et pourrait être fonctionnel d’ici 2017.

De fait, ce principe de coopération obligée ne pourra se produire qu’avec l’adoption d’un nouvel état d’esprit, chez des voisins qui ont, jusqu’à présent, fait de la haine exclusive leur Credo.

Un soutien populaire palestinien sera donc nécessaire, par ce que la façon la plus viable de progresser, sur le plan commercial, requiert une coopération effective des Israéliens ; cela nécessite de leur permettre d’acheter une certaine quantité de ce gaz, ce qui est foncièrement incompatible avec toutes les stratégies de boycott, mises au point par l’Autorité Palestinienne et ses alliés européens et occidentaux, à travers le monde. En un mot le boycott pourrait aussi se solder par une suspension des services rendus par Israël.

Au bout du compte, Gaza Marine pourrait être un jeu « gagnant-gagnant-gagnant », aussi bien pour la Bande Occidentale de Judée-Samarie-Cisjordanie, Gaza nettoyée de ses Islamistes opposés à toute avancée et Israël, puisqu’il stimulerait les perspectives économiques des Palestiniens et leur sens de l’auto-détermination. Mais, dans une région remarquable pour ses résultats à somme nulle, des progrès supplémentaires requerront probablement, des efforts diplomatiques plus conséquents que ceux proposés par l’actuelle direction bicéphale palestinienne.

Mahmoud Abbas obtiendrait, ainsi, un moyen de pression contre le Hamas, maître de Gaza. D’âpres luttes internes en perspective…

En d’autres termes, les découvertes énergétiques et solutions économiques les plus en pointe ne préjugent, en aucun cas, de l’intelligence politique des actuels dirigeants de ces deux entités hostiles entre eux et vis-à-vis du voisin israélien.

Sources : DEBKAfile 12 octobre 2013, 2:29 PM (GMT+02:00)

debka.com Article original

washingtoninstitute.org Article original

Adaptation : Marc Brzustowski

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rahm

avec bou abass le grand bessas (peteur)
ca va gazer a Gaza

Armand Maruani

{{En perspective le gaz va se transformer en salades .}}