Depuis que le Sud-Soudan (allié d’Israël) a obtenu son indépendance, en 2011, le pays est entraîné dans une spirale déclinante, menant à des troubles qui, à un certain point, pourraient aller jusqu’au renversement du régime du Président Omar El Béchir (sous le coup d’une inculpation pour génocide à la Cour Pénale Internationale).
Le Président soudanais Omar Hassan al-Bashir Photo: REUTERS

Le Soudan est à un tournant décisif. Depuis que la partie sud du pays a obtenu son indépendance, en 2011, le pays est en chute libre, ce qui entraîne des troubles, qui ont fait plus de 210 morts, ces derniers jours, et qui, parvenus à un certain point, pourraient provoquer le renversement du régime du Président Omar El Béchir.

Le Soudan, qui s’est aligné sur les régimes islamistes révolutionnaires et les groupes terroristes, maintient des relations étroites avec l’Iran chi’ite, autat qu’avec des mouvements islamistes sunnites, tels que le Hamas.


Omar Hassan El Béchir.

Le Soudan, dont les principaux voisins sont la Libye et l’Egypte, est utilisé comme zone franche pour transférer clandestinement des armes de Libye vers la Péninsule du Sinaï et la Bande de Gaza. Il est aussi utilisé par l’Iran pour transmettre des armes au Hamas. On a rapporté qu’Israël avait bombardé une usine de fabrication de missiles iraniens, en octobre de l’an dernier.


Le Professeur Yehudit Ronen, du Département des Sciences politiques de l’Université Bar-Ilan, à Ramat Gan, est une experte du Soudan. Elle a expliqué au Jerusalem Post que le Soudan, qui est un Etat failli, est poussé toujours plus loin vers l’abîme, parce qu’il est, lui-même, entouré d’Etats faillis, avec le conflit permanent au Darfour, autant que l’instauration du Sud Soudan, qui a coûté à l’Etat environ 75% de ses ressources pétrolières.

Son économie, son positionnement politique et sa vie sociale ont été gravement affectés et la plupart des gens en ont assez de ce régime, continue Ronen.

Le déclencheur de la vague actuelle d’émeutes meurtrières, a été l’annulation des subventions sur le carburant, dimanche dernier, provoquant presque un doublement des prix des produits, tels que le gaz domestique pour la cuisine et l’essence, ce qui produira une réaction en chaîne et une augmentation du coût de nombreux autres produits de base et de service.

Par exemple, Ronen cite le cas du litre de diesel, passé de 8 à 14 livres soudanaises.

“De façon surprenante, le Soudan n’a pas suivi le mouvement des soulèvements du Printemps Arabe, mais il semble, à présent, que ces émeutes ne disparaîtront pas de si tôt, par enchantement”, dit-elle, faisant remarquer qu’il n’est pas possible, à ce stade, de savoir si elles vont prendre de la vitesse et monter en puissance, ou, comme c’est déjà arrivé auparavant, si l’Etat va parvenir à réprimer brutalement ces émeutes ».

Alors que les assassinats et arrestations se poursuivent, le peuple reste dans les rues, ce que Ronen pense être un indice de la profonde animosité envers le régime. Cependant, « le régime n’a absolument pas l’intention d’abandonner le pouvoir ».

Les relations soudano-iraniennes sont restées très soudées, depuis plus d’une décennie, comme le démontrent de nouvelles preuves de coopération, qui se sont produites ce mois-ci, avec l’arrivée de deux navires de guerre iraniens, venus accoster au Soudan. C’était la troisième visite de ce genre, au cours de la même année et une telle activité a attiré l’attention des pays sunnites du Golfe, qui sont en pleine guerre froide régionale contre l’Iran.

Dans son nouveau livre, « Hezbollah: The Global Footprint of Lebanon’s Party of God », Hezbollah, l’empreinte planétaire du Parti de Dieu Libanais « >Article original, Matthew Levitt apporte des preuves concrètes des bonnes relations du Hezbollah avec le régime soudanais. Par exemple, en 2010, le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah a proposé ses combattants pour aider le gouvernement à réprimer les troubles au Darfour. Même si on n’a aucune preuve que ces combattants soient réellement arrivés sur place, le gouverneur du Nord Darfour, a répondu positivement à cette offre, en disant : “Le Darfour est une terre où l’Islam est profondément imprégné et nous sommes plus qu’impatients de soutenir les causes palestiniennes et libanaises, par le Jihad et le Martyr ».

Cela n’a pas empêché Khartoum d’ajouter tranquillement le Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes, en 2010, écrit Levitt, en insistant sur le fait qu’à l’époque, le Soudan essayait âprement de « s’attirer les bonnes grâces de Washington » et il est peu probable que cette stigmatisation ait pu mener à quelque mesure concrète que ce soit, sans doute, bien au contraire.

Appuyant le fait que le Soudan n’a jamais eu la moindre intention d’agir contre le Hezbollah, des rapports datant de cette année démontrent le soutien du Hezbollah au régime de Béchir. Un rapport de la fondation pour la Défense des Démocraties, publié dimanche, déclare que des sources de la région pensent que le Hezbollah a établi des bases permanentes au Soudan, autour de Khartoum, au Darfour et près de la frontière avec le Sud-Soudan.

En outre, l’Iran a déployé des instructeurs militaires du Hezbollah, qui parlent arabe pour entraîner les milices qui soutiennent le régime, capables de prendre pour cible les forces internationales au Darfour. Qui plus est, elles seraient à même d’aider les forces de Béchir dans tout conflit qui se déclencherait avec le Sud-Soudan.

En dernier ressort, selon ce rapport, de telles bases pourraient servir “comme un tremplin idéal pour des opérations terroristes potentielles contre des cibles américaines dans la région toute entière, y compris en Mer Rouge, la Corne de l’Afrique et elles fournissent un débouché maritime pour les activités iraniennes, au sud du Canal de Suez.

Jonathan Schanzer, vice-Président des études et recherches de la Fondation pour la Défense des Démocraties, a confié au Post, dimanche, qu’il ne fait aucun doute que le Soudan est l’intermédiaire de l’Iran et qu’il s’acoquine sans scrupules avec des mouvements comme le Hezbollah et le Hamas. « C’est pour cette raison que des Etats arabes sunnites, comme l’Arabie Saoudite, qui cherchent à contrer l’influence de l’Iran, seraient favorables à un renversement du régime », nous a-t-il affirmé.

En même temps, fait-il remarquer, le double-jeu permanent fait que les Saoudiens ont apporté de l’aide au Soudan pour lui acheter leur influence.

Il est impossible de savoir si les états du Golfe soutiennent ou soutiendront, à l’avenir, l’opposition soudanaise et ses manifestations, mais le régime est « fragile », affirme Schanzer, ajoutant que les sanctions américaines, en place depuis les années 1990 et l’isolement international du régime ont fait des dégâts ».

Par ARIEL BEN SOLOMON
29/09//2013 21:40

jpost.com Article original

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