Fort de ses milliards de pétrodollars, le Qatar, richissime petit état du golfe persique n’en finit plus de faire parler de lui par ses investissements à l’étranger, notamment cette année en France, où il s’est approprié le Paris Saint-Germain. Nous avions déjà évoqué le sujet il y a quelques temps en soulignant les relations privilégiés de Sarkozy avec l’émir du Qatar
Le Qatar au secours des banlieues ?

Selon un conseiller municipal lié au parti de la majorité gouvernementale, l’aide du Qatar «n’est ni de la philantropie ni du mécénat.» Sur notre photo, un autobus incendié à Le Blanc-Mesnil (au nord de Paris), en 2006, année où les banlieues françaises se sont embrasées.

PHOTO: CHRISTIAN HARTMANN, ARCHIVES AP

Si l’on a beaucoup parlé le mois dernier de l’arrivée de l’entraîneur italien Carlo Ancelotti au PSG, désormais propriété de Qatar Sports Investments (QSI), il a moins été question dans les médias de l’annonce par le Qatar de la création d’un fonds d’investissement de 50 millions d’euros, destiné à financer des projets économiques dans les banlieues françaises.

En conférence de presse, le 13 janvier, la présidente du FN Marine Le Pen a estimé que « les investissements massifs (que fait le Qatar) en banlieue le sont en raison de la proportion très importante de musulmans » qui y résident. Selon elle, cet apport d’argent frais est « critiquable », car ainsi l’Etat laisse « un pays étranger choisir ses investissements en fonction de la religion de telle ou telle partie de la population ou du territoire français ».

Pour ce qui est du rachat du PSG en juin 2011 par le biais de QSI, à l’évidence, le Qatar avait à coeur de se faire un nom dans l’univers du football, dans la perspective de la Coupe du monde qu’il organisera en 2022. En ce qui concerne les motivations de ses investissements en banlieue, la question est plus ouverte…

À ceux qui pourraient voir l’intervention du riche État gazier comme un geste embarrassant pour Paris, l’ambassadeur Mohamed Jahan Al-Kuwari affirme: «Ce n’est pas une aide, ce n’est pas de la charité.»

L’idée de ce fonds d’investissement est venue de l’Association nationale des élus locaux de la diversité (ANELD), qui réunit des élus de divers horizons politiques et origines.

Le groupe, présidé par Kamel Hamza, conseiller municipal lié au parti de la majorité gouvernementale, avait sollicité l’aide du Qatar à l’automne. «Avec la crise économique, il est de plus en plus difficile de trouver des fonds. Mais ce n’est ni de la philanthropie ni du mécénat. C’est un investissement gagnant-gagnant et il va falloir présenter des projets sérieux», a-t-il expliqué au quotidien Le Monde il y a quelques jours.

L’association Ville et Banlieue ne s’oppose pas à ce que le Qatar avance des fonds pour soutenir la création d’entreprises dans les banlieues, mais elle y voit la «révélation du désengagement du gouvernement français». «Les crédits sont en diminution constante», déplore le directeur général de l’organisation, Camille Vielhescaze, qui craint de voir les jeunes les plus créatifs partir à l’étranger.

Joint par La Presse, M. Hamza a refusé de revenir sur le sujet. «S’il y a une polémique, le projet va s’arrêter là et les perdants seront les banlieues», a déclaré l’élu, qui a déjà soumis des dizaines de projets à l’ambassade.

Le ministère de la Ville a de son côté fait savoir qu’il ne trouve rien à redire à l’initiative, qu’il voit comme une «reconnaissance des talents et capacités de créations d’entreprises dans les quartiers populaires».

Le Qatar n’est pas le seul pays à intervenir dans les banlieues. Les États-Unis offrent depuis plusieurs années déjà des voyages de formation outre-Atlantique aux jeunes les plus prometteurs. Selon Mohamed Ali Adraoui, professeur à Sciences po, ce programme vise à créer des ponts avec les élites issues «de la diversité» pour les sensibiliser à la réalité américaine.

Rayonnement

Les visées du Qatar sont plus vastes, relève le chercheur, qui insiste sur la volonté de diversification et de rayonnement du petit État. Ahmed El-Keiy, journaliste et animateur de radio qui connaît bien la dynamique des banlieues, relève que les 50 millions d’euros annoncés ne représentent qu’une fraction «ridicule» des investissements du Qatar en France.

Le pays, en plus d’acquérir le club professionnel de soccer de Paris et les droits télévisés pour plusieurs matchs sportifs par l’entremise de la chaîne Al-Jazira, a des participations dans plusieurs grandes sociétés françaises, avec l’aval du gouvernement. «Il y a d’importants investissements qataris en France et d’importants investissements français au Qatar», note M. El-Keiy, qui ne voit pas en quoi ce fonds créé par Doha constitue un «désaveu» de la politique française à l’égard des banlieues.

Le Qatar cherche t il a provoquer un « printemps arabe » en France.

Au delà des manoeuvres politico-finnancière de ce petit état du Golfe persique, lorsqu’on constate son intérêt pour les banlieues et son implication dans les opérations de déstabilisation de la Lybie par la guérilla et les émeutes, on peut se poser la question d’une implication similaire en France.

Marine Le Pen a dénoncé ce qui serait le « double jeu » du petit émirat, qui d’un côté se présenterait comme un interlocuteur modéré, et de l’autre appuierait des intégristes musulmans.

« Le Qatar est intervenu en soutien d’un certain nombre de groupements islamistes, notamment dans les différents printemps arabes, alors qu’il se présente aux démocraties occidentales comme étant un pays éclairé qui n’aurait aucun contact de près ou de loin avec des groupements fondamentalistes », a ainsi soutenu Mme Le Pen.

Elle n’est pas la seule à le penser comme en témoigne cette manifestation récente du mouvement Egalité et Réconciliation d’Alain Soral pour dénnoncer la mainmise du Qatar sur les banlieues comme une opération de déstabilisation impérialiste.

Cela est d’autant plus inquiétant qu’il y a quelques jours, un appel d’AlQaeda était lancé en direction des musulmans habitants dans les banlieues Française. Adam Gadhan un islamiste convertit américain, a appelé les musulmans vivant en Occident à mener des attaques contre “la coalition des sionistes et des croisés”.

Il disait s’adresser ainsi aux “communautés d’immigrés comme celles vivant en marge de la société dans les banlieues misérables de Paris, de Londres et de Detroit, ou celles venues en Amérique et en Europe pour étudier ou pour y chercher leur pain quotidien” . “Aux frères musulmans résidant dans les pays de la coalition des sionistes et des croisés (…) sachez que le jihad est un devoir”,

Pour ce qui est des relations entre le Qatar et la France, la seule certitude à ce jour est que ce pays du Golfe est devenu un partenaire économique, financier, politique et militaire privilégié de l’Hegaxone, comme en témoigne son implication dans la guerre menée en Libye contre le régime de Mouammar Kadhafi…

Points de vue croisées

Marc Thibodeau – La Presse et Métro France

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Aschkel
bayard

Les deux, puisque l »U.E. se couche devant l »Arabie Saoudite et le Quatar pour faire couler le pétrole et devant les USA pour la politique étrangère et monétaire.
A rapprocher de la politique Obama vers les banlieues, petits voyages aux USA, bourses d »études et soutient aux associations communautaristes.
Le Quatar est le bras armé de la politique étrangère discrète de Washington, voir l »intervention en Libye ou 5000 mercenaires en uniforme du Quatari sont intervenus.
Du point de vue international, c »est une ingérence des USA et de son allié (plus une énième trahison de Sarkosy mais que ne ferai-t-il pas pour plaire aux mondialistes?) et cela prépare assurément une prise en main des communautés musulmanes par les islamistes dans l’optique du vote étranger aux élections locales, puis nationales et du basculement de la France puis de l »Europe vers le totalitarisme islamique.

A termes, pour vivre libres, nos enfants, chrétiens ou juifs, devront devenir des réfugiés
A moins que les promoteurs de cette abomination ne finissent comme Khadfi, après tout le rêve est encore possible.

Jean.

Lucid111

On a déjà developpé le phénomène graffiti contre subventions,et on a fermé les yeux sur les zones de non droit,qu’en est-il des entreprises de peinture crées sur ce marché juteux depuis 2004 ?
Ils créent leur emploi sur les dommages aux biens qu’ils occasionnent.

De même les spéculations sur le Forex exemptées de certains frais à condition d’être musulman, étant virtuelles, ont bien fait faire le yoyo à notre €, mais la population était disséminée politiquement.
A présent si le critère d’appréciation pour l’aide à création d’une entreprise est d’être musulman, cela risque de développer les conversions,donc la clientèle Hallal, sous pouvoir politico-économique d’Allah.

Il me semble que le Qatar pourrait bien, s’il intervient, le faire au titre de dommages et intérêt sur quelques quartiers-Nord test, mais en visant toute le population de ces quartiers, sans distinction, et par le biais d’organismes collecteurs français, sinon c’est une occupation!

tehila

il faut etre un demeure pour croire que cette aide est de la philantropie
pourquoi le qatar n’aide pas le peuple haitien qui souffre tant? ou les autres peuples qui subissent des cataclysmes naturels .ce serait du pur hessed et cela ne peut rapporter un printemps arabe
shabat shalom

Jmnpsg

Je pense que le Qatar à du soucis à se faire et s’il continue comme cela il va se retrouver sur la paille, déjà avec ses investissements au PSG qui attire tous les Italiens et brésiliens, comme par hasard qui ont comme seul intérêt n’ont pas de regarder un vol de faucon mais, plutôt de faire couler à flot les barils de pétrole.

Pour ce qui est de ses investissements en banlieue, ces quelques associations opaques nouvellement créer vont terminer le travail.

Que reste-t-il donc au Qatar ? Ses investissements dans le CAC 40 ? Dans des sociétés en perdition qui ont accumulé d’énormes dettes comme Lagardère ?

Si un Qatari tombe par hasard sur ce commentaire je lui recommande comme investissement des placements sur compte bloqué qui sont beaucoup moins risqué.