Le Hamas redoute une opération militaire israélienne.

GAZA (AFP) – Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a ordonné jeudi à ses forces de sécurité de faire respecter une trêve militaire avec Israël auprès des groupes armés du territoire palestinien. Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a « donné des instructions au ministre de l’Intérieur (du Hamas) et aux chefs de la sécurité afin de préserver le consensus national parmi les factions palestiniennes pour la protection de la bande de Gaza », selon un communiqué.

Le communiqué a été lu par le porte-parole du gouvernement, Taher al-Nounou, à l’issue d’une réunion entre M. Haniyeh, ses ministres et les chefs des forces de sécurité et de police de la bande de Gaza.
Mardi, le Hamas avait assuré que la trêve militaire avec Israël faisait l’objet d’un « consensus national » au sein des factions palestiniennes et qu’elle serait appliquée. Lors d’une rencontre mercredi entre le Hamas et les principales factions armées du territoire, ces dernières ont accepté d’observer une période d' »accalmie » pour éviter une escalade des tensions avec Israël. Lors de cette réunion, le Hamas a transmis aux factions un message de l’Egypte et d’autres dirigeants arabes les mettant en garde contre les risques de poursuivre les tirs de roquettes et d’obus vers le territoire israélien.

Jeudi matin, un correspondant de l’AFP et des témoins ont constaté que le Hamas avait augmenté ses effectifs le long de la frontière, et contrôlait tous les véhicules circulant sur les routes y menant. Des sources de sécurité ont confirmé ces opérations, le Hamas s’est refusé à tout commentaire.

« Le consensus national entre les factions signifie que nous n’allons donner à Israël aucune raison de faire la guerre à Gaza », a expliqué jeudi un ministre du Hamas sous couvert d’anonymat. « Le gouvernement va défendre ce consensus parce que nous ne voulons pas qu’une nouvelle tragédie s’abatte sur le peuple palestinien », a-t-il ajouté, deux ans après l’opération israélienne « Plomb durci » (décembre-janvier 2008-2009), qui avait fait plus de 1.400 morts dans le territoire palestinien.

« Maintenant, Gaza est plus calme qu’il ne l’a jamais été depuis 2007 (et la prise du pouvoir du Hamas) et Israël le sait », a-t-il insisté. Des groupuscules radicaux palestiniens de la bande de Gaza ont intensifié ces dernières semaines les tirs de roquettes et d’obus de mortier sur le sud d’Israël. Israël a lancé des raids aériens en représailles et des responsables israéliens ont agité la menace d’une opération militaire de grande envergure dans la bande de Gaza, comme celle de « Plomb durci ».

Depuis la fin de cette opération, le Hamas observe une pseudo trêve, sans empêcher totalement des organisations plus petites, comme le Jihad islamique, les Comités de la résistance populaire (CRP) ou des groupuscules salafistes, de continuer à tirer. Selon un bilan de l’armée israélienne, plus de 230 roquettes et obus de mortier ont été tirés de Gaza vers Israël en 2010.