Le Hamas veut renouer avec l’Iran et le Hezbollah. La direction du Hamas cherche à rétablir les relations avec l’Iran et le Hezbollah libanais, rompues l’an dernier après le refus du Hamas de soutenir le président syrien Bachar al-Assad. Le Hezbollah, quant à lui, a besoin de retrouver une once de légitimité perdue en Syrie, aux côtés des tyrans irano-syriens des peuples de Syrie…Le numéro deux du Hamas Moussa Abou Marzouk et le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah se sont entretenus sur la reprise de leurs relations détériorées après le refus du mouvement palestinien de soutenir Assad dans le conflit. Le fossé s’est creusé à al Qusayr, où la milice pro-iranienne a découvert l’étendue de la trahison du Hamas, transférant son savoir-faire en minage de maisons, contre le ratissage des miliciens-terroristes libanais.

Selon la presse arabe, les consultations avaient commencé fin juin, lorsqu’il s’est avéré que le régime de Morsi, protecteur de la branche palestinienne des Frères musulmans, ne tiendrait plus longtemps au pouvoir.

Les négociations avec le Hezbollah sont importantes pour le mouvement palestinien avant tout du point de vue du rétablissement de contacts avec l’Iran. mais aussi de peur de voir Bachar Al-Assad vaincre la rébellion syrienne.

Après la décision du Hamas de soutenir les rebelles en Syrie, l’ex-président iranien Mahmoud Ahmadinejad, grâce à qui en sept ans, le Hamas s’est transformé en un partenaire stratégique de l’Iran et un acteur régional important, avait suspendu le soutien financier à hauteur de 22 millions de dollars par mois, ainsi que les livraisons d’armes à Gaza.

De son côté, après la fermeture des bureaux du Hamas à Damas, le Hezbollah a exigé qu’il cesse également de travailler à Beyrouth. De cette manière, pratiquement tous les liens du Hamas avec le « croissant chiite » (Téhéran-Hezbollah-Damas) ont été rompus, et les dépôts d’armements du Hamas à Gaza se sont retrouvés vides après l’opération israélienne Pilier de défense en novembre 2012.

Le Hamas est à présent au plus mal, et totalement isolé. Il ne lui reste que le Qatar comme soutien, lequel semble opter pour une politique moins radicale envers l’Occident.

Ces perturbations dans les fournitures d’armements sont devenues un grave problème pour le Hamas ces derniers temps. En accordant son soutien financier et politique, le Caire n’armait pas le Hamas, craignant une plus grande déstabilisation dans le Sinaï. Le nouveau parrain du Hamas, l’émir du Qatar Hamad Ben Khalifa al-Thani, est également prudent et se limite au financement des travaux de construction et des salaires du personnel.

Avant le coup d’Etat en Egypte, le commandement militaire du Hamas avait déjà exigé du chef du Hamas, Khaled Mechaal, de rétablir les relations avec Téhéran et le Hezbollah. Et le renversement de Morsi, tout comme le changement de pouvoir en Iran, ont été des arguments déterminants en faveur de cette décision. Abou Marzouk craint également que l’Egypte occupe Gaza et rétablisse le contrôle perdu après la guerre des Six jours en 1967.

En dépit des différends sur la Syrie qui persistent entre le Hamas et Téhéran, les conditions sont aujourd’hui favorables à la reprise des fournitures d’armes iraniennes à Gaza, estime Alexandre Demtchenko du Centre d’études arabes de l’Institut d’études orientales à l’Académie des sciences de Russie.

L’Iran et le Hezbollah espérent qu’étant donné la faiblesse du pouvoir central et les graves problèmes intérieurs, l’Egypte serait incapable de contrôler l’itinéraire principal de ces livraisons – via le Sinaï. « Par ailleurs, Téhéran n’a pas à craindre que les armes arrivent en Syrie, car il est très difficile de les transférer depuis Gaza », a déclaré l’expert.

Ils misent sur le fait que la reprise de la coopération entre le Hamas et Téhéran risque de donner de nouveau un petit mal de tête à Israël, où la situation s’est calmée après l’opération Pilier de défense. Surtout, ils rendent compte de l’opposition qu’ils soulèvent dans le monde arabe, auquel ils ne parviennent plus à vendre leur propagande autour de l »a résistance » à l’occupation sioniste », lorsqu’eux-mêmes occupent littéralement ou par procuration la Syrie et le Liban.

Les attaques verbales anti-israéliennes du nouveau président iranien Hassan Rohani et son rapprochement avec le gouvernement de Gaza tentent de ranimer la flamme qui s’éteint, avec pour objectif d’engendrer une nouvelle vague d’attaques et d’attentats contre Israël.

Source : Al Manar Article original

les hauts et les bas du Hamas

Le mouvement islamiste palestinien Hamas est l’un des objets politiques les plus fascinants à observer. Quel contraste si l’on compare sa situation à l’automne 2012 et celle d’aujourd’hui :

Fin 2012 :

– le Hamas pouvait se prévaloir d’une « victoire militaire » sur Israël, à l’issue de l’opération « Pillier de Défense », lancée par l’armée de l’État hébreu, au mois de novembre. Les groupes armés de Gaza ont tiré des roquettes d’une portée inédite sur Tel Aviv et la région de Jérusalem. Et l’accord de fin de conflit prévoyait une série d’allègement du blocus imposé par Israël à la Bande de Gaza. Dans la foulée, en décembre 2012, le chef du Hamas Khaled Mechaal pouvait effectuer sa première visite à Gaza.

– Quelques semaines auparavant, le Hamas avait reçu un hôte de marque : l’Émir du Qatar en personne. Soutien politique mais aussi financier, l’émirat annonçant une aide de 400 millions de dollars pour des projets à Gaza.

– En Égypte, pays partageant une frontière avec la Bande de Gaza, les Frères Musulmans venaient d’arriver au pouvoir. Un changement porteur d’espoir pour le Hamas, qui contrôle la Bande de Gaza depuis juin 2007. Le Hamas est lui-même issu de la mouvance des Frères Musulmans.

– Sur le front syien, le Hamas semblait avoir senti le sens de l’Histoire, rompant son alliance historique avec le régime de Bachar El Assad et soutenant désormais explicitement la rébellion syrienne. Un choix qui aussi éloigné le mouvement islamiste palestinien de l’Iran, même si les ponts ne sont pas rompus.

Moins d’un an plus tard, changement de décor :

– Le Hamas a rompu avec son parrain syrien mais il a aussi « perdu » Mohammed Morsi et les Frères Musulmans égyptiens, chassé du pouvoir par la rue et l’armée. Et le Hamas est montré du doigt par la justice égyptienne, qui accuse le mouvement palestinien d’avoir semé le trouble ces dernières années sur le sol égyptien.

– L’Émir du Qatar a passé la main et on peut s’interroger sur l’implication du nouveau souverain sur la scène régionale.

– L’Autorité Palestinienne, rivale du Hamas, vient d’obenir la promesse de libération d’une centaine de prisonniers palestiniens et arabes-israéliens détenus depuis plus de 20 ans. En 2011, c’est le Hamas qui avait arraché un millier de libérations de détenus à Israël, en échange de Gilad Shalit retenu pendant 5 ans à Gaza.

… Retour donc à la case « isolement » pour le Hamas. On voit mal par ailleurs la réconciliation palestinienne progresser au moment où l’Autorité Palestinienne reprend le dialogue avec Israël.

Cela dit, le Hamas a démontré dans le passé sa capacité à se maintenir à flot dans un contexte difficile, en attendant des jours meilleurs.

RFI Article original

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