L’ambassadeur américain en Syrie Robert Ford a indiqué que le Front islamique, nouvellement constitué en Syrie, avait refusé de rencontrer des responsables américains, dans une déclaration mercredi à la télévision Al-Arabiya. « Le Front islamique a refusé de s’asseoir à la table avec nous, sans donner de raisons », a déclaré M. Ford.


Un membre du Front al-Nosra, dans une tranchée à Alep, le 17 décembre 2013. REUTERS/Molhem Barakat

Le plan international pour sortir les agents chimiques de Syrie prend forme.

Mardi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait déclaré, lors d’une conférence de presse aux Philippines, que si les Etats-Unis n’avaient « pas encore rencontré le Front islamique à ce jour », il était « possible que cela arrive ». Ces déclarations faisaient suite à des informations de presse indiquant que des responsables américains se préparaient à rencontrer des représentants du Front islamique cette semaine en Turquie.

« Nous sommes prêts à les voir parce que nous parlons avec tous les partis et groupes politiques en Syrie », a ajouté, mercredi, M. Ford qui s’exprimait en arabe.

Ces déclarations interviennent alors que les États-Unis cherchent à élargir la représentation de l’opposition à la conférence de Genève 2 sur la Syrie prévue en janvier prochain.

Plusieurs factions rebelles se sont unies le mois dernier pour former le Front islamique, une coalition non liée à el-Qaëda, devenue le plus important des groupes rebelles en Syrie avec des dizaines de milliers de combattants.

Les Américains, qui ont renoncé en septembre à frapper militairement le régime syrien, ont régulièrement fait état de rencontres avec une « large section » des groupes rebelles, tout en excluant de parler avec ceux affiliés à el-Qaëda.

Le Front islamique est « une alliance de groupes islamistes connus au sein de l’opposition syrienne » et « nous pouvons engager (le dialogue) avec le Front islamique parce qu’ils ne sont pas, bien sûr, considérés comme des terroristes », avait assuré lundi la porte-parole adjointe du département d’Etat Marie Harf, en allusion à liste noire d »organisations terroristes étrangères dressée par Washington.

Plan de destruction

Parallèlement, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a donné des détails sur le plan de destruction des agents chimiques syriens. Ces derniers seront transportés hors du pays par convois suivis par des GPS américains, notamment dans des camions blindés russes sous la surveillance de caméras chinoises, a annoncé l’organisation chargée de superviser la mise en place de ce plan de destruction international, le premier en son genre.

Plusieurs pays avaient déjà rendu publiques leurs propositions d’aide, notamment les Etats-Unis, qui ont ainsi accepté de se charger d’une partie de la destruction des armes chimiques syriennes, de « Catégorie Un », dont des agents chimiques nécessaires à la production de sarin ou de gaz moutarde.

La destruction des agents chimiques sera réalisée dans les eaux internationales sur un navire de la marine américaine, le MV Cape Ray.

Des navires danois et norvégien sont en outre stationnés en Chypre, attendant de pouvoir escorter deux cargos, qui doivent récolter les agents chimiques au port de Lattaquié, sur la côte syrienne.

Les agents chimiques les plus dangereux devraient avoir quitté le territoire syrien le 31 décembre, mais des sources proches du dossier ont déclaré à l’AFP que ces objectifs ne seraient probablement pas respectés. Les agents chimiques sont encore sur 12 sites disséminés sur le territoire syrien.

Ces cargos transporteront ensuite les agents chimiques vers un port italien, où ils seront embarqués sur le navire américain, avant de retourner à Lattaquié pour prendre en charge les derniers agents chimiques, moins dangereux, qui doivent être détruits par des sociétés.

La Finlande fournira des experts en décontamination et la Russie fournira des navires afin d’assurer la sécurité des opérations navales à Lattaquié et dans les eaux territoriales syriennes.

Les Etats-Unis fourniront également 3.000 conteneurs afin de transporter plus de 1.000 tonnes d’agents chimiques et de précurseurs, selon le directeur exécutif de l’OIAC, Ahmet Uzumcu.

En plus des caméras de surveillance nécessaires à la vérification du transport qui est sous la responsabilité du régime syrien, la Chine fournira 10 ambulances.

Le fonds mis en place pour soutenir ce plan ambitieux dispose actuellement de 9,8 millions d’euros, alors que le Japon a promis 15 millions de dollars supplémentaires.

Le rythme très serré de la mise en place du programme de destruction a ralenti récemment, notamment à cause d’une grève des douanes libanaises, de la météo ou des conditions de sécurité, a reconnu M. Uzumcu, mais même si « des retards ne peuvent être exclus », l’organisation n’a pas encore décidé de changer les dates fixées.

L’ensemble de l’arsenal syrien doit être détruit pour le 30 juin.

OLJ/AFP
18/12/2013

lorientlejour.com Article original

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