Le Premier Temple a été construit, par le roi Salomon (au Xème siècle avant notre ère. Il a été entièrement détruit par Nabuchodonosor II en 587 av. notre ère
A la suite du siège pénible et prolongé de Jérusalem, Nabuchodonosor détruit la ville, comme Jérémie l’avait prédit. « Et il brûla la maison de Dieu et le palais du roi, et toutes les maisons de Jérusalem, et toute grande maison fut brûlée par le feu » (Rois II, 25:9).

Le roi Tzidkiyahu est capturé par les Babyloniens et le peuple d’Israël est exilé à Babylone. Là-bas, « Sur les eaux du fleuve de Babylone… nous nous sommes assis en pleurant tout en nous souvenant de Sion » (Psaumes 137:1).

Les survivants restent en Israël sans Temple ni dirigeants. Gedalia Ben Ahikam de Mitspah, nommé par les Babyloniens pour faire respecter l’ordre public, est assassiné par Ishmael Ben Netanya de la dynastie royale (Jérémie 40-41).

Parmi les maisons brûlées de Jérusalem découvertes dans la Cité de David, les fouilles ont révélé des gravures cachetées faites de mortier. Les vestiges comprennent un sceau qui est porte le nom de Gemaryahu Ben Shafan le Scribe, un ministre à la cour du roi Yehoyakim et oncle de Gedalia Ben Ahikam (Jérémie 36:10).

Des fouilles récentes réalisées à l’entrée de la Cité de David ont permis de découvrir un autre cachet sur lequel est gravé le nom de Yuchal Ben Shlemiyahu, un aîné de la cour du roi Tzidkiyahu (Jérémie 38:1).

Ces vestiges nous rappellent que les anciens dirigeants de Jérusalem à ses jours de gloire n’étaient pas assez intelligents pour écouter les propos du prophète ayant prédit sa destruction.

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La destruction du second temple

Vespasien a été nommé Empereur et est retourné à Rome. Son fils Titus reprend maintenant le siège de Jérusalem.

Titus attaque immédiatement après Pessa’h de l’année 70, catapultant vers la ville et sa population un déluge de pierres, de fer et de feu. Les défenseurs de la ville sont affaiblis par la faim et peut-être plus encore par leurs dissensions internes. Il faudra malgré tout à Titus deux mois d’intenses combats avant qu’il puisse percer des brèches dans les murs de la ville.

Après deux mois de combats, Titus perça des brèches dans les murs de la ville.

Cet événement a eu lieu le 17 tamouz, jour de l’année que les Juifs continuent de marquer par un jeûne.

L’historien romain Dion Cassius rapporte :

« Malgré le percement d’une brèche dans le mur au moyen d’engins, la place n’a pas été prise aussitôt après. Bien au contraire, les défenseurs ont tué un grand nombre de Romains qui essayaient de se presser à travers l’ouverture, et ils ont mis le feu à des bâtiments voisins, espérant empêcher les Romains de progresser. Néanmoins, les soldats, à cause de leur superstition, ne se sont pas immédiatement précipités à l’intérieur, mais finalement, pressés par Titus de le faire, ils sont entrés dans la ville. Les Juifs se sont alors défendus beaucoup plus vigoureusement qu’avant, comme s’ils avaient découvert le bonheur de pouvoir combattre près du Temple et de pouvoir mourir pour le défendre. »

La suite a été un horrible massacre, les Romains conquérant la ville maison après maison. Une fouille archéologique témoigne de la destruction : la célèbre  » Maison Brûlée « , ouverte aujourd’hui aux visiteurs dans la vieille ville de Jérusalem. On y a trouvé les restes d’un bras de femme, morte sur le pas de sa porte, et tenant encore une lance.

Il fallut trois semaines à Titus pour progresser lentement jusqu’au Mont du Temple. Après quatre mois de combats acharnés, il donna l’ordre de raser le sanctuaire de fond en comble. Son ordre fut exécuté le 9 av, soit le même jour que la destruction du premier Temple.

Encore Dion Cassius :

« Le peuple se tenait en dessous dans la cour, les Anciens sur les marches, et les prêtres dans le Sanctuaire lui-même. Et quoiqu’ils ne fussent qu’une poignée luttant contre une force de loin supérieure, ils ne furent vaincus que lorsqu’une partie du Temple fut la proie des flammes. Ils ont alors marché délibérément vers la mort, les uns en se jetant sur les épées des Romains, d’autres en s’entretuant ou en se donnant eux-mêmes la mort, d’autres enfin en se jetant dans les flammes. Et il semblait à tout un chacun et surtout à ceux qui périssaient avec le Temple que, loin de représenter des destructions, leurs gestes exprimaient des sentiments de victoire, de salut et de bonheur. »

La campagne avoisinante fut vidée de tous les arbres qui pouvaient contribuer à entretenir l’incendie géant. La chaleur devint si intense qu’elle fit éclater l’humidité enfermée dans la pierre calcaire, entretenant ainsi une réaction en chaîne. Il avait suffi d’une seule journée pour réduire le magnifique Temple en un tas de gravats.

L’HISTOIRE COMME DESTIN

La destruction du deuxième Temple est l’un des événements les plus importants dans l’histoire du peuple juif, et certainement l’un des plus consternants.

Elle est le signe que Dieu s’est retiré – sans toutefois les abandonner – des Juifs. Ceux-ci vont certes survivre – conformément à la promesse qu’ils seront une  » nation éternelle  » – mais le rapport exceptionnel qu’ils entretenaient avec Dieu à travers le Temple a disparu.

Le passé des Juifs est l’avenir des Juifs ; l’histoire des Juifs est le destin des Juifs.

Cette époque, malheureusement, peut-être plus encore que toutes les autres, constitue l’illustration de la maxime :  » Le passé des Juifs est l’avenir des Juifs ; l’histoire des Juifs est le destin des Juifs.  »

Aucune période de l’histoire ne détermine autant que celle-là ce qui caractérise aujourd’hui Israël et le peuple juif à travers le monde. Nous subissons encore, spirituellement et physiquement, les conséquences de la destruction du deuxième Temple. Et nous avons à affronter aujourd’hui les mêmes problèmes que ceux qu’avaient alors nos ancêtres.

Le Talmud énonce :  » Pourquoi le deuxième Temple a-t-il été détruit ? A cause de sinath ‘hinam, la haine gratuite opposant les Juifs les uns aux autres  » (Yoma 9b).

Quel est l’antidote de ce poison, si répandu aujourd’hui dans le monde juif ? La
réponse est : ahavath ‘hinam, les Juifs doivent apprendre à s’aimer les uns les autres.

Il n’y aura aucun espoir pour le peuple juif aussi longtemps que ses membres n’apprendront pas à communiquer les uns avec les autres, à se respecter les uns les autres en surmontant leurs différences.

Dieu déteste que les Juifs se combattent entre eux. Aussi est-il extrêmement important d’étudier attentivement cette époque parce qu’elle contient beaucoup de leçons dont nous ferions bien de nous inspirer aujourd’hui.

 » LA JUDEE CAPTUREE »

Avant de mettre le feu au Temple, les Romains en ont enlevé tout ce qui avait de la valeur. Puis ils ont transporté ces inestimables vestiges à Rome, en les faisant accompagner par un groupe d’esclaves juifs. Leur arrivée à Rome fut commémorée sur les bas-reliefs de l’Arche de Titus, encore présente aujourd’hui près du Forum.

Il était de tradition chez les Juifs de Rome de ne jamais marcher sous cette arche. Dans la nuit du 14 mai 1948, cependant, quand Israël a proclamé son indépendance, ils ont paradé triomphalement sous sa voûte en proclamant :  » Rome n’est plus ! Nous sommes toujours là ! La victoire est à nous !  »
Mais à l’époque, ce fut un horrible désastre, avec des centaines de milliers de morts, et plus encore emmenés comme esclaves. Il y a eu, après la  » grande révolte « , tellement de Juifs offerts sur les marchés aux esclaves que l’on pouvait s’en acheter pour moins cher que le prix d’un cheval. Israël était dans le désespoir.

MASSADA


Jérusalem a été vaincue, le Temple a été détruit, mais tout n’était pas terminé.
Un groupe de près de 1 000 Zélotes s’est échappé et s’est dirigé vers le désert où il s’est installé dans la grande forteresse de Massada nichée au sommet d’un piton rocheux.

Massada avait été construite par Hérode le Grand pour lui servir de lieu de refuge. Telle qu’elle avait été conçue, elle se suffisait entièrement à elle-même. Elle était munie d’un système d’adduction d’eau et possédait des réserves de vivres qui pouvaient suffire à toute une armée pendant plusieurs années. Bien plus, la forteresse était pratiquement inaccessible depuis le pied de la montagne et facile à défendre.

En fait, les Zélotes ont réussi à y survivre pendant trois ans.
On peut voir, quand on visite les ruines de Massada, les restes de la forteresse ainsi que la rampe que les Romains ont construite pour s’en emparer, en utilisant le travail d’esclaves juifs.

Les Zélotes ont tué leurs propres familles, puis ils se sont entretués, et le dernier survivant s’est suicidé.

Flavius Josèphe rend compte de la prise de Massada en l’an 73, et sa narration ressemble beaucoup à celle de la victoire des Romains à Gamla. Là aussi les Zélotes ont tué leurs propres familles, puis ils se sont entretués, et le dernier survivant s’est suicidé.

Pour l’Etat d’Israël d’aujourd’hui, Massada représente un symbole de Juifs qui ont choisi de mourir comme hommes libres plutôt que d’être asservis ou exécutés par les Romains, et il exprime un éminent idéal sioniste. Jusqu’à une époque récente, les soldats israéliens fraîchement incorporés montaient à Massada pour y prêter serment, et ils faisaient résonner en écho à travers la montagne le cri :  » Plus jamais ne tombera Massada !  »

En 73, quand Massada, le dernier bastion juif, est tombé, les Romains ont pu enfin proclamer qu’ils avaient mis fin à la révolte.

Pour s’en glorifier et pour célébrer leur triomphe sur les Juifs qui les avaient défiés, ils ont également frappé des pièces de monnaie où l’on pouvait voir une femme en larmes et la proclamation : Judea Capta ( » La Judée est captive ! « )
Mais l’était-elle vraiment ?

LA SURVIE DES JUIFS

Le pays n’était plus placé sous une autorité juive, mais il ne l’était plus, de toute façon, depuis l’époque hasmonéenne. Il est vrai que le Temple, centre du culte célébré par les Juifs et symbole du lien exceptionnel qui les raccordait avec un Dieu unique, n’était plus. Mais le judaïsme – avec tout son système spécifique de valeurs – était resté plein de vie.

Grâce à la prévoyance de Rabbi Yo’hanan ben Zakkaï, le centre d’étude de Tora installé à Yavné prospérait. C’est là que les rabbins mettaient au point l’infrastructure légale et spirituelle qui allait permettre au peuple juif de survivre bien qu’il fût privé de la plupart des institutions normatives qui formaient l’épine dorsale du judaïsme : le Temple et son service, la prêtrise, la monarchie. C’est là que les rabbins ont institutionnalisé la prière publique en tant que remplacement pour le service du Temple, et ont fait de la synagogue le centre de la vie communautaire juive.

Plus important encore, c’est là que les rabbins ont trouvé à assurer la survie du judaïsme dans tous les foyers juifs. Bientôt, quand les Juifs seront dispersés à travers le monde, privés pendant deux mille ans de leur pays et d’une direction centralisée et, mis à part leurs textes sacrés en hébreu, d’une langue commune, ils resteront porteurs de leur judaïsme sans qu’il soit diminué.

Extraits de Destruction of the Temple de Rabbi Ken Spiro

Traduction et adaptation de Jacques KOHN

Lamed.fr

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Le 17 Tammouz

Le dix-septième jour du mois de tammouz (hébreu : שבעה עשר בתמוז Shiva Assar BeTammouz) est, dans le judaïsme rabbinique, l’un des quatre jeûnes publics institués par les prophètes.

Correspondant selon la tradition rabbinique au « jeûne du quatrième mois » évoqué par Zacharie, il commémore une série de calamités ayant frappé le peuple judéen et inaugure la période des trois semaines.

Le jeûne est en vigueur de l’aube au crépuscule, sans restrictions d’activité.

Le 17 tammouz dans les sources juives

La source biblique du jeûne est une prophétie de Zacharie pour les temps messianiques, où il annonce que

« le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième, le jeûne du septième et le jeûne du dixième se changeront pour la maison de Juda (1) en jours d’allégresse et de joie (2). »

Il est probable que Zacharie ait en tête le 9 tammouz, jour où la première brèche est apparue dans l’enceinte de Jérusalem lors du siège de la ville par Nabuchodonosor (3). Cependant, selon les Sages, le « jeûne du quatrième mois » a lieu au dix-septième jour de mois, car cinq calamités sont tombées sur le peuple juif en ce jour (4) :

le péché du veau d’or et le bris des premières tables de la Loi ;

l’érection d’une idole dans le sanctuaire du Temple de Salomon

l’interruption du korban tamid (offrande perpétuelle) lors du siège babylonien de Jérusalem, pour la première fois dans l’histoire ;

la crémation d’un rouleau de la Torah par le chef militaire romain Apostamos (5)

la première brèche dans la muraille d’enceinte de Jérusalem au cours du siège romain de Jérusalem (et, selon le Talmud de Jérusalem, également lors du siège de Nabuchodonosor mais les habitants de Jérusalem, l’esprit embrumé par le deuil, se seraient trompés de date) (6).

Observance du 17 tammouz dans le judaïsme rabbinique

Jeûne

Les calamités du 17 tammouz sont commémorées par l’un des quatre jeûnes publics instaurés par les prophètes. Ce jeûne a, comme Yom Kippour, pour but d’inciter au repentir (7). À la différence de ce dernier et, théoriquement, du 10 tevet, il doit être repoussé au dimanche suivant ou avancé au jeudi s’il coïncide avec un chabbat (8).

Il est observé de l’aube au crépuscule (9) et il est permis de manger la nuit, qui précède (10).

Il marque un tel deuil qu’il doit être observé par les mariés dans la semaine qui suit leur mariage (11) mais les femmes enceintes ou allaitantes et les malades en sont dispensés (12).

Liturgie

Le jeûne du 17 tamouz étant public, il donne lieu à une bénédiction particulière aux jours de jeûne, Anenou (« réponds-nous »), intercalée dans la prière lors des offices de prière du matin et de l’après-midi. Dans la prière individuelle, les orants l’incluent dans la bénédiction shome’a tefila (sans hatima). Au cours de la répétition de la prière par l’officiant, celui-ci la récite après la bénédiction goël Israël (avec hatima).

La prière du Tahanoun inclut les selihot, poèmes liturgiques implorant le pardon divin (les rites ashkénaze et sfard ajoutent en outre la récitation de l’Avinou Malkenou). Trois hommes sont appelés pour la lecture de la Torah dans la parasha (section de lecture) vayehal Moshe (Exode 32:11-14 & 34:1-10), dans laquelle Moïse intercède en faveur de son peuple après la faute du Veau d’or (13).

Lors de l’office de l’après-midi, les rites ashkénaze, sfard, géorgien et italien font suivre cette lecture de la haftara (section de lecture dans les Livres prophétiques) Darshou Hashem (Isaïe 55:7 – 56:8) (13).

Observance du jeûne du quatrième mois dans le karaïsme

Les Karaïtes, membres d’un courant juif rejetant l’autorité de la Torah orale, contestent les enseignements de la Mishna.

Ils rapportent les quatre jeûnes de Zacharie à la destruction du Temple de Salomon et à l’exil de Babylone. Dans cette optique, le jeûne du quatrième mois commémore la brèche des murailles de Jérusalem lors du siège babylonien, au neuvième jour du quatrième mois (3).

Le jeûne a donc lieu, pour les Karaïtes, le 9 tammouz (14) (une tradition rabbinique rapporte que les pharisiens observaient également le jeûne du quatrième mois lors du 9 tammouz mais que cette pratique fut abolie lors de la destruction du Second Temple (15, 6) ). Ils considèrent, au même titre que les Rabbanites, la période entre le 9 tammouz et le 10 av comme une période de deuil ; les Karaïtes d’Égypte s’abstenaient en ces jours de viandes, de mariages et de toute autre occasion joyeuse (16).

Observance du jeûne du quatrième mois dans la tradition des Beta Israël

Les Beta Esraël d’Éthiopie, dépositaires d’un judaïsme pré-rabbinique en voie de disparition suite à leur acceptation massive du judaïsme orthodoxe, observaient le jeûne de tammouz au neuvième jour du mois et le jeûne d’av au dix-septième jour, semblant donc invertir les dates par rapport au calendrier rabbinique (17).

Wikipédia.org

Notes et références

1. Zacharie emploie ce terme car les déportés des dix tribus qui vivaient dans le royaume d’Israël ne sont pas revenues — (he) Rada »k ad. loc.  archive »>Article original

Zacharie 8:19

2 Rois 25:3-4 & Jer. 52:6-7

4. Mishna Ta’anit 4:6 & T.B. Ta’anit 28b

5. cf. Flavius Josèphe, Antiquités livre 20, chapitre 5, paragraphe 4

6. cf. Shlomo Ganzfried, Kitsour Choulhan Aroukh chap. 121, paragraphe 4 (121:4)

7. Kitsour Choulhan Aroukh 121:1

8. ibid. 121:6

9. Yossef Karo, Choulhan Aroukh, Orah Haïm 549-550 & 561-562

10. K.C.A. 121:8

11. ibid. 121:7

ibid. 121:9

13. Davar yom beyomo, in siddour Rinat Israël, pp. 552-553, éd. Moreshet, Bnei Brak 1984

14. Y. Geller, « Emor 5760/2000  archive »>Article original » sur Bar-Ilan University

15. Choulhan Aroukh Orah Haïm 549:2

16. Mourad el Kodsi, « Days of Fasting and Mourning  archive »>Article original » sur Kariate (sic) Jews of America. Consulté le 16 décembre 2010

17. Aaron Zeeb Aešcoly, Notices sur les Falacha ou Juifs d’Abyssinie, d’après le « Journal de Voyage » d’Antoine d’Abbadie, 1961

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