TEMOIGNAGES | Depuis quelques jours, le vainqueur de la Palme d’or, le réalisateur Abdellatif Kechiche est accusé d’avoir imposé des conditions de tournages très difficiles durant « La vie d’Adèle ». Un technicien a accepté de témoigner.Le temps de l’euphorie est terminé. Dimanche, Abdellatif Kechiche est devenu le réalisateur préféré de la croisette en remportant la Palme d’or avec La vie d’Adèle. Ce lundi, les langues se sont déliées, et il est devenu un réalisateur impitoyable qui imposerait des conditions de tournage très difficiles. Le Monde parle même de « harcèlement moral ».

Abdellatif Kechiche le soir de son sacre à Cannes © Reuters – Eric Gaillard

Dans un témoignage recueilli par nos confrères de France Bleu Nord, un technicien raconte les conditions de tournage de la Palme d’or 2013. En tout, le tournage a duré cinq mois, entre mars et août 2012. Le technicien qui a accepté de parler a jeté l’éponge avant la fin, comme une demi-douzaine de ses collègues selon lui. Il évoque « une pression permanente ». Par exemple un jour, « une équipe de production apprend le matin même qu’elle a 150 figurants à gérer », ou encore, « il est arrivé de faire 13 jours d’affilée ».

« Le réalisateur défend des options d’humanisme, de progrès social mais il fait exactement le contraire en plateau » (un technicien)

Le plus dur pour ce technicien, c’est que « le réalisateur défend des options d’humanisme, de progrès social mais il fait exactement le contraire en plateau ». Il avoue une très grande « fierté » pour cette Palme d’or, autant qu’un certain « dégoût ». Il regrette ses heures de travail où il a beaucoup donné de lui pour finalement « se faire traiter comme des chiens, c’est un cynisme abominable ».


Ce n’est pas une Palme d’or, c’est un Palme de plomb » (association de techniciens)

Dans un communiqué, le Spiac-CGT, syndicat des professionnels de l’industrie de l’audiovisuel et du cinéma, dénonce même des « manquements au Code du travail ».

Un membre d’Atocan, l’association des techniciens et ouvriers du cinéma du Pas-de-Calais, a recueilli les témoignages d’autres intermittents du spectacle qui ont participé au tournage. Certains estiment que cette Palme n’était pas « d’or » mais de « plomb ». Il estime que ce film est « le contre-exemple de ce qu’on fait en matière de comportement envers une équipe technique ». Il donne l’exemple des « horaires de convocations données en pleine nuit ». Il confie avoir entendu « une grande détresse » de la part des gens qui travaillaient sur La vie d’Adèle.

Par Elise Delève – France Info Article original

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Armand Maruani

Nul ne sort indemne d’une  » révolte de Printemps  » . Surtout quand on fait son cinéma . La France a un goût particulier pour ces  » rebelles  » . Même à Cannes le virus a frappé .