La nouvelle présidente de la Fed avait tout pour prendre la tête de la politique monétaire américaine. Il a fallu le faux-pas de son adversaire pour qu’elle emporte la mise.Sur le papier, elle a toutes les qualités. Pourquoi diable alors Barack Obama a-t-il autant tergiversé ? Certes, on ne nomme pas l’homme le plus puissant du monde à la légère, a fortiori lorsqu’il s’agit d’une femme : le poste de président de la Fed qui doit décider de la politique monétaire américaine, et donc par extension, peser sur l’ensemble de l’économie mondiale pour les prochaines années, est éminemment stratégique. En ce moment tout particulièrement, alors que les discussions budgétaires sont enlisées, que la politique américaine, paralysée comme jamais par l’incapacité des deux camps à se mettre d’accord, est en panne.

Mais pour le coup, le choix, sans surprise, de Janet Yellen, pressentie depuis des mois, aurait du tomber sous le sens. C’est le choix de la compétence, de la continuité et de la raison. A 67 ans, malgré son look de Mamie, avec son casque de cheveux blancs, cette « petite femme avec un grand QI », comme l’écrit le « New York Times », née à Brooklyn, proche de la gauche progressiste américaine, affiche un CV impressionnant.

Avant d’être nommée vice-présidente de la Fed en 2010, cette économiste chevronnée a présidée l’antenne de la Fed à San Francisco de 2004 à 2010. Elle a aussi dirigée le cercle des conseillers économiques de Bill Clinton. Diplômée de Yale, elle a pour professeur un certain James Tobin, connu pour sa proposition de taxe sur les transactions financières.

Après son doctorat, elle-même enseigne à l’Université de Berkeley où elle se distingue par des prises de positions iconoclastes, notamment contre le dogme de « l’intelligence » des marchés. Plaidant au contraire pour d’avantage de régulation, elle a publié des études sur des sujets aussi variés que les mères isolées, les gangs de jeune ou les corrélations entre prix et salaires.

Il y a dix ans, alors que les prix de l’immobilier s’envolaient, elle a été l’une des toutes premières à évoquer une bulle immobilière, – sans pour autant, souligne le « New York Times », avoir rien engagé pour la faire dégonfler.

Les trois atouts de Janet Yellen

Mariée au prix Nobel d’Economie Georges Akerlof, qu’elle a rencontré à la fin des années 70 quand ils étaient l’un et l’autre jeunes économistes-chercheur à la Fed, mère d’un fils unique professeur d’économie à l’université, elle séduit à la fois l’aile gauche du camp démocrate, en donnant clairement la priorité à l’emploi, sans faire peur aux marchés, qui ont applaudi sa nomination : « Mamy Janet » s’est en effet d’ores et déjà prononcée contre la coupure en deux des grandes banques, entre banque d’investissement et banque de détail, que prônent les partisans de la régulation financière.

Peu de chance en outre qu’elle rompe avec la ligne adoptée par son prédécesseur Ben Bernanke qui repose sur deux piliers : maintien des taux bas, et perfusion monétaire à haute dose pour stimuler l’économie. Considérée comme pragmatique et collégiale, elle semble avoir toutes les qualités requises pour le job. Qu’elle soit une femme, la première à s’installer dans ce fauteuil, ne gâte rien. En principe.

Que Barack Obama lui ait longtemps préféré son conseiller Larry Summers en dit long, en effet, sur le système et les difficultés qui l’attendent. Jusqu’à ce que celui-ci jette l’éponge, mi-septembre, tant sa candidature provoquait de crispations, elle pensait n’avoir aucune chance.

L’ex-directeur du Trésor de Bill Clinton, ex-président d’Harvard, est certes un brillant économiste. Mais il est aussi dominateur et arrogant, ultra-proche de Wall Street, macho en diable.

En évoquant, entre autres provocations, les limites du cerveau des femmes, qui n’étaient, d’après lui, pas formaté pour les sciences (sic), il s’était lui-même tiré une balle dans le pied. Il doit aujourd’hui s’en mordre les doigts.

Natacha Tatu – Le Nouvel Observateur Article original

TAGS: USA FED Economie Janet Yellen Allan Greenspan

Ben Bernanke Wall street Régulation Financière Credit crunch

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Benabenja

En tant qu’economiste de formation universitaire, je ne peux que m’affubler de cet article (mais provenant du Nouvel Observateur puis-je etre surpris). La nominaton de Mme Yellen ne peut qu’etre decevante et n’est pas un signe positif de futur changement de la politique monnetaire laxiste (quasi-criminelle) de la Fed, tant sa formation et ses points de vue sont centres a gauche.

De plus, etre chairman de la Fed n’en fait pas la maitresse du monde. Quelle expression ridicule… Son influence est quasi nulle actuellement sur l’economie modiale, si ce n’est negative, car plus la politique monnetaire est laxiste plus elle empeche la reprise economique et plombe la qualite des investissements en permettant le financement de tout et n’importe quoi. Il y aurait beaucpup a dire sur le sujet mais trop long pour les lecteurs.

Autre point, il n’y a a proprement parler pas de prix Nobel d’economie. L’ academie Nobel n’en decerne pas. C’est l’academie Suedoise des Sciences qui decerne un Prix d’Ecnomie a la memoire de Nobel. Il faut savoir que ce prix, a quelques rares exceptions, ete toujours decerne a des mathematiciens et statisticiens, donc rarement a des chercheurs en economie. Les rares chercheurs etaient tous de gauche (donc des mauvais economistes) a l’exception de Frederick Hayek (recompense en 1973), lui tres grand et respecte economiste defunt.

On ne regrettera pas non plus Ben Bernanke, qui meriterait d’etre en haut de liste des criminels recherches par le FBI… car il fut un des gands acteurs de la propagation et de l’entretien de la crise mondaile que l’on connait depuis l’automen 2008.

rafraf

Son ancien adversaire dans la course à la présidence de la Fed est aussi un feuj.

jankel

Pourquoi diable est-elle Démocrate Progressiste si elle est aussi Intelligente? Alors qu’il lui suffirait d’être ELLE-MÊME et avoir des IDEES particulièrement hardies pour chaque Sujet dont elle doit débattre et régler….
Hors pour Ce Faire il ne faut JUSTEMENT PAS ÊTRE D’UN PARTI ET DUNE TENDANCE……..
Je la disqualifierais de par ce fait même de se Situer sur l’échiquier politique, l’échiquier des crétins……!
On verra si elle est maline ou « Progressiste » sic.

mariedefrance

J’entends les échos…..

* une juive Youpi ! on va enfin se sortir du cercle vicieux de la dette, on va même faire des sous, les Juifs ont la bosse du commerce.

* une juive beurk ! elle va travailler pour sa communauté sans s’occuper des goys and co.

A ce poste, j’espère juste qu’elle est au-dessus de ces calculs là et de ces poncifs.

Armand Maruani

{{Nous avions un maître en DSK et maintenant une maîtresse .}}