A l’issue de plus de deux heures de comité politique, mardi matin, Valérie Pécresse a confié sa satisfaction: «L’UMP sort renforcée de l’épreuve! Copé et Fillon ont tous les deux fait un pas, Copé en acceptant de sortir de cette logique de consigne d’abstention généralisée, Fillon en disant qu’il n’appellerait jamais à voter pour un candidat FN».

Nommée secrétaire générale déléguée du parti en tant que filloniste, la députée des Yvelines fait partie de ces – nombreux – proches de l’ex-premier ministre qui n’ont «pas compris» son conseil de voter «pour le moins sectaire» des candidats en cas de duel FN/PS aux municipales. Son soulagement de voir se clore une crise qui dure depuis le 8 septembre n’est donc pas feint.

Fillon contre toute alliance avec le FN

Jean-François Copé et François Fillon, eux, ont un motif de satisfaction commun: ils ont évité de rallumer une guerre de lignes politiques, trois mois après le référendum qui a définitivement mis fin à leur duel. Gardien, par fonction, de l’«unité» du parti, le président de l’UMP s’est réjoui de l’adoption à «l’unanimité» d’un court communiqué «réaffirmant l’opposition de l’UMP à tous les extrémismes et tous les sectarismes». «Le débat a montré qu’en réalité, il y avait un vrai consensus entre nous, a assuré Copé. Nous sommes parfaitement en phase, notre positionnement politique est parfaitement clair et assumé à l’unanimité». Pour lui, l’absence de rappel du «ni, ni» dans le texte commun et la référence aux «sectarismes» ne sont que de la «sémantique».

Plus crispé à sa sortie de la rue de Vaugirard, François Fillon a résumé son intervention: «J’ai expliqué à mes amis que j’avais combattu le FN toute ma vie et que je n’avais pas l’intention de changer de position, que j’étais contre toute alliance et qu’à titre personnel, jamais je ne voterai pour un candidat FN, mais j’ai aussi dit que la crise profonde dans laquelle se trouve notre pays ne trouvera de solution qu’à travers un vrai mouvement d’union nationale, qui dépasse les rangs des formations politiques actuelles.» «Si nous voulons appeler un rassemblement, nous devons nous adresser à ceux qui aujourd’hui sont tentés de voter pour le Front national, et aussi à des hommes et femmes de gauche qui peuvent à un moment se retrouver autour d’un projet de redressement national, a-t-il poursuivi. J’ai appelé à lutter contre tous les sectarismes, parce que c’est l’ennemi du redressement national.»

Un débat qualifié de «très positif»

L’ex-premier ministre s’est vanté d’avoir fait «bouger les lignes», au risque d’être «minoritaire au sein de l’UMP». C’est ce qu’il avait déjà déclaré lundi à ses proches (lire nos éditions de mardi) pour justifier des déclarations qui ont mis le feu aux poudres. Il a qualifié le débat du comité politique de «très positif»: «Nous avons construit une position qui permet de répondre à cette nécessité de rassembler les Français.»

En fait, les discussions ont été moins sereines que ne l’a prétendu en chœur le duo Copé-Fillon. L’un comme l’autre ont commencé leur intervention en assurant qu’il n’y avait pas de problème entre eux, et l’un comme l’autre ont suscité des réactions moqueuses de l’assistance. François Fillon a été sommé de s’expliquer sur son appel à voter pour «le moins sectaire» par plusieurs participants, et des fillonistes comme Gérard Larcher et Bernard Accoyer ont approuvé l’intervention en forme de rappel à l’ordre de Bruno Le Maire. «Il ne faut pas débattre de la question du positionnement politique!», s’est insurgé l’ex-ministre de l’Agriculture, qui n’avait pas pris parti dans le duel Fillon-Copé de novembre. «Plutôt que de parler de consignes de vote, a-t-il demandé, travaillons notre projet. Nos solutions ne sont pas lisibles par les Français». Dans un registre proche, l’ex-filloniste Laurent Wauquiez a déploré «un psychodrame pour rien», ce qui lui a valu un succès qu’il n’avait pas connu depuis longtemps au groupe politique.

lefigaro.fr Article original

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Armand Maruani

{{Quand le califat sera installé , ils ne se disputeront plus .}}

david c

Ridicule ! Mais quand vont-ils se mettre au travail ? s’opposer à ce gouvernement en permanence et contrer chaque point ! ..et c’est pas les occasions de briller qui manquent ! au lieu d’envisager leur propre échec et de se disputer pour savoir vers quel ennemi se tourner !