La « chasseuse de nazis » Beate Klarsfeld, 73 ans, a été choisie lundi par Die Linke comme candidate à la présidence de l’Allemagne, a annoncé cette formation d’extrême gauche, l’intéressée qualifiant cette décision d' »honneur ».

Cette nomination est « une reconnaissance et un couronnement du travail que je conduis depuis des années », a déclaré à l’AFP Mme Klarsfeld, qualifiant d' »honneur » le fait que sa candidature soit portée unanimement par Die Linke.

Mme Klarsfeld, qui avec son mari, l’avocat français Serge Klarsfeld, a retrouvé nombre de criminels de guerre nazis et dévoilé le noir passé de plusieurs dirigeants internationaux, n’a toutefois aucune chance contre le candidat des partis de la coalition gouvernementale et des principales formations d’opposition, Joachim Gauck.

Tous ces partis se sont mis d’accord le 19 février sur le nom de ce pasteur de 72 ans qui fut un défenseur des droits de l’Homme dans l’ex-RDA.

Die Linke, créé notamment par d’anciens communistes est-allemands, s’oppose à la candidature de M. Gauck qui fut, après la Réunification, le premier responsable des archives de la Stasi, la police secrète de l’ex-RDA.

Mme Klarsfeld qui précise se présenter en tant que « personne morale » et non « femme politique », s’était déjà dit honorée à la perspective d’être choisie, précisant toutefois qu’elle n’était politiquement pas en phase avec Die Linke, notamment parce qu’elle soutenait Israël.

Elle souligne vouloir continuer à se battre pour les sujets qui lui tiennent à coeur: « éviter que des nazis puissent accéder à des positions influentes », que « les criminels nazis soient traînés en justice », « contre l’antisémitisme » et souhaite établir « des ponts entre les Allemands et les Juifs ».

Beate Klarsfeld s’est rendue célèbre en Allemagne pour avoir giflé en 1968 le chancelier chrétien-démocrate, Kurt-Georg Kiesinger, en plein congrès de son parti. Il avait appartenu au Parti national-socialiste d’Adolf Hitler.

Le couple Klarsfeld a permis de faire juger plusieurs dignitaires nazis comme l’ancien SS Klaus Barbie, et a déniché en Syrie Alois Brunner, responsable de la déportation d’environ 128.500 Juifs, considéré aujourd’hui comme mort.

Ils ont aussi porté sur la place publique le passé controversé de Kurt Waldheim, secrétaire général des Nations unies puis président de la République autrichienne.

Née Beate-Auguste Künzel en 1939 à Berlin, Mme Klarsfeld qui vit à Paris, dirige avec son époux l’association « Fils et filles de déportés juifs de France ».

L’élection par une assemblée ad hoc du nouveau président allemand qui succédera à Christian Wulff, démissionnaire le 17 février après des accusations de prévarication, a été fixée au 18 mars.

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