La burqa que portent certaines musulmanes n’est pas un simple habit, c’est une ontologie qui porte et transmet un système de valeurs, un mode de vie, un projet de société et une résolution de conquête.

Depuis le temps ou le débat s’est déclenché à propos de la burqa, les arguments affluaient mais demeuraient dans la limite du débat sur la laïcité.

Or la burqa dans sa réalité culturelle et interculturelle transcende le simple fait divers du conflit politique et religieux. La burqa véhicule en fait des pulsions généalogiques, des valeurs de genres et des significations sublimatoires typiques. La burqa n’est pas un simple habit, c’est une ontologie qui porte et transmet un système de valeurs, un mode de vie, un projet de société et une résolution de conquête.

Porter la burqa au 7e siècle n’a ni le même sens ni le même dessein que la porter au 21e. Le port de la burqa dévie de son but originaire, ce n’est pas pour des exigences morales ou esthétiques que ceux qui la choisissent et ceux qui l’exigent l’adoptent au 21e siècle mais pour des fins politiques de conquêtes et d’envahissement.

Aucune femme n’est assez pure et chaste pour prétendre à la vertu supposée de la burqa et aucun homme n’est aussi sexuellement animal et affamé pour s’exciter juste à la vue de cheveux ou sauter sur de simples corps de femmes.

La burqa fait partie des stratégies du siècle pour la conquête et l’extension territoriale et culturelle et n’a en aucun cas une raison morale ou esthétique.

Une attention particulière et une observation précise nous dévoileraient la phénoménologie de la burqa.

Les présupposés de la burqa :

– La femme est un organe :

C’est le plus indécent et le plus immoral des présupposés et qui ne diffère en rien des présupposés de toute prostitution ou industrialisation sexuelle. La femme est discréditée dans son être, disqualifiéeée, rabaissée, dévaluée jusqu’à un niveau encore moindre que l’animal. L’animal de par sa nature ne se résume pas à un organe, tout comme l’être humain, il est un tout, une unité, une totalité d’organes et de besoins.

Quand on réduit un vivant à une partie consommable de son corps, il perd non seulement la spécificité de son être, son individuation, sa subjectivité et sa dignité. On a l’impression que la porteuse de la burqa n’a ni cœur, ni cerveau, ni poumons, etc. La porteuse de la burqa est un vagin et rien qu’un vagin et le reste du tout est aussi considéré à travers le vagin. Elle n’est même pas un ensemble d’organes mais un amas de viandes à consommer. La porteuse de la burqa est un néant d’être qui porte un exemple de féminité primitive et dégénérée et une ontologie sexuellement moniste, qui détruit la dualité de la vie et la contradiction du vivant pour en faire un monde de masculins, décideurs, preneurs, consommateurs, dominateurs, violeurs et la femme n’est qu’un objet parmi une infinité d’objets possibles.

Ce monde sexuellement moniste ne serait pas possible, étant donné qu’il n’est pas réel. C’est plutôt un monde fantasmagorique qui rend l’existence de la femme elle-même une menace à ce monde illusoire et psychique.

Quand la femme existe, la burqa est le meilleur moyen pour la rendre absente, inexistante. «Cachez cet être que je ne veux voir».

Cacher est au-delà de sous-estimer et rabaisser, c’est aussi et fondamentalement nier. Nier la féminité et la réduire à une fonction où un organe émane de la peur de la dualité originaire de l’être et l’angoisse de savoir que l’être n’est pas un, mais deux, la peur de la contradiction qui nous renvoie à l’autre et de l’être qui n’est pas unique et moniste mais dualiste et diffèrent, originairement masculin/féminin.

L’être émane de la fertilité de la conjugaison du féminin et masculin qui donne acte à la vie, cet être réel est une menace au vouloir profond de l’homme sexuellement moniste : nier, cacher, extirper le féminin revient à installer une ontologie de l’unique, l’exclusif et l’uniforme. Extraire la féminité de l’être pour le rendre moniste passe par la burqa, car la burqa ne renseigne sur rien, on ne sait pas ce qui est dedans. Cacher intégralement le corps de la femme c’est essentiellement un déni de la féminité.

Dans certaines anciennes civilisations la femme est sacralisée et divinisée, la burqa est une diabolisation de la femme et une falsification de l’être, la femme devient un simple organe et l’être devient uniformément masculin.

– La femme est un pêché:

La femme est un organe génital, la femme est un pêché, elle symbolise la sexualité, or la sexualité est malsaine, donc la femme est malsaine.

La femme doit porter la burqa parce qu’elle est un pêché, sous-entendu que l’homme ne l’est pas. Il n’est pas question ici de pêché originel, mais spécifiquement féminin. La féminité est non seulement niée mais salie, souillée, avilie, elle est impureté, ignominie, faute. La femme devient l’exutoire et la soupape à tous les maux et les viletés de l’être. L’homme projette sur la femme ses incapacités, ses impuissances, ses impuretés, ses manies, ses vices, ses perversions pour s’en débarrasser. La cacher avec une burqa c’est aussi pour ne pas se voir lui-même ou pour fuir ses sensations, ses sentiments, soit de désir soit de ressentiments vis-à-vis de la féminité. Il se met dans la tête que ses désirs et ses sentiments sont provoqués par la femme, ce qu’il évite de voir. C’est que ses affections et ses fantasmes lui sont propres et émanent de ses profondes pulsions et n’émanent pas de la femme. Il pose la femme comme cause pour fuir la responsabilité de sa propre causalité. «La femme est un pêché, donc je suis la pureté», et en se considérant pureté, il oublie ses viletés.

La burqa est l’exutoire et le sinapisme de l’homme. Elle installe un rapport de pouvoi de l’homme faible et uniforme signifié par le déni de la féminité et la désinvolture de soi. La femme devient le bouc émissaire de l’homme faible et irresponsable qui, hors la femme, n’a aucune autre possibilité ou capacité pour s’affirmer, c’est ce qui fait que seul l’homme ordinaire et plébéien s’y attache.

Les fonctions de la burqa :

Tromper : la burqa est une astuce et un stratagème de tromperie. On trompe l’autre sur ce qu’on est, qui on est, et ce qu’on veut réellement.

La burqa permet de tromper car la burquée est insoupçonnable, non identifiable, en dehors du doute, indéchiffrable. Ce masque de la tromperie et de la non transparence dépasse l’agir de la morale sexuelle en un agir global car dès le moment qu’on porte la burqa toutes sortes de déviations deviennent possibles, du mensonge, au vol, au crime et toutes les extravagances de délinquance deviennent accessibles. La burquée, ou le burqué jouie d’un préjugé favorable lié à l’inconscient collectif de la vertu religieuse.

A partir d’un habit ordinaire on peut avoir l’intuition approximative de la différence entre les individus. On peut reconnaître le profil psychologique, social ou moral de tout un chacun et décider des différentes interconnections possibles. Avec la burqua on voile tout, pas seulement le physique, mais essentiellement le psychique et le moral. Vous ne pouvez jamais deviner qui est sous la burqa et pas seulement quoi.

Les rapports humains sont généralement basés sur la sympathie ou la première impression assimilée à travers les signes du visage, la gestuelle, et la posture. La rencontre avec la burqa est pure tromperie car elle masque tout, soit le visage, soit la gestuelle, soit la posture, c’est une dénégation de l’autre dans le confort de l’observateur non observé.

Cacher : mais ce serait évident que la burqa cache, mais ce qui n’est pas évident, c’est que veut cacher la burqa. Au-delà des prétentions de vertus sexuelles et derrière la volonté de cacher le corps, qui est en réalité neutre et anonyme, on veut déguiser les vices en vertus, les malaises et les angoisses en valeurs morales, le désir de prédation en volonté angélique.

En plus clair, la burquée et ses prédicateurs donnent à leurs obsessions sexuelles, leur fixation perverse, leurs viletés, le nom de vertus. Ils veulent donner à leur excès, et leur panique et leur angoisse le nom de morale. Ils veulent donner à leur chasse de proies et victimes le nom d’angélisme vertueux. La burqa cache certainement mais pas autant le corps que leur pêche au corps qui n’est que pêche de domination.

Dominer un individu c’est lui ôter le contrôle sur son corps. Les prédicateurs de la burqa veulent s’emparer du corps de la féminité afin de le contrôler et contrôler toute la société avec. Ceci est donc ce que cache vraiment la burqa, c’est la volonté de prédations de ses prédicateurs.

La burqa installe l’uniformité masculine, la prédation des corps et la falsification des systèmes de valeurs et des modes de vie.

Agresser : par un superbe paradoxe, la burqa exhibe en cachant. Il y a de l’exhibitionnisme manifeste dans le port de la burqa, exhiber une religion, exhiber une apparence de morale, exhiber un érotisme malsain, exhiber soi-même, exhiber une attitude agressive vis-à-vis de l’autre en se plaçant dans la position de l’observateur non observé , et «je te vois , tu ne me vois pas»; «je peux contrôler tes réactions, tu ne peux pas contrôler mes réactions»; «je te connais, tu ne me connais pas»; «je sais qui tu es, tu ne sais pas qui je suis»; «je reconnais ton visage, tu ne reconnais pas le mien»; «tu es à ma portée, je ne suis pas à ta portée».

Le port de la burqua exprime une violence morale extrême vis-à-vis de l’autre.

Les fins de la burqa

La burqa renvoie à des fins prononcées et des fins non prononcées, des fins manifestes et d’autres déguisées, elle est le symbole du double discours et l’illustration parfaite de la «takkiya» (le mensonge justifié par des considérations religieuses, NDLR) qui consiste à cacher ses véritables intentions.

La burquée chaste et vertueuse de prêche et d’apparence est cependant disponible et prête à toutes les extravagances sexuelles, des différentes sortes de mariages illicites, de prostitution, de proxénétisme, de vente et achat de petites filles, de jihad nikah, ou le combat par la baise.

Les fins prononcées sont dites pour ne pas être faites et en réalité elles sont prêchées uniquement pour cacher et déguiser les fins non prononcées. On prêche la vertu pour mieux exercer le vice. Tout est possible sous la burqa. Ce décalage entre le dit et le non-dit, l’apparence et la réalité, le mensonge et la vérité n’est pas caché.

Tout observateur bien averti, surtout avec l’avènement du printemps arabe, peut facilement déceler cet énorme décalage. Tout lecteur assidu des textes et des faits historiques peut facilement noter ce décalage ou voit de très près l’obscénité morale et les perversions sexuelles concomitantes au port de la burqa.

La burqa est une perversion morale relevant de l’obscénité et dénotant, au-delà de l’apparence, une tendance à tout pervertir sur son passage, la morale, le psychique, le social et le politique. C’est un vrai stratége de domination et de conquête.

4 octobre 2013 à 09:00

Par Monia Sanekli*
* Professeur agrégée chercheur en philosophie.

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Elie

INTERDICTION FORMELLE DE PORTER CE DEGUISEMENT DE CORBEAU PUANT!!!!!