Moshe Arens est l’un des personnages les plus chevronnés et les mieux informés en politique israélienne de nos temps.

Il nous explique ici son avis sur la situation ambigüe d’Israël.

Arens a été une fois le ministre israélien de la défense et le ministre des affaires étrangères, et quand il s’exprime, il faut prêter une attention très particulière à ses propos.

Arens nous révèle le véritable sens de la victoire de Shaul Mofaz sur Tzipi Livni à la direction du parti Kadima du mardi 27 mars courant.
La défaite de Tzipi Livni a une portée beaucoup plus phénoménale qu’une simple élection aux primaires de Kadima.

Nous avons dans la bascule de Kadima la « solution de deux-états », avant-garde des discours politiques israéliens depuis un certain nombre d’années, qui a brusquement chutée.

L’offre généreuse de concessions territoriennes de grande envergure aux Palestiniens, garantie par Tzipi Livni, sous sa gérance du parti Kadima, tombe aussi à l’eau.

Elle entraine dans son sillon, celles faites par le premier ministre Ehud Olmert au président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas et par Livni, son alors-ministre des affaires étrangères au négociateur principal palestinien Ahmed Qureia, qui aussi mordent la poussière.

C’est encore et surtout le verdict implicitement émis par les membres du parti Kadima – verdict qui est l’écho des perceptions de nombreux Israéliens.

Toujours Selon Arens, l’opinion publique israélienne a considérablement changé, face à l’inaptitude du gouvernement israélien, d’accéder à toute espèce de paix en dépit des efforts unilatéraux déployés pour obtenir une coopération quelconque de la part des leaders palestiniens.

Pour étayer son point de vue, Arens commente les vaines tentatives pour progresser vers un processus de paix :

1. Les Accords de paix d’Oslo : qu’Arens appelle « un lamentable échec. »

2. Le retrait unilatéral d’Ehud Barak du Sud-Liban en 2000 : qui a mené Israël tout droit à la deuxième guerre du Liban en 2006.

3. La vaine tentative de Barak d’enticher Yasser Arafat, en lui offrant le Mont du Temple et Jérusalem en plus – offre rejetée carrément par Arafat mais qu’il agrémenta d’« une vague de terreur sans précédent contre les civils israéliens (plus 1,500 morts) ».

4. Le retrait unilatéral de Gush Katif de la bande de Gaza d’Ariel Sharon, premier ministre : un fiasco terrible qui permit au « Hamas de prendre contrôle de la bande de Gaza et de la convertir en champs de tir de roquettes sur le sud d’Israël ».

5. Le printemps arabe : qui ouvre la voie au « règne du fondamentalisme islamique dans le monde arabe » et « raffermit le scepticisme de nombreux Israéliens touchant aux présumés avantages qu’Israël soutirerait à travers des concessions territoriennes à nos voisins arabes. »

C’est bien là d’excellentes raisons pour que l’opinion publique israélienne vire de façon dramatique.

Depuis les accords d’Oslo en 1993, et l’initiative de la solution de « deux états », Israël a fait des concessions mais n’a reçu en échange qu’un retour plus violent à la terreur.

Toujours selon Arens :

Les élections qui réintégrèrent le pouvoir à Benjamin Netanyahu il y a trois ans était une indication claire et totale du désenchantement croissant parmi de nombreux israéliens envers le « processus de paix », excessivement vanté.

La défaite de Livni dans les primaires de Kadima n’est qu’un sceau d’approbation à cette tendance et contribue à la surprenante stabilité du gouvernement Netanyahou.

La Knesset actuelle battra apparemment un record israélien de longévité.

La force des partis politiques qui déclarent que des concessions territoriennes paveront la route vers la paix, vacille et ne tardera pas à basculer.

L’opinion publique israélienne se réveille finalement à la réalité.

Les israéliens veulent la paix parce qu’ils sont en guerre depuis la renaissance de l’état d’Israël en 1948 et en sont las, tandis que leurs voisins musulmans arabes perpétuent leur promesse de démolir l’État juif minuscule.

Il y a une trentaine d’années, Yasser Arafat, avait clairement expliqué son scénario : Puisque nous n’arrivons pas à vaincre militairement Israël, nous le conquerrons par étapes.

Nous prendrons possession de tout territoire de la Palestine que nous pouvons obtenir en menant d’intelligentes négociations et y établirons notre souveraineté.

Ces territoires nous serviront de tremplin pour accéder à d’autres. Au moment opportun, nous demanderons aux nations arabes de se joindre à nous pour asséner le coup de grâce à Israël.

(Discours de Yasser Arafat à la télévision jordanienne, le 13 Septembre, 1993, alors que la cérémonie des accords de paix d’Oslo bâtait encore son plein à Washington D.C.).

« La paix pour nous signifie la destruction d’Israël.

Nous fomentons une conflagration générale qui s’étendra sur plusieurs générations.

Nous sommes, depuis Janvier 1965, date de la naissance du Fatah, devenus l’ennemi le plus dangereux d’Israël…

Nous ne cesserons de le combattre que lorsque nous retournerons à nos maisons, et anéantirons Israël. (El Mundo, Caracas, Venezuela, le 11 février, 1980)

Même après la mort d’Arafat en 2004, les palestiniens perpétuent son agenda à la lettre.

Ils prennent leur temps, s’accaparant de tout ce qu’Israël leur donne, n’offrent rien en échange et attendent patiemment le jour J quand « les nations arabes… les rejoindront pour le coup final contre Israël, » exactement comme l’avait prédit Arafat.

Mais la situation au Moyen-Orient est beaucoup plus alambiquée :

– L’Iran progressivement belligérant cherchant à s’équiper d’armes nucléaires et de missiles à longue portée qu’il projette de larguer en dépit de ses promesses du contraire, tente d’établir une suprématie sur l’Afrique du nord et le Moyen-Orient, et déclare vouloir effacer Israël de la mappemonde.

-La Chine se range aux côtés de l’Iran dans son projet d’accentuer son influence au Moyen-Orient.

– Les émeutes en Syrie virent rapidement à la guerre civile, en dépit des efforts du secrétaire général de l’ONU, Kofi Anan, de mettre fin à la lutte.

Bachar Assad pourrait bien ne pas en survivre… mais les islamistes aux aguets, se préparent déjà à la prise de contrôle.

-La Russie aussi montre ses muscles au Moyen-Orient en s’alignant avec l’Iran et la Syrie et en défiant les pouvoirs occidentaux, plus particulièrement les USA.

– La faiblesse du président Obama, renforce les islamistes en Russie et en Chine.

-L’Égypte s’apprête à élire un président musulman et le parlement égyptien a déjà déclaré qu’Israël est son ennemi numéro 1.

-Recep Tayyip Erdogan, premier ministre turc, mène son peuple vers la voie islamique et tente de rétablir l’empire ottoman.

Dans le procédé, il se tourne contre Israël et reçoit des accolades de la confrérie musulmane égyptienne.

Ainsi la hausse du scepticisme parmi les citoyens israéliens concernant les perspectives de paix au Moyen-Orient, ne nous surprend guère.

Ces faits transforment une réalité rendue intentionnellement ténébreuse, en un focus cristallin.

C’est aussi la raison pour laquelle les israéliens ont tourné le dos à Tzipi Livni et aux politiciens de son espèce qui prêchent inlassablement la paix malgré les évidences croissantes.

Aussi déplaisant et indésirable que cela semble l’être, le peuple israélien commence maintenant à réaliser qu’il est temps qu’il se prépare à la guerre – car elle devient chaque jour un peu plus inévitable.

Thérèse Zrihen-Dvir Article original
(Inspiré de l’étude de Neil Snyder)

Accords d’ Oslo Arafat Barak Erdogan Obama Assad Géopololitique

Livni Netenyahou Mofaz Paix Guerre Egypte Territoires Islamisme

Haine d’Israël Ligue Arabe Moshé Arens Knesset Kadima

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Eliahu

Il me semble que Moshé Arens a oublié de citer, dans les concessions faites par Israël, l’une des plus importantes et dont on voit les effets aujourd’hui : {{la restitution du Sinaï à l’Egypte}} après la guerre de 1973. Car bien que cela ne concernât point directement les palestiniens, à l’époque, ceux-ci utilisent aujourd’hui cette plateforme pour perpétrer des attentats et pour tenter de s’introduire en Israël. Il y a aussi le fait que, après la guerre des six jours, on ait laissé le Mont du Temple à la gouvernance islamique. Cela porte à sept le nombre de concessions, sans retour, bien au contraire!

Denis

Heureusement qu’Israël possède quelques hommes intelligents et éclairés de ce genre qui ne sont pas aveuglés par leur égo et dévorés d’ambition comme c’est le cas de Barak, Livni et compagnie

Alainlvy

Je t’aime Arrens tout a fait l’egal de mon ami le general, regretté DAVIDI meme discours et egalité de clairvoyance!!!
Et se sont des gens comme cela qui manquent au pays et qui m’empeche de refaire mon Alya
Am Israel Hai!

Alainlvy

Je t’aime Arrens tout a fait l’egal de mon ami le general regretté DAVIDI meme discours et egalité de clairvoyance!!!
Am Israel Hai!

filon

Oui il est temps qu’Israel se réveille!!