Pékin a jugé lundi inacceptables les propos de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton qui a appelé la communauté internationale à pousser la Chine et la Russie à « changer de position » sur la Syrie où ces deux pays « se mettent en travers des aspirations du peuple ».

« Nous ne pouvons pas accepter cela (…) le monde extérieur ne devrait pas imposer son supposé plan de solution de la crise au peuple syrien », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei, lors d’un point de presse régulier. Hillary Clinton a appelé vendredi à Tunis la communauté internationale à pousser la Chine et la Russie, qui ont bloqué début février une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression en Syrie, à « changer de position ».

Moscou et Pékin « doivent comprendre qu’ils ne se mettent pas seulement en travers des aspirations du peuple syrien, mais également du Printemps arabe », a dit Mme Clinton devant la presse à l’issue de la Conférence internationale sur la Syrie dans la capitale tunisienne. « Il est plutôt désolant de voir deux membres (permanents) du Conseil de sécurité user de leur veto quand des gens sont assassinés », a-t-elle ajouté en référence à la Chine et la Russie, soutiens traditionnels du régime de Bachar al-Assad. « Nous devons faire changer les gouvernements chinois et russe de position », a-t-elle dit.

Le porte-parole chinois a rappelé lundi que « la Chine a appelé le gouvernement syrien et toutes les parties en Syrie à arrêter immédiatement, et pleinement, tous les actes de violence et à lancer un processus de dialogue sans conditions ». « Nous pensons que la communauté internationale devrait pleinement respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie », a ajouté Hong Lei, alors que Pékin a été échaudé par l’offensive occidentale contre la Libye. « Nous soutenons la position des pays arabes (…) contre toute intervention militaire étrangère », a-t-il insisté.

La Chine et la Russie avaient boycotté la conférence rassemblant une soixantaine de pays, vendredi à Tunis, réunie pour définir un plan d’aide humanitaire international au peuple syrien et accentuer la pression sur Damas.

Plus de 7.600 personnes ont été tuées depuis mars 2011 en Syrie où le régime tente d’écraser une révolte populaire qui ne faiblit pas.

Lundi le Quotidien du Peuple a aussi fustigé Mme Clinton pour ses propos, estimant que « les États-unis n’ont aucun droit de s’exprimer au nom du peuple arabe ». Samedi, au lendemain de la conférence de Tunis, l’agence officielle Chine nouvelle avait accusé l’Europe et les Etat-Unis de faire semblant d’agir par souci humanitaire, mais d’avoir en réalité des « ambitions hégémoniques cachées » en Syrie.

PEKIN, 27 fév 2012 (AFP)

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