Sous l’oeil interloqué des grandes puissances, Israël et l’Iran se livrent à un étrange ballet sur le continent africain. Pas de Yalta pour les hébreux et les perses, mais une sinueuse carte du tendre qui se brouille et fluctue au gré des séductions et des disgrâces. Israël a des relations diplomatiques – plus ou moins fermes- avec tous les pays africains au sud d’une ligne Conakry-Mogadishio, tous régimes et toutes religions confondues. L’Iran, non grata au Maroc, tente pour sa part de renforcer ses positions au Sénégal, en Gambie, au Burkina Faso, au Ghana, au Nigéria, en RDC, en Ouganda, au Kenya, au Soudan, aux Comores, en Angola, en Afrique du Sud, au Zimbabwe.

Nombreux sont ainsi les pays africains ambivalents ou Israël et l’Iran s’épanouissent en cohabitation forcée. C’est le cas notamment pour le Sénégal, le Ghana, le Nigéria, l’Ouganda, le Kenya, l’Ethiopie et l’Erythrée. L’exercice est particulièrement délicat en raisons des enjeux au Nigéria (pour le pétrole et les clivages ethniques) et chez les deux frères ennemis l’Ethiopie et l’Erythrée qui contrôlent la Corne de l’Afrique et l’accès à la Mer Rouge.

Pour amadouer ses interlocuteurs africains, l’Iran offre des usines de montage de véhicules légers et agricoles, des infrastructures pétrolières, du pétrole, des formations et du matériel pour les forces de l’ordre et les services spéciaux. Israël propose de l’agriculture high-tech dernière génération, de la formation et des solutions de sécurité, des équipements de défense, des logiciels, des programmes d’énergies renouvelables et des telecoms au sommet de l’état de l’art. Les sociétés privées israéliennes présentes en Afrique (hors boîtes de sécurité) sont en majorité ultra-technologiques et très orientées solutions à la différence des entreprises iraniennes plus “old school”, traditionnelles et “low tech” (usines de montage, usines textiles, ateliers).

L’Iran n’hésite pas à mettre de l’idéologie dans le business et réciproquement. Il se présente en porte drapeau des non-alignés et fait du soutien à son programme nucléaire la pierre de touche de ses relations diplomatiques. Israël gère les choses avec flegme et pragmatisme et s’éclôt dans le sillage du grand frère américain et ses giga-plans USaid, Millenium, etc… Avec toutefois quelques incartades remarquées en ex-françafrique comme en Côte d’Ivoire par exemple.

Israël et l’Iran sont chacun à leur manière “insiders” en Afrique. La botte secrète de l’Iran est la présence d’une importante communauté chiite libanaise, répartie sur les principaux “comptoirs” et disposant d’efficaces leviers économiques et politiques. Une diaspora sud-libanaise opulente, chez elle en Afrique, qui offre autant de précieux relais, d’information, d’action et d’influence. Les israéliens bénéficient pour des raisons mystiques de la bienveillance des chrétiens africains et pour des raisons philosophiques, de la sympathie des incontournables réseaux maçonniques du continent.

Enfin sous un angle plus romanesque, l’Afrique cache en son sein des communautés juives noires, converties au siècle dernier (comme en Ouganda) ou liées à l’histoire immémoriale et légendaire de l’Afrique comme au Zimbabwe. Sans parler bien sûr des falashas d’Ethiopie et des nombreuses petites communautés juives ashkenazes et sépharades qui ont fait souche au gré des soubresauts de l’histoire jusqu’au coeur des régions les plus improbables, comme dans le désert Namib ou au fin fond du Haut Katanga. Les tribus juives noires d’Ouganda, du Zimbabwe, du Malawi, du Nigéria, ou du Cameroun n’ont pas de poids réel mais renforcent l’idée de la consubstantialité d’Israël à l’Afrique. Presque surnaturel. L’Iran étant de ce point de vue un élément plus exogène et lointain sur le plan religieux, historique et ethnique. Un peu à l’image des chinois, bons camarades mais insaisissables.

La position du curseur des relations (réelles ou perçues) avec l’Iran et Israël en dit plus long sur un pays que bien des analyses géopolitiques. De manière générale, Israël attire les Etats les plus technophiles, moins polarisés sur la fracture avec l’occident, et tournés vers le futur. L’Iran capte dans ses rets les régimes plus conservateurs, en rupture de ban, plus inquiets de l’avenir et de leur pérennité. Les tropismes respectifs, très différents, de la Mauritanie et du Maroc sont en la matière assez éloquents.

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L’article intitulé « L’influence d’Israël et de l’Iran en Afrique » n’est pas un dossier de la rédaction du site commercial Jforum comme le libellé le laisse entendre. Couvert par un copyright, le texte d’origine a été publié sur le blog http://nanojv.wordpress.com/. Jforum s’est contenté de modifier le titre et de supprimer les sources en préemptant le contenu sans aucune autorisation. En infraction au droit de la communication.

L’autorisation exclusive de rediffusion de l’article a été par accordée par http://nanojv.com au site officiel http://www.israelvalley.com

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