Le « dossier Chimique » Turc à l’intention d’Obama.

La politique de l’Administration Obama sur la Syrie, consistant à traîner les pieds, a offert au Hezbollah et à l’Iran le libre accès à une intervention militaire directe dans la guerre civile syrienne, en amplifiant, ainsi, ses aspects les plus meurtriers et en élevant dangereusement les perspectives que la crise déborde en Israël, en Turquie 40 morts par attentats de deux voitures-piégées, à la frontière turco-syrienne, aujourd’hui, 11 mai »>Article original– et en Jordanie, affirment les analystes de Debkafile sur le Moyen-Orient.Ce qui pointe, maintenant, c’est l’afflux d’armes hautement sophistiquées dans ce conflit déjà excessivement violent.

Jeudi 9 mai, le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry a averti que le transfert, par la Russie, de systèmes de défense anti-missiles avancés, à la Syrie, serait « un facteur déstabilisant pour la sécurité d’Israël ».

S’adressant aux journalistes à Rome, il faisait référence à la vente imminente, par Moscou, de missiles de défense anti-aérienne S-300, au régime Assad, révélée par Debkafile, le mardi 7 mai, et que le Président Vladimir Poutine a dévoilé, lors de son âpre conversation avec le Premier Ministre Binyamin Netanyahou, à propos des frappes aériennes d’Israël contre Damas.

Dans ses commentaires, il n’a rien dit sur la façon dont les Etats-Unis avaient l’intention de stopper cette vente ou de répliquer au déploiement en Syrie, d’armes qui ne feraient pas qu’affecter la sécurité d’Israël, mais verrouilleraient aussi le ciel, empêchant toute action aérienne américaine contre la Syrie et l’imposition d’une Zone d’Exclusion Aérienne.

Les sources de Debkafile estiment que le conflit syrien et ses répercussions, déjà horrifiantes, ira de mal en pire, lorsqu’il deviendra clair – inévitablement- que l’Administration Obama n’a pas de partenaire pour conclure son accord, objet de tant d’éloges, avec Moscou, arraché par Kerry, le 7 mai, en vue d’une conférence internationale pour la paix en Syrie.

Moscou ne s’est pas joint aux célébrations.

En fait, les perspectives de cet évènement ont commencé à s’évanouir, dès le moment où Kerry a déclaré à Rome, deux jours après ses discussions à Moscou, que « Bachar ne peut pas faire partie d’un gouvernement de transition qui essaierait de sortir le pays de la guerre civile ».

Cela a mis en avant le fossé existant, parce que Moscou ne souhaite, en aucun cas, admettre l’exclusion des représentants d’Assad de tout forum international, tandis que Washington maintient qu’Assad doit quitter le pouvoir, comme précondition à tout accord pour mettre un terme au conflit.


Un accord sur la Syrie s’est déjà évanoui dans les sables.

Washington, l’Occident et Israël, sont, progressivement, en train de perdre leurs atouts encore en réserve, au fil des semaines, depuis que la coalition de la Syrie, du Hezbollah et des troupes des Bassidjis iraniens, commencent à inverser la tendance de la guerre contre les rebelles, en les repoussant d’une zone, qu’ils avaient conquise, à une autre, dont certaines parties des principales villes de Damas et d’Alep.

Cette alliance militaire pro-Assad et ses reconquêtes ont, largement, été passées sous silence par les médias occidentaux.

Une autre complication provient de l’émergence du front Jabhat al Nusra, affilié à Al Qaeda, comme le plus fervent, le mieux entraîné et armé de toutes les milices rebelles syriennes combattant Assad.

Bien que les Etats-Unis et la Russie partagent un intérêt commun à liquider ce front islamiste et à éradiquer les disciples d’al Qaeda en Syrie, aucun accord à ce sujet ne semble être en vue.

Le Secrétaire à la Défense, Chuck Hagel était, pendant ce temps-là, mobilisé à botter en touche, pour parer aux pressions, en provenance d’Israël, de Turquie et des Emirats du Golfe, le poussant à une intervention militaire américaine en Syrie.

S’exprimant, jeudi, devant l’Institut d’Etudes des Politiques proche-Orientales de Washington, Hagel a insisté sur les « niveaux sans précédent de ces dernières années » dans la coopération américaine avec Israël, en matière de défense et sur l’engagement américain « à l’égard de partenariats forts avec d’autres pays de la région, de la Jordanie et de l’Egypte à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis ».

Il n’a, cependant, pas dévoilé si, ni quand les Etats-Unis pourraient entrer en action, afin de stopper le bain de sang en Syrie, ni pour infléchir les menées iraniennes vers l’acquisition de la bombe nucléaire.

De même, le Secrétaire à la Défense a évité d’évoquer de quelle manière les Etats-Unis seraient capables d’agir militairement, en cas d’urgence au Moyen-Orient, tout en procédant, en même temps, à des coupes sombres dans leurs ressources militaires.

Il a assuré à ses auditeurs que « La stratégie américaine perçoit le Moyen-Orient comme crucial pour ses intérêts sécuritaires, et qu’une solide présence bien implantée devrait y subsister », ajoutant :

« Nous avons accompli un effort déterminant en vue de stationner la crème des forces aériennes, des missiles de défense et des moyens maritimes, pour dissuader l’agression iranienne et répliquer à toute autre éventualité ».

Son auditoire était suffisamment informé pour mettre cette affirmation en doute, à un moment où les escadrilles de la force aérienne en Europe sont en train d’être démantelées et ramenées à la maison pour y rester confinées.

Alors qu’Hagel parlait, l’Ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford, entrait tranquillement en Syrie en traversant sa frontière nord, depuis la Turquie, pour des rencontres secrètes avec les dirigeants des groups rebelles combattant à Alep et Idlib – une mission qu’il lui a été assignée par le Secrétaire Kerry. Il n’y a passé que quelques heures, avant de revenir en Turquie.

L’ambassadeur Ford a quitté Damas en février 2012, lorsque l’Ambassade a suspendu ses opérations, dans une capitale submergée par une guerre civile généralisée.

Les sources de Debkafile révèlent que sa mission de rencontre avec les dirigeants rebelles syriens était triple :

1- Faire la démonstration que l’Administration Obama n’hésitait pas à envoyer des émissaires en Syrie en état de siège et à dépêcher une assistance directe aux forces rebelles.

2- Envoyer un message à Moscou que s’il persistait à envoyer ses systèmes intercepteurs de missiles S-300 à la Syrie, qui mettrait en péril les vols des forces aériennes israéliennes au-dessus de la Syrie, du Liban et même du nord d’Israël, les Etats-Unis enverraient des armes aux rebelles, afin de frapper les opérations des forces aériennes syriennes, avec suffisamment de force pour éliminer ainsi l’avantage militaire d’Assad sur les rebelles.

3- Il a emprunté la route de la Turquie pour franchir la frontière, afin de neutraliser les pressions d’Ankara, poussant à une intervention militaire américaine en Syrie – même sur une échelle limitée.

Le Premier Ministre turc Tayyip Erdogan, qui a prévu de rencontrer le Président américain à la Maison Blanche, le 16 mai, a déclaré à un intervieweur de la chaîne de TV NBC, jeudi :

« Il y a déjà bien longtemps que les lignes rouges du Président Barack Obama ont été franchies, dès qu’il est devenu évident que le gouvernement syrien avait utilisé des armes chimiques ».

Le dossier qu’Erdogan prépare pour Obama se fonde sur les preuves que les médecins turcs, qui soignent les victimes rebelles et ils les ont diagnostiqués comme souffrant des effets de poisons chimiques.

Quoi qu’il en soit, il a d’aussi maigres chances d’être écouté par le Président américain, que ne l’a été Israël, lorsqu’il a exposé ses découvertes sur l’usage d’armes chimiques en Syrie, le mois dernier.

Devant le spectacle d’une Administration Obama la tête enfouie dans le sable et, parallèlement, de l’extension du puissant parapluie de missiles russes pour défendre Bachar al Assad, au moins tout autant que son allié libanais du Hezbollah, il n’y a aucune surprise à voir Hassan Nasrallah plus insolent que jamais, lorsqu’il a déclaré, dans un discours, jeudi soir, que le territoire syrien, plus encore que celui du Liban, serait, désormais, le théâtre d’un front de « résistance » coordonnée, entre la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah, contre Israël.

Le Secrétaire Kerry a fait une remarque intéressante, lorsqu’il a noté que la guerre syrienne était sur le point de se propager en Israël, au Liban, en Jordanie et en Turquie.

DEBKAfile Article original Reportage Spécial 10 mai 2013, 2:23 PM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski/ Lessakele Blog Article original

TAGS : Géopolitique Syrie USA Obama Kerry Nasrallah Liban

Israël Russie Armements S-300

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