La Libye a de nouveau haussé le ton mercredi face à la Suisse. Après l’appel à une guerre sainte lancé par Mouammar Kadhafi, Tripoli a décidé mercredi d’imposer un embargo commercial au pays helvète.
Mouammar Kadhafi Libye

La Libye a imposé un embargo commercial à la Suisse. (Reuters)

L’heure est à la surenchère. Après avoir appelé il y a quelques jours à la guerre sainte contre la Suisse, la Libye a désormais décidé d’imposer un embargo économique à la Confédération helvétique, après son vote en faveur de l’interdiction de construction de minarets dans le pays. « Le comité populaire général gouvernement, ndlr »>Article original a décidé un embargo économique et commercial de l’Etat suisse impliquant les secteurs public et privé », annonce un communiqué repris par l’agence officielle Jana. « La décision constitue une réponse à l’appel du frère dirigeant de la Révolution », poursuit-t-il. Tripoli renonce par ailleurs à des « projets d’électricités et autres » avec des entreprises suisses.

Et la décision n’est pas sans conséquence. Si la Libye dit avoir trouvé des solutions de remplacement pour ses importations de médicaments, de matériel et d’équipements médicaux de Suisse, elle se prive en tout cas d’un partenaire commercial non négligeable. En 2009, quelque 30% du pétrole importé par Berne venait de Tripoli. Et selon le site du Secrétariat d’Etat suisse pour les Affaires économiques, les exportations helvètes vers la Libye ont représenté 156,2 millions de francs suisses en 2009, soit 16,7 millions d’euros.

Il y a quelques jours déjà, Mouammar Kadhafi avait appelé au « djihad » (guerre sainte) contre la Suisse, qu’il avait qualifiée d’Etat infidèle qui détruit les mosquées. « Tout musulman n’importe où dans le monde qui travaille avec la Suisse est un apostat, est contre (le Prophète) Mahomet, Dieu et le Coran », avait-t-il osé, en référence au vote helvète en faveur de l’interdiction de construire des minarets, lors d’un référendum soutenu par un parti d’extrême droite.

Mais ce que reproche surtout le dirigeant libyen à la Suisse est d’ordre plus personnel. L’origine des tensions entre Berne et Tripoli remontent en fait à 2008, lorsqu’un fils du dirigeant libyen et son épouse avaient été arrêtés dans un hôtel de Genève, accusés d’avoir maltraité leurs domestiques. Le couple avait finalement été relâché. La justice suisse avait alors renoncé à des poursuites lorsque les deux domestiques ont retiré leur plainte après être parvenus à une transaction avec leurs employeurs. Mais le dirigeant libyen garde visiblement de cette histoire un goût encore amer.

http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Actualite/L-embargo-de-la-Libye-a-la-Suisse-176752/

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