L’armée syrienne a largement progressé hier à Nabak, une des dernières localités aux mains des rebelles dans la région stratégique du Qalamoun, à la lisière du Liban, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Révolte
L’opposition décidera à la mi-décembre d’aller ou non à Genève.

Les combats opposent l’armée, épaulée par le Hezbollah et une milice prorégime, aux jihadistes du Front al-Nosra et de l’État islamique de l’Irak et du Levant (EIIL), affiliés à el-Qaëda. L’OSDH a en outre rapporté la mort de plusieurs membres du Hezbollah à Nabak. Dans la foulée de cette offensive, les troupes du régime ont « exécuté cinq civils, dont deux enfants » à Nabak, toujours selon l’OSDH. Des militants sont parvenus par la suite à transporter les corps vers Yabroud, une localité proche tenue encore par les rebelles. Ils ont diffusé sur les réseaux sociaux des photos de deux enfants ensanglantés, l’un portant une blessure à la tête. L’agence de presse SANA a déclaré pour sa part que l’armée a éliminé « plusieurs groupes terroristes armés » autour de Nabak, sans évoquer de bilan humain.

Depuis deux semaines, les forces du régime encerclent et pilonnent Nabak. Si l’armée prend la totalité du Qalamoun, elle s’assurerait notamment une continuité territoriale sous son contrôle entre les provinces de Damas et de Homs, plus au nord.

Samedi, la plus importante force islamiste combattant le régime en Syrie s’est emparée de dépôts d’armes à la frontière turque appartenant à des rebelles rivaux, a encore indiqué l’OSDH. Cet incident témoigne des tensions croissantes entre le Front islamique, créé fin novembre par la fusion de sept groupes islamistes, et l’Armée syrienne libre (ASL), la coalition rebelle chapeautée par l’opposition en exil appuyée par l’Occident, bien que les deux camps luttent pour la chute du régime syrien. Il intervient quatre jours après l’annonce du Front islamique qu’il claquait la porte de l’état-major de l’ASL, affirmant que ce dernier ne le représentait plus, ce qui accentue le morcellement de la rébellion. Samedi également, au moins 14 civils, dont six enfants et quatre femmes, ont péri dans huit raids aériens de l’armée syrienne sur la ville de Raqa.

Genève 2 en danger ?

Dans ce contexte délétère, Georges Sabra, chef du Conseil national syrien, la principale composante de la Coalition de l’opposition, a affirmé hier que « la décision finale » de participer à Genève 2 « sera prise lors d’une réunion de la Coalition mi-décembre à Istanbul ». La Coalition avait pourtant donné le 12 novembre son accord de principe pour participer à la conférence lors d’une réunion à Istanbul. Mais elle a exigé que la conférence se tienne sur la base d’un « transfert intégral du pouvoir » et que le président syrien « Bachar el-Assad et ceux qui ont du sang syrien sur les mains ne jouent aucun rôle dans la phase transitoire et dans l’avenir de la Syrie ». Or le régime syrien a affirmé que M. Assad devait mener la période de transition dans le pays. M. Sabra a émis des doutes quant à la tenue de la conférence, estimant que « personne n’osera aller à Genève sans consultation avec les forces de l’intérieur qui détiennent la force réelle », en référence aux rebelles sur le terrain qui refusent tout compromis.

OLJ/Agences
09/12/2013

lorientlejour.com Article original

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