Jeudi 25 février 2010 – 11 Adarl 5770

Ce matin, l’agence américaine Associated Press informe que « Un tribunal turc a mis en examen jeudi de nouveaux officiers, portant à vingt le nombre de militaires de haut rang mis en examen et incarcérés, pour avoir comploté il y a plusieurs années de renverser le gouvernement conservateur issu de la mouvance islamiste. Le tribunal a ordonné l’incarcération de huit nouveaux officiers, dont cinq militaires en poste et deux généraux, alors que doit se tenir une réunion entre le président, le Premier ministre et le chef des armées pour évoquer le plus vaste coup de filet de l’histoire de la Turquie.

Au total, huit des 20 officiers sont toujours en poste. Des preuves enregistrées et la découverte d’un complot fomenté en 2003 par un groupe de militaires, garants autoproclamé de la laïcité, avaient entraîné lundi le plus vaste coup de filet ayant jamais visé l’armée. Une cinquantaine de militaires sont soupçonnés d’avoir préparé des attentats contre des mosquées pour renverser le gouvernement conservateur. Le coup de filet réalisé dans huit villes est le plus important à ce jour contre l’armée turque, qui a renversé quatre gouvernements depuis 1960 » (Fin de la dépêche Associated Press).

Concernant cette affaire, la version officielle, telle que reprise par le quotidien français de gauche ‘Le Monde’, c’est, je cite, qu’avec « l’élection du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, le pouvoir des militaires s’est érodé, sous l’effet des réformes engagées dans le cadre des négociations avec l’Union européenne ». Concernant les fameux indices d’un complot présumé, il s’agit d’un scénario élaboré pour un exercice, selon l’armée turque. Mais selon le parti islamique au pouvoir, il s’agirait d’un plan prévoyant de lancer des attaques contre des chasseurs grecs au-dessus de la mer Egée et contre des mosquées à Istanbul. Des dizaines de milliers d’opposants et d’intellectuels, devaient, paraît-il, toujours selon ce plan, être mis sous les verrous. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce « plan » paraît trop énorme pour être vraisemblable. Autre bizarrerie, le plan en question serait un projet de coup d’Etat remontant à 2003, soit il y a sept ans en arrière.

Et ce plan a été « révélé » en janvier dernier par ‘Taraf’, un journal turc qui haït l’armée et qui ne se vend qu’à 25’000 exemplaires par jour, une diffusion ridicule et dérisoire dans un pays de plus de 76 millions d’habitants. De son côté, la Commission européenne (qui soutient le parti islamique turc au pouvoir contre l’armée turque qui est garante de la laïcité) s’est dite très préoccupée par les « sérieuses » accusations portées contre l’armée et elle réclame une enquête « exemplaire ». Une enquête « exemplaire » de la part du parti islamique au pouvoir… Le fait est que depuis plusieurs années, la Commission européenne et le Parlement européen ont systématiquement soutenu l’adhésion à l’Union européenne d’une Turquie gouvernée par un parti islamique. Et l’Union européenne, dans les chapitres de l’adhésion de la Turquie, a toujours exigé que le statut de l’armée turque soit modifié. En théorie, cela peut sembler cohérent.

En pratique, ce n’est pas cohérent du tout. Car en Turquie, les défenseurs de la laïcité, aussi bien de gauche que de droite, savent pertinemment que l’armée reste la seule institution de recours face à la radicale islamisation du pays. Non pas dans le sens où l’armée devrait prendre et conserver le pouvoir. Mais dans le sens où l’armée, par effet de levier, pourrait donner au peuple turc une opportunité, concrète et viable, de rompre avec la radicale islamisation du pays et de restaurer une saine laïcité compatible avec les constitutions des pays membres de l’UE. En soutenant le parti islamique turc contre l’armée turque, la Commission européenne avalise de facto l’adhésion d’un pays islamique de 76 millions d’habitants à l’Union européenne.

De plus, en agissant de la sorte, la Commission européenne porte un coup à la Turquie en sa qualité de membre de l’OTAN. Un rapide coup d’œil sur les pays frontaliers de la Turquie côté Est donne un avant goût de ce que sera la position géopolitique de l’Union européenne lorsqu’elle comptera la Turquie parmi ses membres. Il est vrai que certains pays membres de l’Union européenne ont recours aux fonds souverains mahométans pour tenter ainsi d’enrayer la crise économique et financière. Ce qui implique bien évidemment des concessions à l’Organisation de la Conférence Islamique. Ceci expliquerait-il cela ?

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