L’idée que les localités israéliennes bâties au-delà des lignes d’armistice de 1949 constituent un obstacle à la paix est devenue un dogme chez les diplomates et journalistes européens. Or ce dogme est contredit par trois faits :
1. Le monde arabe était en guerre contre Israël bien avant la construction des premières implantations israéliennes dans les années 1970 ;

2. Le leadership palestinien a rejeté à deux reprises l’offre israélienne (par Ehud Barak en juillet 2000 et par Ehud Olmert en septembre 2008) de démanteler ces implantations en échange d’un accord de paix ;

3. Lorsqu’Israël démantela toutes ses implantations de la Bande de Gaza en 2005, elle reçut à la place de la paix qu’elle escomptait des tirs de missiles incessants.

Bien plus que les implantations, l’un des principaux obstacles à la paix entre Israël et les Palestiniens est la question des réfugiés. Sous couvert de l’euphémisme humanitaire de « droit au retour, » les Palestiniens veulent envahir Israël avec sept millions d’immigrants qui sont les descendants réels ou supposés des quelque six-cent mille Arabes qui quittèrent leurs maisons pendant la Guerre d’Indépendance d’Israël. Le « droit au retour » transformerait Israël en un État binational avec une majorité arabe.

Voilà ce que veulent les palestiniens, la destruction d’Israël et non la Paix.

Certains relativisent le « droit au retour » comme étant une simple tactique de négociations et un phantasme auquel les Palestiniens eux-mêmes ne croient pas. Et pourtant, c’est bien en vertu de ce « droit au retour » que Yasser Arafat et Mahmoud Abbas rejetèrent les offres de paix respectives d’Ehud Barak et d’Ehud Olmert. Par ailleurs, les médias d’État palestiniens ne présentent pas le « droit au retour » comme rêve irréalisable mais bien au contraire comme l’un des principes fondateurs du nationalisme palestinien, un principe dont l’abandon constitue un acte de haute trahison.

Le « droit au retour » perdure entre autre à cause de l’UNRWA (l’office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), et ce pour deux raisons. D’abord parce que la mission de l’UNRWA (contrairement à la mission du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, ou UNHCR) n’est pas d’intégrer les réfugiés palestiniens dans leurs pays d’accueil mais au contraire de subventionner leur vie de réfugiés. Ensuite, parce que l’UNRWA applique la définition de « réfugié » aux descendants des réfugiés, tandis que l’UNHCR (qui est en charge de tous les réfugiés du monde à l’exception des réfugiés palestiniens) limite cette définition aux réfugiés eux-mêmes.

Du fait de ces différences de missions et de définitions, le nombre de réfugiés dans le monde a décru de soixante millions en 1947 à dix-sept millions aujourd’hui, tandis que le nombre de « réfugiés palestiniens » a accru de six-cent mille en 1948 à sept millions aujourd’hui.

Si les réfugiés palestiniens, comme le reste des réfugiés dans le monde, avaient été la responsabilité de l’UNHCR, le problème des réfugiés palestiniens aurait été résolu depuis longtemps. Des six-cent mille réfugiés de 1948, quelque cent-mille seraient encore en vie aujourd’hui. Au lieu d’être ségrégués dans des camps, ils seraient des citoyens à part entière de pays dont ils partagent l’appartenance ethnique, la langue, et la religion. Démanteler l’UNWRA et faire de l’UNHCR l’agence responsable des réfugiés palestiniens mettrait fin à un obstacle majeur à la paix au Proche-Orient.

La décision récente de l’Union européenne (UE) d’attribuer 72 millions d’Euros à l’UNWRA ne fait que retarder cette réforme nécessaire. Cette contribution à l’UNWRA n’est pas seulement un affront aux Palestiniens eux-mêmes dans la mesure où elle encourage des pays comme le Liban et la Jordanie à ne pas remplacer leur politique de ségrégation par une politique d’intégration. Il s’agit également d’un affront à la cause de la paix.

Tandis que l’UE a réalisé dans ses frontières la vision kantienne de paix démocratique (avec un peu d’aide des États-Unis qui protégèrent l’Europe de la menace soviétique), la contribution de l’Europe à la paix en dehors de ses frontières n’est pas reluisante – comme peuvent en témoigner le Rwanda ou l’ex-Yougoslavie. L’aveuglement européen face à un soi-disant « printemps arabe » qui a amené les islamistes au pouvoir est le dernier exemple tragique en date. La décision de l’UE de contribuer au financement de l’UNRWA ne fait pas que confirmer cet aveuglement. Elle fait de l’EU un obstacle à la paix au Proche-Orient.

par Emmanuel Navon, professeur de relations internationales à l’Université de Tel-Aviv. – Le Monde.Fr
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James

L’UE a toujours ete un obstacle a la paix du moyen orient. Le seul et UNIQUE but de l’UE est d’eliminer Israel. Mais l’EU joue, comme toujours, le jeu perfide de la conciliation alors qu’elle conspire avec les arabes en jouant un double jeu.
LA PREUVE ? L’Europe s’alliera avec les musulmans pour combattre et eliminer Israel & les juifs.
Deja, on voit les partis de gauche s’allier avec les arabes.

Mais l’histoire se repete, encore et encore comme si la chetiente et le monde musulman, peuples barbares, haineux, envieux et butes n’ont jamais rien compris: Ils nous attaquerons de nouveau mais Ils ne pourront jamais faire disparaitre Israel, le peuple juif et l’ame juive! Au contraire, c’est eux qui finiront par disparaitre

Ha Mashiah yavo be karov, mafrid meod aval lo lefakhed

James

REPONSE A CHESTHER

Vous avez absolument raison. Les masses arabes ne sont pas compatibles a la democratie.
la democratie demande de l’education et surtout une base differente de celle du Koran et Adiths.
Leur religion est incompatible avec la democratie et au contraire promotes le tout contraire de la democratie.
Allez essayer de leur faire changer de religion! Le dictateur est donc roi.

Les medias IDIOTS qui ont appeles leur revolution « printemps » devraient changer de profession.

Chesther

Le Professeur Emmanuel NAVON devrait donner quelques cours de géopolitique à nos médias et politiques qui n’y connaissent absolument rien aux diverses populations du Proche Orient.
En ce qui me concerne, de tout temps j’ai pensé qu’il fallait des dictateurs pour dominer les peuples arabes. C’est triste mais je ne vois pas de démocratie s’installer avant des siècles tant qu’ils passeront leur temps à faire des prières plutôt que d’aller au charbon ! Bravo Professeur.

KM

N’empêche que si le Peuple Juif et ISRAEL n’existaient pas, les €uropéens convaincus et autres antisémites, antisionistes… seraient bien embêtés ! Plus personne sur qui faire porter les malheurs du Monde ! Ils se retrouveraient face à leur problèmes, et là ça ferait très très mal ! Et alors, plus de Juifs pour les soigner non plus… plus de Juifs pour inventer INTEL et FACEBOOK…, plus de Juifs du GOUCH KATIF pour inventer la culture du goutte à goutte… etc. AIE AIE AIE !!!

James

On en a marre de s’expliquer: Israel doit faire ce qui est bon pour le pays et le peuple juif.

Quand aux juifs de France ou d’Europe, ne faites pas la politique de l’autruche car l’histoire sinistre va recommencer a la fin de 2012
La difference cette fois-ci est que la Chretiente s’alliera avec L’islam pour en finir avec nous. On le voit deja clairement avec la clique politique de France..et d’ailleurs
iiye ma Che IIye aval Eloim Itanou be sofo chel davar