L’institut de recherche économique OFCE ne croit guère à une inversion prochaine de la courbe du chômage en France, même s’il discerne un « potentiel de rebond important » pour l’économie, bridé par la rigueur budgétaire, selon un rapport publié mercredi.Selon l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), la France devrait afficher une croissance de 0,2% de son produit intérieur brut cette année, puis de 1,3% l’an prochain, des chiffres plutôt dans la fourchette haute des prévisions déjà livrées par les économistes et plusieurs organisations internationales.
Mais cette « croissance serait trop faible pour améliorer la situation sur le marché du travail » et « le chômage augmenterait régulièrement pour s’établir à 11,4% en France » fin 2014, juge l’OFCE.
L’organisme juge que la reprise en France est bridée par l’austérité budgétaire, dont il estime qu’elle « aura amputé de 2,4 points de PIB » l’activité cette année.
Au-delà des frontières, les économistes de l’OFCE jugent que le choix de la « restriction budgétaire » en zone euro va creuser l’écart entre les pays relativement épargnés par la crise, comme l’Allemagne, et ceux « durablement affaiblis », essentiellement ceux du Sud, tandis que la France se trouve « dans une position intermédiaire ».
Pour l’OFCE, « la stratégie de désendettement est la clé » pour remettre la zone euro sur la bonne voie, à condition que cela ne passe pas seulement par des sacrifices budgétaires, mais aussi par une relance de l’économie. « Sans cela, le risque d’un nouvel effondrement de la zone euro est réel », estime-t-il.
« Il est en train de se bâtir les éléments qui pourraient alimenter un nouveau plongeon dans les économies développées », a averti Xavier Timbeau, directeur du département « Analyse et prévision », lors d’une conférence de presse.
23-10-2013/AFP