La décision de l’Union Européenne d’assortir tout lien contractuel entre elle et Israël d’une clause déclarant que « Jérusalem-Est » et la judée Samarie ne font pas partie de l’Etat d’Israël représente une montée en puissance brutale de la mise au ban internationale d’Israël. L’Union rejoint ainsi le mouvement de boycott, dit « BDS ».

D’où vient le boycott ?
Rappelons que c’est le camp arabe qui a planté le décor du boycott international d’Israël dans les années 1950, sans doute sous l’influence des nazis réfugiés dans les pays de la Ligue arabe, notamment l’Egypte et la Syrie, après la défait allemande, qui ont joué un très grand rôle dans la propagande de type nazi qui a affecté Israël dans l’opinion arabe et sans doute dans le traitement des communautés juives du monde arabe qui furent directement victimes de ce boycott jusqu’à leur expulsion et leur spoliation . Les Arabes furent à la bonne école du boycott nazi des années 1930 envers les Juifs allemands. Aujourd’hui c’est le « partenaire de paix » de Ramallah qui conduit un boycott mondial d’Israël sur les campus occidentaux, dans le commerce et l’opinion publique internationale, en présentant Israël comme un pays pratiquant l’Apartheid. Ce boycott n’est que la continuation du précédent boycott et l’Union Européenne vient de s’y joindre.

Un diktat

La clause en question équivaut à un diktat dans la mesure ou elle impose à Israël de se soumettre aux directives européennes s’il souhaite passer des accords avec l’UE. Mais c’est un diktat tout ce qu’il y a de plus sournois car il ne s’assume pas comme tel ni politiquement puisqu’il ne peut être mis en œuvre que « par la bande », à l’occasion d’accords de type commercial, universitaire ou scientifique, et sans recours à la violence – l’UE est trop distinguée !- mais par le biais d’un « auto-banissement » soft. Si Israël ne signe pas cette clause, il s’excluerait en effet « de lui même »… Il en serait le seul responsable.

C’est une loi d’exception qui ne touche qu’un seul pays au monde.
Elle n’est en aucune façon fondée sur le droit international car le statut de la Cisjordanie n’est pas celui d’un territoire « occupé ». Les lignes sont celles de l’armistice de 1948, résultats d’une guerre d’agression arabe, puis celles du cessez-le-feu de 1967, guerre de survie d’Israël contre une agression arabe et qui avait abouti aux « Trois non » de Khartoum, déclaration par laquelle les Etats arabes refusaient tout accord avec Israël.
Cette loi contredit un autre engagement de l’Europe avec la résolution 242 du Conseil de sécurité qui ne préconise d’issue au conflit que par la voie de la négociation et parle du statut de territoires et non pas des territoires.
Elle constitue une disposition inique et discriminatoire au regard des propres engagements de l’UE sur d’autres arènes internationales. Quelle boycott de la Turquie pour l’occupation de Chypre ? Et de la Chine pour celle du Tibet ? La morale européenne n’est « morale » que par intermittence.

Elle méconnaît les responsabilités des Palestiniens, OLP comme Hamas et l’absence de volonté de paix dont témoignent leur société et leur politique et pratique une politique de deux poids, deux mesures, c’est à dire de discrimination.

Le côté archaïque

Décidément, l’Europe n’en finit plus avec l’extermination des Juifs, car le diktat européen hypothèque l’avenir d’Israël, sous la menace permanente du monde arabo-islamique et notamment de l’Iran nucléaire envers qui elle a fait un profil bas dont l’histoire retiendra le côté démissionaire.
L’UE s’est faite depuis 40 ans la militante zélée de la cause palestinienne. Ce n’est pas le résultat d’une humeur mais un élément fixe de sa constitution qui remonte aux années 1970 après le premier choc pétrolier, suite à la guerre de Kippour et qui fut l’élément du marchandage du « Dialogue Euro Arabe » : du pétrole contre le soutien européen à la cause palestinienne et l’ouverture de ses frontières à l’immigration du monde arabe.

Cependant cette obsession européenne n’est pas seulement économiquement intéressée. Elle est trop tenace et systématique. Il faudrait évoquer ici tout ce qu’elle a suscité sur le plan politique. Elle est complexe et donne dans la perversion psychique dans la mesure où l’obsession de la Palestine se nourrit à la mémoire de la Shoah telle que l’UE l’a instituée depuis l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, sur une modalité victimaire et « universaliste », dans laquelle elle puise le sentiment de moralité justifiant sa politique israélienne .

Sans doute s’estime-t-elle coupable du drame palestinien car elle a la faiblesse de croire qu’Isrël est une création artificielle de l’Europe, conséquence de sa faute envers les Juifs, ce qui la rend éternellement débitrice envers le monde arabe, victime de ses défaillances. Car à ses yeux la seule raison de l’existence d’un Etat d’Israël est la Shoah, comme l’expliqua si bien De Gaulle dans sa fameuse sortie sur « le peuple juif sûr de lui même et dominateur ». Jusque dans ses défaillances et son sentiment de culpabilité, elle exerce ainsi un droit d’hypothèque sur Israël qui l’autorise à cette brutalité en toute bonne conscience.

La question de Jérusalem et de la Judée-Samarie – outre le problème politique concret qui est posé – est d’autant plus significative au regard de cette conception qu’elle symbolise la personnalité historique et souveraine du peuple juif, sa condition non victimaire, indépendante de l’Europe. C’est justement ce que veut casser et empêcher l’UE car celà impliquerait qu’Israël n’est pas le camp pour personnes déplacées qu’elle voudrait qu’il soit, comme un asile charitable et humanitaire dans sa dépendance.

L’enjeu est formidable pour le peuple juif : rien moins que son existence comme sujet souverain de l’histoire. Il se joue aussi à l’intérieur du peuple juif, car une partie de l’opinion juive est terrifiée par l’assomption éventuelle de la personnalité historique de l’Israël éternel. C’est cela qui se joue avec Jérusalem et la Judée Samarie. Un enjeu métaphysique.

*A partir d’une chronique sur Radio J du vendredi 19 juillet 2013.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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Youssef

{{J’ai déjà posté mon point de vue,…..Il a encore sa place ici.}}

{{Oui Monsieur Trigano}},…..L’Europe veut achever son sale boulot !

Le jour où l’Europe ne s’occupera plus des arabes vivants en Palestine Terre d’Israël, il y aura la paix…….. C’est à cette seule condition !

Puisqu’avant 1972, personne n’a entendu parler d’une pseudo nation arabo palestinienne, ni même de « Palestiniens » pour désigner les arabes vivant en Palestine, terre d’Israël.

Vous pouvez visionner tous les reportages, depuis 1967, Gamal Abdel NASSER, pas un seul instant ne prononce le nom de Palestiniens, pour parler des Arabes vivant sur le sol Palestinien. D’ailleurs, en 1967, Israël ne combat aucun arabe palestinien, mais des Egyptiens au Sud, des Jordaniens à l’Ouest et des Syriens au Nord.

Ce n’est que bien plus tard, suite au premier choc pétrolier de 1973, en 1974 que l’Europe (Pour se faire bien voir des arabes) commence à envoyer des millions d’Euros, à fonds perdus et sans aucun contrôle aux arabes vivants sur le sol de Palestine terre d’Israël. Depuis, ça n’a jamais cessé. En juillet 2012, José Manuel BARROSO a débarqué dans le bureau de Mahmoud ABBAS avec une mallette contenant 20 Millions d’Euros.

{{Contrairement à ce qu’on peut lire sur WIKIPEDIA ou autres supports, l’ONU en 1948 n’a jamais partagé la Palestine en deux pays, l’un juif, l’autre arabe.}} C’est entièrement faux. Puisqu’en 1948 l’Egypte avait envahi illégalement la Bande de Gaza, que la Judée, la Samarie et Jérusalem étaient occupés par les Jordaniens et le Golan devenu Syrien sans aucun droit. {{L’ONU a laissé les juifs se débrouiller seuls,}} sachant que moins de 10% du territoire Palestinien était occupé par les arabes.

{{La seule question qu’on doit se poser est:}}

Pourquoi l’ensemble des Pays Européens, et maintenant l’Europe continuent à envoyer des sommes exorbitantes, se chiffrant en millions d’Euros, sans aucune raison valable aux arabes vivants sur le sol de Palestine ?

{{Cette raison est facile à comprendre.}}

De tous temps l’Europe a tué et massacré le peuple juif. Pour trouver son apogée dans les camps de d’extermination.

Entre 1945 et 1967,…… L’Europe s’est sentie navrée, elle a fait semblant de reconnaître sa culpabilité,…… Jusqu’au jour où elle réalise que le Peuple Juif pouvait et savait se défendre. En juin 1967, l’Europe prend conscience que le Peuple Juif se remet à vivre et à réagir. A nouveau, elle se sent coupable d’avoir accepté de donner une terre aux juifs. Alors elle reprend son boulot, là où elle l’avait laissé en 1945.

Vu l’horreur de l’holocauste, l’Europe s’interdit de nouvelles actions directement contre les juifs, mais elle ne s’interdit pas d’armer, de nourrir et d’entretenir ceux qui combattent les juifs et Israël, ceux qui veulent sa destruction et son élimination.

Cette Europe qui n’en a rien à cirer des arabes vivants en Palestine terre d’Israël, elle n’a aucun contentieux a régler avec ces peuplades. Sauf pour obtenir un pétrole moins cher qui n’en fini pas de monter.

Depuis 1940 rien n’a changé, je dirais même que depuis l’empire Romain rien n’a changé, sauf que l’empire Romain a sombré et que la tradition juive a survécu.

{{Quand va t-on foutre la PAIX aux JUIFS ?}}

Sauf que paradoxalement ce sont les juifs qui ont créé le monde occidental dans lequel les 3/4 de la planète vit.

{{Rien qu’un seul exemple:}} Le jour chômé 1 jour par semaine, celui du shabbat, ce sont les juifs qui l’ont créé et commencé à l’appliquer. Pourtant les Romain à l’époque se raillaient de cette coutume et traitaient les juifs de fainéants. 5 mille ans après,…. La planète entière l’applique.

DANY83270

oui, Monsieur Trigano je partage complètement votre analyse et pour aller dans votre sens, j’ajouterais que
je ne vois aucune logique dans l’attitude de la communauté internationale qui voudrait donner aujourd’hui la terre de Judée-Samarie au cours de négociations pipées d’avance à ceux qui ont collaboré avec les nazis pendant la guerre de 1939-1945 alors qu’ils l’on justement retirée des mains à ceux qui ont collaboré avec les Allemands pendant la guerre de 1914-1918 .

la seule explication à cette attitude à géométrie variable c’est qu’il existe un antisémitisme européen désireux d’en finir avec les Juifs rescapés de la Shoah en imposant une population hostile en plein cœur d’Israël pour perpétuer la guerre et entraver son développement.