Les pleurs que font entendre les hauts responsables du Département d’Etat après une nouvelle élimination d’un scientifique iranien pourraient laisser croire que les coups que subissent l’Iran et son programme nucléaire attristent profondément le gouvernement américain. Le New York Times va même jusqu’à citer des fonctionnaires américains qui réclament (peut-être du suspect numéro un, Israël) que cessent ces attaques, par crainte d’une riposte iranienne. Tout cela n’est cependant qu’hypocrisie et larmes de crocodile.

Tout a commencé en début de semaine, lorsque le New York Times, citant un haut responsable du Conseil pour la sécurité nationale, a révélé un secret d’Etat. Selon ce haut responsable, les sanctions qu’impose Washington à l’Iran visent en fait à renverser le régime des mollahs. Le Département d’Etat s’en est arraché les cheveux. Alors qu’ils affirment au monde entier que les sanctions n’ont pour but que de stopper le programme nucléaire, la vérité est dite : Il s’agit de renverser un régime. Comment expliquer au monde qu’il vienne même à l’esprit du gouvernement Obama de renverser un régime élu.

Tout cela alors que les Américains tentent de convaincre les Chinois et les Russes de prendre part, ne serait-ce que de manière symbolique, aux sanctions contre l’Iran. Tant qu’il s’agit de contrer le programme nucléaire, on peut en discuter. Mais si le motif est de remplacer le régime, on peut être certain que Pékin et Moscou s’opposeront.

Avant même que le Département d’Etat se ressaisisse, voilà qu’un scientifique iranien est tué au cœur de Téhéran. Or les Américains sont à la croisée des chemins : d’une part, il y a une démarche extrêmement délicate dans le cadre de laquelle il serait possible de reprendre le dialogue avec les Iraniens, sur la base d’un plan américain qui leur a été présenté il y a plusieurs semaines. De l’autre, on a un durcissement notable des sanctions contre l’Iran qui risque, en fin de compte, de mener à un affrontement militaire.

En outre, l’atmosphère devient de plus en plus explosive dans le détroit d’Ormuz. Il est de plus en plus probable que si un conflit militaire éclate avec l’Iran, ce ne soit pas à cause d’une offensive israélienne mais à cause d’une erreur quelconque des Américains ou des Iraniens dans le détroit. Hillary Clinton a condamné l’attentat pour apaiser les Iraniens mais, dans le même temps, elle consulte ces jours-ci les Etats du Golfe pour élaborer une position tant sur la crise dans le détroit d’Ormuz que sur un renforcement de la production de pétrole de ces pays.

Alex Fishman

Yediot Aharonot

Amba France-il.org

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