Alors que Kerry rencontre les leaders égyptiens et saoudiens, les plans d’une base navale russe en Egypte progressent.
C’est la requête moscovite de l’installation d’une base navale en Egypte, soumise la semaine dernière, lors de la visite d’un général russe, qui a précipité la décision du Secrétaire d’Etat John Kerry de se rendre rapidement au Caire et à Riyad, pour tenter d’arrondir les angles, dans les relations à coteaux tirés, concernant les politiques suivies par Washington en Syrie et en Iran. Cependant dimanche 3 novembre, le jour même où il faisait une halte au Caire, sur sa route pour Riyad, on a pu observer un puissant renforcement des forces navales russes présentes en Méditerranée.
Le vaisseau-amiral de la Flotte russe dans le Pacifique le
Les sources militaires de
La flotte russe s’est engouffrée dans le vide laissé par le retrait des navires de guerre américains, qui a fait suite à la décision du Président Barack Obama de ne pas attaquer les dépôts d’armes chimiques de la Syrie. Elle a établi la présence la plus étoffée jamais déployée en Méditerranée, dotée de la puissance de feu la plus considérable de toutes les autres forces mouillant dans les eaux à l’Est ou au Centre de cette mer. Les navires de guerre russes sont donc, désormais, installés face à Chypre, à la Syrie, au Liban, à Israël, à l’Egypte, au Canal de Suez et à la Libye.
La requête de Moscou de disposer d’une base navale afin de pouvoir accueillir cette flotte a plané en arrière-plan des conversations de John Kerry avec le roi saoudien Abdallah et le Ministre des Affaires étrangères Saud al-Fayçal, lundi 4 novembre. Son départ du Caire a été suivi par des rumeurs de visite imminente du Président Vladimir Poutine en Egypte. Comme
— Alexandrie. La Russie voudrait bénéficier d’un dock ou d’un quai dans le grand port d’Alexandrie et de l’usage d’un bloc d’entrepôts portuaires qui devraient se construire des installations navales, dans le style de ceux que la Russie a bâti dans le port syrien de Tartous. En revanche, Moscou n’a pas donné d’indication sur un projet quelconque de quitter Tartous, mais l’urgence de sa requête au Caire peut suggérer son souhait d’une base alternative en Méditerranée, au cas où elle devrait quitter la Syrie en hâte. En tout cas, Tartous n’a été que partiellement opérationnel au cours des derniers mois.
— Damietta. Ce port est situé sur un affluent de l’ouest du Nil, à 15 kms de la Mer Méditerranée et à 70 kms de Port Saïd.
— Port Said : au terminal nord du Canal de Suez.
— Rosetta (Rasid) sur le Delta du Nil, à 65 km à l’Est d’Alexandrie.
Nos sources militaires disent qu’une base navale dans n’importe lequel de ces ports offrirait un pied à terre à la Russie, sur un rivage central de la Méditerranée et ferait d’elle la seule superpuissance ayant une présence navale militaire, capable d’assurer le contrôle du Canal de Suez, particulièrement vital pour le transit mondial et le commerce pétrolier et gazier, qui est aussi la principale liaison maritime reliant les forces navales et militaires américaines en Méditerranée et dans le Golfe persique.
Le fait qu’aucun communiqué conjoint n’ait été rendu public, avant le départ de Kerry du Caire et de Ryiad donne la mesure de leur dissentiment à l’égard de Washington.
Le Secrétaire américain ne s’est exprimé que de son propre chef, devant l’équipe de l’ambassade américaine dans la capitale saoudienne.
Les relations de Washington avec les Saoudiens sont cruciales, alors que la région est confrontée à des changements et des défis, qu’il s’agisse de la transition en Egypte ou de la guerre civile en Syrie, a t-il déclaré, en insistant : « Les Saoudiens sont très, très importants pour chacun d’entre nous. Les Saoudiens sont les principaux acteurs du monde arabe, avec l’Egypte ». Les observateurs ont noté que Kerry n’a abordé aucun des accords passés avec les gouvernements égyptiens et saoudiens au cours de ses deux jours de discussions avec leurs dirigeants.
Sa visite en Egypte était la première d’un représentant officiel américain important depuis l’expulsion du pouvoir de Mohamed Morsi, en juillet, et la première en Arabie Saoudite, depuis que le chef des renseignements saoudiens le Prince Bandar bin Sultan a menacé, le mois dernier, d’un « éloignement » de Washington et annoncé le renoncement de l’Arabie Saoudite à son siège au Conseil de Sécurité de l’ONU.
Après Ryiad, le Secrétaire d’Etat américain poursuit sa tournée au Moyen-Orient, en arrivant mardi dans la nuit à Jérusalem et par des rencontres avec les dirigeants palestiniens à Bethléem, mercredi. Il fera, également, une halte en Jordanie, dans les Emirats Arabes Unis, en Algérie et au Maroc.
DEBKAfile Reportage Exclusif 4 novembre 2013, 9:35 PM (IDT)
debka.com Article original
Adaptation : Marc Brzustowski.