Des dizaines de personnes ont été légèrement blessées vendredi lors d’une manifestation à Mafraq, dans le nord de la Jordanie, que la police a dispersée à coups de gaz lacrymogènes après des affrontements entre des manifestants islamistes et des partisans du pouvoir.
« La police a dû tirer des gaz lacrymogènes pour disperser environ 300 islamistes qui se battaient contre des milliers de membres de la tribu des Bani Hassan », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police, Mohammad Khatib.
« Des dizaines de personnes de tous bords, y compris des policiers, ont été blessées. Mais les blessures sont mineures », a-t-il ajouté sans plus de précision.
Selon des témoins, plusieurs magasins ont été détruits lors des affrontements.
« Les manifestants ont cherché à se réfugier dans une mosquée (…). La situation reste tendue », a déclaré l’un d’entre eux, précisant que le représentant de l’opposition islamiste dans la ville, Abdelmajid Khawaldeh, faisait partie des blessés.
Les Bani Hassan, l’une des plus importantes tribus jordaniennes, avait accusé jeudi les islamistes, principale force d’opposition dans le pays, de « chercher à semer la sédition » et les avait mis en garde contre tout rassemblement à Mafraq.
D’autres manifestations ont rassemblé à Amman et dans d’autres villes du pays l’opposition islamiste, les groupes de jeunes et d’autres mouvements qui réclament depuis janvier des réformes politiques et économiques ainsi que des mesures sérieuses contre la corruption.
Dans le même temps, environ 3.000 personnes ont mené un sit-in devant l’ambassade de Syrie à Amman pour réclamer la fin des violences dans le pays voisin, où la répression de la contestation a fait au moins 5.000 morts en neuf mois selon l’ONU.
Les manifestants ont réclamé le départ du président syrien Bachar al-Assad et demandé à la Jordanie de renvoyer l’ambassadeur de Syrie.
AMMAN, 23 déc 2011 (AFP)
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