Tous les ans, nous sommes bien obligés de constater une situation paradoxale entre les juifs qui habitent en Israël et ceux de la Diaspora .Des pratiques religieuses différentes apparaissent de façon éclatante notamment lors de la fête de Pessah. La très grande majorité des juifs de France qui viennent de passer les dernières fêtes en Israël, ont, une fois de plus, été désorientés par le décalage existant entre eux et les membres de leur famille qui ont fait leur alyah. Comment comprendre qu’on soit tenu de faire un deuxième Séder alors que nos cousins sont déjà dans la période de Hol Hamoed ? Comment vivre le dernier jour de la fête en continuant à manger des matsot alors que nos frères israéliens ont déjà recommencé à manger du pain ? Dans ces moments de communion spirituelle, on peut se demander si on partage la même religion. Depuis 1948, nous proclamons, haut et fort notre solidarité et notre attachement à Israël , en insistant sur le fait que Jérusalem est UNE et INDIVISIBLE. Ainsi donc, l’unité du peuple juif ne serait qu’un vain mot ? Nous proclamons la centralité d’Israël sur tous les plans . Cette affirmation serait vraie politiquement, économiquement, touristiquement et ne serait pas exacte au plan religieux ! Cela parait impensable. Le « am Israël « forme un seul corps , comme nous l’enseignent nos sages .Israël est le point de convergence de toutes les forces du judaisme, car d’Israël a jailli et jaillira encore la lumière de la Torah et de la parole divine .La loi qui fut donnée pour nous unir ne doit pas aboutir à diviser les pratiquants d’Israël et ceux de la Diaspora .Ce lien avec la terre et le peuple se renforcera si l’unité se réalise autour de la Torah . Ce débat doit être lancé et il faut se mobiliser pour que le rabbinat mondial prenne conscience du fait qu’il doit intégrer par des actes concrets la réalité spirituelle d’Israël .C’est chose faite avec l’adoption universelle du Yom Hashoah , du Yom Hazikaron, du Yom Haatsmaout et du Yom Yerouchalaim, qui ne peuvent pas être considérés comme des temps forts purement laïcs puisqu’ils donnent lieu à des offices religieux dans les synagogues du monde entier. Aujourd’hui, avec Internet, on peut facilement interroger 70 grandes autorités rabbiniques et des milliers de rabbins orthodoxes , en leur demandant si pour l’unité spirituelle du peuple juif on ne doit pas passer par une remise en cause de ce fameux deuxième jour de fête, d’autant plus que de nos jours la technologie moderne nous donne avec certitude la date précise de la néoménie ,alors que dans les temps anciens un doute pouvait exister pour les dates des fêtes de pèlerinage. Le destin du peuple juif ne connaît pas de frontières . A nous tous de démontrer que cela est vrai aussi au plan spirituel.

Moise COHEN
Président d’Honneur du Consistoire de Paris

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