JERUSALEM, (AFP) – Israël a rejeté lundi catégoriquement les critiques de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à la suite de la destruction par Israël d’un bâtiment historique au cœur d’un quartier arabe de Jérusalem-Est.

« Appeler Jérusalem une colonie constitue un contresens, une insulte contre l’histoire de la ville », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères Yigal Palmor.

« Il est incompréhensible que l’on mélange des questions de droit privé, de droit international et la politique », a-t-il estimé.

Dans un communiqué publié à Bruxelles, Mme Ashton a condamné « fermement » la destruction de l’ex-hôtel Shepherd, dans le quartier palestinien de Cheikh Jarrah, et le projet de construction d’une nouvelle « colonie illégale ». Elle a rappelé que « les colonies sont illégales au regard du droit international ». Les colonies « minent la confiance entre les parties et constituent un obstacle à la paix », a-t-elle estimé soulignant que « Jérusalem-Est fait partie des territoires palestiniens occupés » par Israël et que « l’UE ne reconnaît pas son annexion ».

Le porte-parole a également rejeté les condamnations de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, pour qui la destruction de l’hôtel Shepherd compromet les chances de paix, en soulignant que le bâtiment se trouvait sur un « terrain privé dont l’exploitation ne relève pas de la diplomatie ».

Pour le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, « l’action menée hier (dimanche) à l’hôtel Shepherd est le fait de personnes privées agissant dans le cadre de la loi israélienne. Le gouvernement n’était pas impliqué ». « On ne peut pas attendre de l’Etat d’Israël qu’il impose une interdiction aux juifs d’acquérir des propriétés privées à Jérusalem. Aucun gouvernement démocratique ne peut imposer une telle interdiction et Israël ne le fera certainement pas », a ajouté le communiqué.

Les autorités israéliennes ont détruit dimanche la plus grande partie de l’ancien hôtel Shepherd qui a servi de résidence à l’ex-Grand mufti de Jérusalem Amine al Husseini, dans la partie orientale de Jérusalem annexée après sa conquête en 1967. L’objectif est de construire sur le site des logements destinés à des israéliens.

L’Autorité palestinienne a affirmé qu’elle sonnait le glas des tentatives de reprise des négociations de paix. « Israël a accepté de discuter de tous les dossiers controversés avec les Palestiniens, y compris de Jérusalem, et l’Union Européenne serait bien avisée, si elle souhaite vraiment apaiser la situation, d’encourager les Palestiniens à revenir sur le champ à la table des négociations », a estimé Yigal Palmor.

Israël a conquis le secteur oriental de Jérusalem durant la Guerre des Six jours en juin 1967 avant de l’annexer et proclamer l’ensemble de la ville comme sa capitale « éternelle et indivisible ». Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est où vivent 270.000 des leurs la capitale de leur futur Etat. Environ 200.000 Israéliens sont installés dans une douzaine de quartiers juifs à Jérusalem.

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