Les Israéliens débattent surtout de la nécessité d’informer l’allié américain avant de frapper les sites nucléaires.

La guerre que se livrent en secret Israël et l’Iran a connu lundi un nouvel épisode.

Benyamin Nétanyahou a accusé Téhéran d’avoir manigancé deux attentats visant des voitures des ambassades de l’État hébreu à New Delhi et en Géorgie, qui ont fait un blessé.

«L’Iran, qui est derrière ces attaques, est le plus grand propagateur du terrorisme dans le monde», a lancé le premier ministre.

Ces déclarations illustrent l’extrême tension actuelle entre les deux pays.

La probabilité de frappes militaires contre l’Iran n’est plus mise en doute par grand monde en Israël.

L’inconnue porte plutôt sur le calendrier, la grande question étant de savoir si l’État hébreu peut se permettre d’attaquer seul les installations nucléaires iraniennes, sans le feu vert au moins tacite de Barack Obama.

En attendant, les deux pays fourbissent leurs armes.

Téhéran affirme que le Mossad, l’agence de renseignements israélienne, serait à l’origine de l’assassinat en deux ans, sur le territoire iranien, de cinq savants atomistes et d’un général responsable du programme de développement de missiles à longue portée.

L’État hébreu est également montré du doigt pour une campagne de sabotage informatique, qui aurait permis de mettre hors service des centaines de centrifugeuses utilisées pour enrichir l’uranium.

Selon des experts étrangers, le Mossad, en attaquant sur plusieurs fronts, aurait permis de retarder de plusieurs années le programme nucléaire iranien.

Éviter une «nouvelle Shoah»

Mais tous les responsables israéliens admettent qu’il ne s’agit que d’une tactique de «retardement».

Autrement dit, malgré tous les «incidents» et des sanctions internationales de plus en plus dures, les Iraniens devraient produire leurs premières bombes atomiques d’ici à un an environ.

Selon les médias, Benyamin Nétanyahou et Ehoud Barak, son ministre de la Défense, estiment, dans ces conditions, qu’Israël doit attaquer pour éviter une «nouvelle Shoah».

Cette position ne fait pas l’unanimité.

Pour lancer une attaque, le chef du gouvernement doit obtenir le soutien de la majorité des 14 membres du cabinet de sécurité, ce qui n’est pas acquis pour le moment.

Autre condition: l’appui sans réserve du chef d’état-major, le général Benny Gantz.

Or, dans ce cas aussi, il ne semble pas que le premier ministre soit totalement sûr de son fait.

Seule certitude: le précédent patron de l’armée, le général Gaby Ashkenazi, était hostile à une offensive qu’Israël mènerait seul.

Les commentateurs sont également très partagés.

Les «modérés» redoutent une crise avec le grand allié américain si l’État hébreu décide d’agir sans en informer au préalable Washington.

De plus, les responsables militaires prévoient qu’en cas d’attaque contre l’Iran, Israël doive s’attendre à devenir la cible de milliers de roquettes et de missiles tirés à la fois par les islamistes palestiniens du Hamas, à partir de la bande de Gaza au sud, et par Hezbollah libanais, voire la Syrie de Bachar el-Assad au nord.

Pour tenter de calmer le jeu et éviter de paniquer l’opinion publique, Benyamin Nétanyahou a ordonné la semaine dernière à ses ministres et aux généraux de faire silence dans les rangs à propos de l’Iran.

Sa consigne a été respectée. Mais ce mutisme officiel ne rend les préparatifs guerriers que plus crédibles.

Marc Henry

14/02/2012 à 08:41

http://www.lefigaro.fr/international/2012/02/14/01003-20120214ARTFIG00303-israel-l-option-d-une-attaque-contre-l-iran-se-precise.php Article original

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