Israël envisage de laisser entrer de futurs convois humanitaires maritimes à Gaza. Les équipages devront toutefois accepter d’amarrer d’abord au port d’Ashdod et se soumettre à une inspection militaire, précisent des responsables de la Défense.

PHOTO: TSAHAL , JPOST

Cette hypothèse s’inscrit dans les récentes tentatives israéliennes de définir une politique destinée à gérer l’arrivée de flottilles similaires à celles de « Free Gaza », suite aux vagues de critiques internationales auxquelles est confronté l’Etat hébreu depuis une semaine. « Rien n’a encore été décidé », ont annoncé plusieurs sources diplomatiques, samedi soir. Israël n’a aucun problème à laisser entrer des « matériaux civils » dans la bande de Gaza, précise une autre source, mais seulement s’ils sont destinés à un projet humanitaire défini, surveillé pat une organisation internationale. Israël est disposé à « explorer de nouvelles idées », mais a l’intention de maintenir le blocus maritime, poursuit la source.

Pas de violences sur le « Rachel Corrie »

Samedi, les commandos de la Marine sont montés à bord du MV Rachel Corrie, qui tentait à son tour d’approcher la bande côtière en dépit du blocus israélien. La Marine a ensuite redirigé le navire au port d’Ashdod, où sa cargaison devait être déchargée et inspectée avant d’être transférée à Gaza.

L’opération s’est déroulée sans violence. Les passagers à bord du Rachel Corrie – baptisé en l’honneur d’une activiste américaine tuée par un bulldozer israélien à Gaza en 2003 – auraient même lancé une corde aux soldats de la Marine pour les aider à monter à bord. Onze personnes étaient à bord du bateau, dont la lauréate du prix Nobel, Mairead Maguire, et l’ancien assistant du secrétaire général de l’ONU, Denis Halliday.

Le Rachel Corrie transportait 20 tonnes de papier, 550 tonnes de ciment et 100 tonnes d’équipements médicaux.

« Nous respectons les opinions divergentes »

« Nous avons vu, aujourd’hui, la différence entre un convoi de pacifistes – avec lesquels nous sommes en désaccord mais dont nous respectons le droit d’exprimer leur opinion propre – et un navire de haine transportant des partisans du terrorisme et de violents extrémistes », a déclaré le Premier ministre Binyamin Netanyahou, suite à l’opération à bord du Rachel Corrie. Il a ajouté, par ailleurs, que l’Etat hébreu maintiendra son droit à se défendre et continuera d’empêcher « l’établissement d’un port iranien à Gaza ».

Le mouvement « Free Gaza » a fait savoir, samedi, qu’il enverrait d’autres bateaux en direction de l’enclave palestinienne, dans les mois à venir. De source militaire, la Turquie pourrait également envoyer des navires de sa propre Marine pour accompagner les bateaux.

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