Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a appelé samedi la communauté internationale à accroître le régime de sanctions contre l’Iran avant que ce pays n’entre dans une « zone d’immunité », qui le rendrait invulnérable à des frappes visant son programme nucléaire.
« Nous devons accélérer le rythme de l’imposition de sanctions » à l’encontre de Téhéran, a déclaré M. Barak lors d’une conférence de presse à Tokyo. « La communauté internationale doit obliger les Iraniens à se demander: Sommes-nous prêts à payer le prix de l’isolement (dans lequel nous tient) la plus grande partie, si ce n’est la totalité du monde, ou devrions nous décider de mettre fin à nos efforts nucléaires », a-t-il dit.
« Le monde doit accroître les sanctions avant que les Iraniens n’entrent dans cette zone d’immunité », a poursuivi M. Barak. M. Barak, qui est également vice Premier ministre de son pays, a déjà utilisé la formule « zone d’immunité » pour désigner le stade où le programme nucléaire de l’Iran deviendrait invulnérable à des frappes le visant.
Le ministre israélien n’a pas commenté directement l’article du Washington Post selon lequel le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a estimé qu’il y avait une « forte probabilité » qu’Israël procède à une intervention militaire au printemps contre les installations nucléaires iraniennes. Le 3 février, le journal américain avait affirmé que pour M. Panetta il y avait « une forte probabilité qu’Israël procède à des frappes contre l’Iran en avril, mai ou juin ». Interrogé à propos de cet article, M. Barak est resté évasif, tout en assurant que le soutien des Etats-Unis à Israël avait été « extrêmement avancé et profond » sous la présidence de Barack Obama.
Mais « nous en sommes encore au stade des sanctions et espérons qu’elles deviennent encore plus sévères », a-t-il ajouté. Il a toutefois rappelé que « quand nous (Israël) disons que nous n’excluons aucune option, nous sommes sérieux », en allusion à une éventuelle option militaire.
L’Iran est frappé par une série de sanctions de l’ONU et de sanctions décrétées séparément par les Etats-Unis et l’Union européenne pour l’inciter à renoncer à son programme nucléaire. Les tensions entre Israël et l’Iran se sont encore aggravées la semaine dernières après des attaques aux explosifs qui ont visé des diplomates israéliens à New Delhi, Tbilissi et Bangkok. L’Iran a fermement démenti toute implication dans ces attaques.
Téhéran a annoncé mercredi avoir réussi à produire son propre combustible nucléaire enrichi à 20% pour son réacteur de recherche. Au cours d’une rencontre mercredi, le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a mis en garde M. Barak contre une intervention militaire qui pourrait être « extrêmement dangereuse », selon des responsables du ministère des Affaires étrangères.
TOKYO, 18 fév 2012 (AFP)