Depuis quelques semaines, les convertis à l’islam se font entendre dans les médias. Souvent jeunes et banlieusards, ils seraient environ 4000 à embrasser la deuxième religion de France chaque année.

Il est facile d’entrer dans l’Islam. La conversion ne prend que quelques secondes, contre plusieurs mois et années pour le christianisme et le judaïsme. Prononcer la chahada, la profession de foi, devant un imam ou deux témoins suffit à devenir musulman. « J’atteste qu’il n’y a pas de divinités sinon Dieu (Allah) et que Muhammad est son messager. » De ce fait, il est quasiment impossible pour les autorités musulmanes de recenser les conversions, bien que certaines mosquées distribuent des certificats.

Le ministère de l’Intérieur et des cultes estime à environ 4000 le nombre de conversions à l’islam par an, soit une dizaine par jour. Ce chiffre a augmenté ces vingt dernières années, contrairement aux autres religions monothéistes, plus difficiles d’accès.

Les conversions à l’islam ne sont pas un phénomène nouveau, mais le profil des convertis évolue et se multiplie. « Il y a autant de types de convertis que de convertis », affirme Abdelmalik, Léo de son ancien nom, président de l’association Nouveaux Musulmans de Paris.

Cependant, les sociologues s’accordent à définir deux conversions. Celles dites « rationnelles » et celles « relationnelles ». La première résulte « d’une réflexion et d’expériences personnelles », explique Franck Frégosi, chercheur au CNRS et spécialiste de l’islam. Ce sont souvent des intellectuels, des personnes issues d’un milieu aisé possédant « un capital culturel important » en quête de spiritualité et qui s’intéressent particulièrement au soufisme, la branche mystique de l’islam.

Un islam rigoriste pour faire ses preuves

Depuis les années 90, les conversions « relationnelles » prennent le dessus. Des convertis de proximité, souvent jeunes et de foi chrétienne, qui découvrent l’islam au contact d’amis, de voisins de palier, de camarades de classe… On les retrouve souvent dans les milieux sociaux défavorisés. Contrairement aux convertis rationnels, ces convertis sont séduits par l’Islam égalitariste et sa notion de justice sociale, mais aussi par l’appartenance au groupe solidaire et protecteur que représente l’Oumma, la communauté musulmane.

« En réalité, c’est un mixte des deux », poursuit le sociologue Franck Frégosi. C’est le cas d’Aïssa, 39 ans. Durant sa jeunesse en banlieue, il a découvert sa foi dans les livres à l’âge de 14 ans, intrigué par l’histoire du prophète Mahomet. « Intellectuellement convaincu », il s’est ensuite tourné vers un ami musulman pour le renseigner. Il s’est converti chez lui sans que sa mère, très chrétienne, s’y oppose.

Déjà à l’époque, certains convertis se tournaient vers un islam rigoriste ou radical. « Il n’y a pas toujours d’aide, de guide. Certains convertis ne savent pas s’y prendre et sont perdus. Ils deviennent rigoristes, par souci de ne pas en faire assez. Les mosquées sont bien contentes lorsque vous vous convertissez, puis elles vous laissent voués à vous-mêmes », dénonce Aïssa. Un manque d’encadrement que les associations tentent tant bien que mal de compenser.

Franck Frégosi confirme cette tendance: « Une minorité de convertis veulent en faire plus que la moyenne. Ils se sentent surveillés et se surinvestissent dans la religion, en se montrant en ‘super-musulman’. Ils sont plus attachés à la lettre du dogme qu’un musulman de naissance, qui pratique un islam décomplexé. Intégrer un groupe peut mener à en faire plus pour renforcer sa légitimité ».

On ne me considère pas assez intelligente pour penser par moi-même, mais personne ne m’a jamais rien imposé

Ce « surinvestissement » peut se traduire par le port dans la vie quotidienne de la barbe ou du niqab. Parmi les quelques centaines de femmes qui portent la burqa en France, beaucoup sont des converties.

Assya, 18 ans, en fait partie. Elle s’est convertie il y a trois ans, et porte le voile intégral depuis un an, par choix. Elle s’y est prise progressivement, a d’abord porté le turban, puis le hijab (voile), le jilbeb (tenue longue) et enfin, le niqab. « On veut toujours faire plus pour plaire à Allah », explique-t-elle, d’une voix souriante.

Bien que le port du voile intégral ne soit pas mentionné dans le Coran, la jeune femme interprète l’obligation de « cacher sa beauté » comme la dissimulation du visage, aussi bien que celle des cheveux. Assya allait à l’église, mais avait « besoin d’un plus ». C’est dans l’islam qu’elle le trouve, islam qu’elle a découvert auprès de la famille de sa meilleure amie maghrébine. Elle s’est convertie à la mosquée, a demandé à sa famille de ne plus l’appeler Justine.

Cependant, elle se plie aux contrôles d’identité sans faire de scandale, et ne sort pas beaucoup. Selon elle, « la loi d’Allah est plus forte que celle d’un pays ». Pas question de le retirer. Peu importe si elle se fait taxer de terroriste, d’extrémiste, ou de femme soumise, tant qu’elle peut pratiquer sa religion en paix. « On ne me considère pas assez intelligente pour penser par moi-même, mais personne ne m’a jamais rien imposé. »

« Google a remplacé l’imam du quartier »

Fin 2012, Jean-Louis Bruguière, ancien juge spécialisé dans la lutte antiterroriste, a déclaré au Figaro que les convertis étaient les plus dangereux. « Ce n’est pas systématique, mais les convertis très rigoristes correspondent souvent à un profil intégriste », précise le sociologue Franck Frégosi. Ils sont souvent jeunes, sans réelle éducation religieuse et sans appartenance à aucune communauté. Situation précaire, familles éclatées, exclusion sociale… ils pensent que l’islam a « les réponses à tous les problèmes sociaux qu’ils peuvent être amenés à subir ».

La religion devient alors « un exutoire » de leurs frustrations et de leurs traumatismes. Ils compensent leur marginalisation de la société en respectant scrupuleusement les dogmes de la religion, ce qui leur permet de « se reconstruire moralement et de se forger leur propre estime », selon le spécialiste de l’Islam.

A l’ère d’Internet, l’auto-radicalisation inquiète. « Google a remplacé l’imam du quartier », déclare Franck Frégosi. La situation échappe au contrôle des autorités musulmanes. Certains sont attirés par la guerre sainte, le « jihad », comme Nicolas et Jean-Daniel, deux frères toulousains partis combattre en Syrie il y a quatre mois. Entre échecs et image négative de soi, les Français radicalisés cherchent à se reconstruire une histoire et souhaitent donner à leur engagement une « dimension romantique ».

Pour palier le manque d’encadrement, Abdelmalik a créé Nouveaux Musulmans de Paris, une association qui vient en aide aux personnes fraîchement converties de la région parisienne. « Notre but est de créer un tissu social, de ne pas laisser les nouveaux convertis fabriquer leur propre islam à la maison. »

Si les jeunes de banlieue s’intègrent facilement à la communauté musulmane, ce n’est pas le cas d’autres convertis, pour qui l’association donne « un coup de pouce ». Abdelmalik, 34 ans, a lui aussi adopté l’islam il y a 12 ans, lors d’un long séjour à l’hôpital. Issu d’un milieu aisé, il a entrepris sa démarche seul, après avoir lu le Coran. Franco-anglais, il s’est converti en Angleterre, où il a été accompagné par une association. A son retour en France, il a constaté qu’il y avait ce besoin de repères, sans qu’une structure y réponde.

« La découverte de l’Islam change notre vision du monde, on est très enthousiastes. Au début, on peut être attiré par les extrêmes qui semblent plus investis, mais on cherche surtout à se positionner. L’islam est avant tout une religion de paix d’âme. »

Myriam Sonni, – L’EXPRESS Article original

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Constantine

En peu de mots: lorsqu’on a lu,le Coran,la Sunna et les Hadiths et ils sont nombreux,on compte chez l’imam Boukhari plus vingt mille,ce sont les paroles,les faits et gestes,approbations attribués à Mahomet. On les appelle « sahih Boukhari » car ils ne souffrent d’aucune critique ni contestation,ils sont sûr et certains. Il faut ajouter ceux de Muslim,ceux d’an-Nawawi,il y a même des Hadiths de Jésus.

Certes on ne peut pas tout lire avant la conversion,mais au moins lire le Coran il ne coûte pas cher sa lecture est rapide mais pas aisée, ce n’est pas comme la Bible ici il n’y a ni queue ni tête. Lorsqu’on a lu et si de surcroît on est une femme,je ne comprends pas qu’on puisse être musulmans. C’est un contrat qui vous engage pour l’eternité dans l’Islam on ne peut plus revenir en arrière sous peine de mort (celui qui a une religion autre que l’Islam ,tranchez-lui la tête, Sunna, tome 2, page 391). On ne prend pas la peine de s’informer par soi-même sur la religion à laquelle on adhère.

Exemples dans le Coran: Le témoignage d’une femme ne vaut que pour moitié (sourate 2, verset 282)

La femme n’hérite qu’une demie part (sourate 4, verset 11)

Les hommes sont autorisés à battre leurs femmes en cas de soupçon d’insoumission (sourate 4, verset 34

Je vous passe les abominations des Hadiths, allez sur internet,vous en trouverez et des meilleurs.

Quand vous lirez le Coran vous ne trouverez aucune phrase qui dit: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », comme il est écrit dans la Thora et les Evangiles, mais vous trouverez des appels au meurtre des Juifs et des Chrétiens. Suprème insulte à l’égard des Juifs: « Ils ont été transformés par le « dieu » d’amour, en singes et en cochons » (sourates 2, verset 65; sourate 7, verset 166; sourate 5, verset 60)

SHYLOCKII

Le sac a patates sur la photo, ce n’est pas l’ex-chanteuse Diam’s?
Et bien, il a un peu terni le diamant!!!

Tobar

Des loosers…

Armand Maruani

{{ {{( suite et fin )

Un exemple parmi tant d’autres .

Si un jeune est livré à lui même et qu’un jour il est invité à un couscous ou à un méchoui et qu’il reçoit un accueil chaleureux il tombera dans le panneau .

Il suffit de très peu de choses parceque je ne vois vraiment pas ce qu’il y a d’attirant dans l’Islam que je considère personnellement comme une secte .

Rien qu’à voir qu’il faut quelques secondes pour se convertir alors qu’il en faut plus pour entrer dans un club de Baby Foot .}} }}

Armand Maruani

{{Shabbat Shalom mon ami yacotito . J’ai beaucoup apprécié votre message . Vous êtes dans la lignée et l’esprit des vraies valeurs juives . Cela ne m’étonne pas de vous .

{{A un jeune des cités qui était attiré par l’Islam je lui ai posé la question suivante :
 » Qu’est ce qui t’attire dans l’Islam ? qu’a t elle de plus que les autres religions  » ?

Il m’a répondu textuellement :

 » Il y a un passage dans le Coran où ils nous obligent à nous laver  »

Il s’est vexé parce que je lui ai répondu  » s’ils offraient en prime du savon et un gant de toilette  » .

Souvent ce sont de jeunes paumés qui font acte de soumission aux caïds des cités qui trafiquent et qui se baladent avec de grosses coupures de billets . Parfois il ne faut pas chercher bien loin .
}} }}

yacotito

Le maitre mot de cet article est le « besoin de reperes »

Il est dit dans le shamah, je cite « velimadtem otam et benekhem, le daber bam, be chivtekh be betekha, ouvlekhtekha ba derekh, ouvchokhbekha ouvkomekha »

Transmettre notre foi a nos enfants est capital: elle leur donne ces fameux reperes qui manquent à notre époque et de plus consolide le lien qu’ils ont avec notre peuple, avec Israel.

J’ai l’extreme bonheur d’apprendre l’hebreu à deux jeunes dont les parents ne s’en soucient pas. je les invite parfois pour le kiddoush, je leur traduirai bientot une priere pourqu’ils puisse la faire dire à la synagogue

Kol touv

Ratfucker

Nous avons les mêmes à la maison: les chals qui font téchouva (surtout en Israël, à 17 ans et 6 mois, quand se précise l’appel au service militaire) et compensent leur vide cérébral par une surenchère de codes vestimentaires et pileux, une accumulation d’accessoires pieux censés en imposer aux « impies », et un comportement inquisiteur agressif envers les dames « impudiques » qui ne sont pas couvertes des chevilles au menton par 40°.

Benabenja

C’est ca, oui, « de paix d’ame ». Tu voulais dire « d’epees et d’armes ». Pourquoi ils cherchent pas plutot a decouvrir le judaisme? Reponse: parcequ’il ne cherchent pas a decouvrir la verite de D.eu. Ils ne veulent pas se rapprocher de D.eu en faisant Sa volonte; ils trouvent toutes sortes d ‘autres raisons que ca.