La Conférence européenne des rabbins (CER) a écrit au président de la République et candidat à sa réélection Nicolas Sarkozy pour lui demander de défendre la shechita , l’abattage rituel juif, en Europe et de s’opposer à une réglementation sur un étiquetage stigmatisant. La CER, dont le grand rabbin de France Gilles Bernheim est vice-président, se dit « inquiète » face aux futurs débats dans les instances européennes au sujet de l’abattage rituel.

Dans une lettre au chef de l’État, le grand rabbin Pinchas Goldschmidt, président de l’organisation rabbinique, rappelle que la France a toujours été un ardent défenseur des droits fondamentaux de la communauté juive en Europe et en particulier de l’abattage rituel.

« Luttant contre ceux qui veulent l’abolir, elle a également marqué son opposition à un étiquetage stigmatisant des viandes provenant d’animaux abattus sans étourdissement. Nous connaissons votre engagement personnel sur ce dossier et, au nom des communautés juives d’Europe, nous vous en sommes infiniment reconnaissants », écrit-il dans sa lettre.

« AINSI LA FRANCE SERA FIDÈLE À SES IDÉAUX DE LIBERTÉ »

« Les paroles que vous avez prononcées le 3 mars à ce sujet ont semé le trouble dans nos communautés. Vos précisions sur la nature volontaire de cet étiquetage vont dans le sens de l’apaisement, ajoute-t-il. Je sollicite votre engagement comme dans le passé à défendre l’abattage rituel juif en Europe et à s’opposer à une réglementation sur un étiquetage stigmatisant. Ainsi la France sous votre présidence sera fidèle à ses idéaux de Liberté. »

Le grand rabbin de France et le président du Consistoire central, Joël Mergui, avaient été reçus récemment les « garanties » du premier ministre François Fillon que l’abattage rituel pourrait « continuer à se faire en France sans qu’il soit mis en péril ».

S’exprimant à titre personnel, en pleine polémique sur la viande halal, François Fillon avait suscité la colère des communautés juive et musulmane en estimant que « les religions devaient réfléchir au maintien de traditions qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’état aujourd’hui de la science, de la technologie, les problèmes de santé ».

N. S. (avec EJP)

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Jean

Il est curieux d’observer l’attitude relativiste et opportuniste du journal pro palestinien Le Monde (l’Immonde ) à défendre Hallal et Cacher .Ceci pour finalement défendre ses petits amis les musslims contre la droite )

Sans revenir sur le débat qui a eu lieu sur le Halal et le cacher , remarquons que ce sont surtout des gens de gauche , Juifs compris,qui, avec leur rouerie habituelle, clientéliste et électoraliste bien sûr , remettent en cause la proposition gouvernementale d’étiquetage systématique des produits .

Je suis horrifié par l’abattage hallal dont nous avons déjà largement parlé soit l’égorgement à vif de la bête avec aller et retour de la lame jusqu’au décollement de la tête ;

Et si je paie mon produit , mon droit est entre autres de connaître sa provenance .

J’irai même plus loin :je pense qu’un gouvernement élu démocratiquement a toute autorité même pour interdire et l’abattage hallal et l ’abattage cacher ;

Si existent , dans l’abattage laïc disons, des horreurs comme la brutalité et la violence inutiles envers des bêtes eh bien que les autorités du Beth Din fassent leur travail de réflexion et de propositions aux autorités administratives et politiques pour arriver à un abattage disons moins inhumain , moins horrible et ce , en collaboration avec des experts , des vétérinaires ,pourquoi pas des médecins, des éthologues animaliers et des philosophes ,en constituant même un groupe d’éthique .

Cela en conformité avec l’esprit du Judaïsme ancestral qui a prescrit et maintenu ces lois .Puisque on a le souci de faire souffrir , le moins possible , la bête qu’on abat ,eh bien banco .

Prenons tous les avis , renseignons nous au mieux des nouvelles et des possibles techniques et soyons courageux .

Le Judaïsme n’a pas à avoir peur dans la confrontation mais a tout à gagner et je suis d’accord avec Bzcom

salomé

article à lire de Olivier Assouly dans Le Monde

Il est insuffisant de dire, même si cela est parfaitement juste, que les propos de Nicolas Sarkozy sur la viande halal, relayés et étendus à la viande casher par son premier ministre, sont le fruit d’une stratégie politique calculé visant à séduire et capter l’électorat d’extrême droite. Se pose la question du choix du thème de l’abattage rituel des animaux.

Or, à cet égard, l’histoire se révèle extrêmement féconde et instructive, car la droite française vient là puiser dans un fonds de commerce rhétorique et idéologique qui a déjà fait ses preuves dans l’entre deux guerres. Avec l’accession au pouvoir du parti national-socialiste, l’Allemagne, à partir de 1933, suivi de l’Italie en 1938, interdirent l’abattage rituel en vertu d’une politique ouvertement antisémite. Les arguments alors employés, à bien des égards proches de ceux entendus ces derniers jours étaient que ces pratiques étaient d’un autre d’âge, révolues et barbares, alors dépassées par la lame de la civilisation promise par les nazis. L’histoire s’est révélée plus ironique. Logiquement, les circonstances actuelles se prêtent à une forme d’anamnèse : la question de la viande halal fait remonter avec angoisse à la surface le sort naguère réservée à la viande casher et aux juifs.

Au-delà, historiquement, la cruauté et la barbarie contre laquelle des chrétiens croyaient se prémunir a été au cœur d’un discours antisémite. L’Eglise voyait dans le refus catégorique du sang (en raison du rituel d’égorgement et d’épanchement du sang) un désir au fond insatiable et refoulé de sang et de meurtre, la marque d’un peuple sanguinaires, cruel et d’une férocité redoutable, sournoisement avide de la vie des autres. Coupables d’adorer tout ce sang évacué, les égorgeurs d’animaux ne les abattent pas, ils les assassinent, en portant atteinte à une « civilisation supérieure » – déjà en jeu il y a quelques semaines dans un discours de Guéant – et devraient rien moins qu’en être exclus.

On constate en même temps que l’argument de cette droite conjugue des précédents historiques – la figure de l’égorgement sanguinaire – avec des motivations actuelles et plus diffuses concernant le sort des animaux destinés à la consommation humaine. D’autres Etats, dont la Suisse et la Finlande, continuent de s’opposer à la mise à mort rituelle des animaux. Aux pressions exercées par les sociétés de protection des animaux voyant dans l’égorgement la marque d’une souffrance animale intolérable s’ajoute la dénonciation des conditions industrielles d’élevage, d’abattage et d’hyperconsommation de viande dans les pays développés. Le travail du refoulé ne s’arrête pas là.

La stigmatisation actuelle des musulmans – et par accident des juifs – ne sert-elle pas aussi à masquer des pratiques industrialisées d’élevage et d’abatage, intensives et productivistes, où les bêtes ne sont que de la matière première carnée ?

suite http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/03/15/abattage-rituel-le-retour-du-refoule_1668869_3232.html

Mena'hem

F. Fillon a dit : « les religions devraient réfléchir au maintien de traditions qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’état aujourd’hui de la science, de la technologie, les problèmes de santé… »

Nous ne savons pas pour les autres religions mais nous pouvons en tout cas parler pour la religion juive :

S’agissant de l’état de la science, la plupart du temps, les Juifs sont leaders dans certaines avancées scientifiques or le monde se demande sans cesse d’où nous vient cette force ? Ainsi la semaine dernière, 3 jeunes Magrébins se sont gentiment approchés de mon fils accompagné d’un de ses amis pour leur demander comment faisaient les Juifs pour être tout le temps à la tête et non à la queue ? Puis ils demandèrent ensuite quel était l’enseignement reçu dans les écoles juives ? Mon fils répondit qu’ils faisaient 14 heures d’enseignement religieux par semaine, en plus de l’enseignement classique (maths, physique, anglais, hist-géo…).

Tout cela pour dire qu’il n’échappe pas aux Non-juifs que notre enseignement ait quelque chose à voir avec le fait qu’on sache produire plus de 180 prix Nobel dans le monde. Or c’est bien une tradition chez nous que de chercher à acquérir la sagesse qui nous vient de la Torah car son Enseignement est parfait et complet et on voit après plus de 3300 ans que ça ne nous réussit pas trop mal : Car en effet, non seulement il nous apprend à réfléchir (voire à philosopher pour certains), mais il y a une Unité dans un tel enseignement qui ne fait aucune scission entre le domaine intellectuel (spirituel) et le domaine organique (matériel).

Il est intéressant de voir que ce que l’homme fait pour sa voiture en lui donnant une source d’énergie appropriée, il ne le fait pas pour lui-même car il ne voit pas le rapport entre ce qu’il mange et son aptitude à penser ensuite correctement. Or notre Torah nous enseigne que pour quelqu’un qui veut s’améliorer (c-à-d, se rapprocher du Parfait), il doit commencer par la nourriture (par la Casheroute)! Selon la Torah, la nourriture influe considérablement entre autre sur notre façon de penser et sur notre comportement et donc, il y a des règles avec certains interdits, au même titre qu’il ne viendrait à l’idée de personne de mettre de l’essence sans plomb 95 dans un moteur diesel, sans s’attendre à ce que le moteur refuse de fonctionner correctement. Or si la Torah nous interdit de consommer tous les animaux prédateurs, c’est bien pour ne pas en assimiler les traits de caractère négatifs, lui préférant ceux du bœuf qui ne rechigne pas à la tâche ni aux efforts. Et il existe alors un enseignement traditionnel qui est au minimum épais comme 3 bottins et que nos « égorgeurs rituels » doivent connaître par cœur avant d’être qualifiés : Tout est pris en compte et entre autres, les concepts de santé, de mort, de peur et de souffrance. Trois bottins minimum pour nous dire comment ôter la vie le plus parfaitement possible de certains animaux seulement, à savoir uniquement ceux tous pacifiques et qui possèdent génétiquement un dispositif artériel au cerveau qui est compatible avec une She’hita parfaite (égorgement) ; Une cohérence totale d’un bout à l’autre qui limitera fortement la souffrance de l’animal et du coup, même sa viande est jugée par tous plus tendre qu’une autre (voire moins cancérigène) ! Mon boucher témoignait un jour que plusieurs Non-juifs venaient chez lui car selon eux, il était incontestable que la viande cashère était plus tendre…

Un enseignement gros comme 3 Bottins disais-je, et il ne s’agit donc pas d’une vague impression basée uniquement sur des sentiments personnels refoulés au plus profond de l’âme, que la personne n’a même jamais cherché à explorer (ce qui l’aurait pourtant conduit à apprendre à améliorer ses propres traits de caractère ainsi que la compréhension qu’elle a de son prochain) ! Devrions-nous abandonner ainsi notre tradition pour la remplacer par du vide ?

Alors certains Non-juifs nous critiquent sur notre tradition, tradition qui pourtant nous interdit de faire des mélanges d’espèces végétales, mais eux se permettent de mélanger les gênes mêmes de ces espèces. Or il s’en suit une disparition complète de certaines faunes, une perte gustative totale des cultures ainsi qu’une perte effroyable de vitamines et autres oligoéléments. Pire, les sols sont surexploités et totalement épuisés à l’inverse de notre tradition qui impose le repos de la terre tous les 7 ans pour qu’elle se régénère afin de donner une culture abondante et de qualité. Or dans les cultures intensives aux USA, il n’y a plus un bruit d’oiseau, plus un seul insecte sur des milliers d’hectares. Les arbres sont plantés en milliers de carrés parfaits et alignés et en plus, ce qui en sort est fade, voire empoisonné par les insecticides et engrais chimiques. Et ça crée même des problèmes d’eau pour la planète ! Comment s’étonner de la hausse des cancers chez les agriculteurs ?… Serait-ce là la tradition moderne que les juifs devraient acquérir au lieu de notre tradition ancestrale ?

On le voit, la science et la technologie ne sont pas forcément les meilleurs alliés des problèmes de santé dès qu’elles s’éloignent de ce que nous imposent nos traditions si décriées.

Molef

A Bzcom
Je regrette de vous signifier que vous parlez sans rien savoir de l’abattage juif qui n’a rien à voir avec l’abattage musulman et qui , de plus , peut être prouvé comme étant la mise à mort la plus dénuée de souffrances pour l’animal . La honte que vous invoquez n’incombe pas aux juifs mais aux personnes ignorantes et agressives sujettes à des idées toutes faites. Allez plutôt militer contre l’abominable tauromachie et la non moins abominable chasse à courre (ou chasse tout court )qui mettent l’animal à mort dans des souffrances terribles et sans aucune intention première de consommation mais par jeu et plaisir ,pratiques que JAMAIS les juifs ont instauré , car curieusement , nous n’entendons point un tollé de protestations contre ces pratiques cruelles et gratuites tel que celui qui attaque l’abattage rituel, cela ne vous pose pas de questions quant à la rage déployée contre l’abattage juif et l’ origine de cette rage?
Ephraïm , rabbin . Jérusalem .

Bzcom

L’abattage rituel juif met notre Communauté au même rang que celle des musulmans dont on connait les pratiques sauvages et barbares. Il est inacceptable et honteux que des animaux soient égorgés dans des conditions d’indignité et de souffrance extrême pour des raisons que RIEN ne peut justifier.

Honte aux Juifs qui consomment sciemment de la viande cacher tout en voulant ignorer la barbarie de ces pratiques ancestrales et la torture que subissent les animaux avant de mourir.

Cacher et halal même combat… mais c’est une honte pour les Juifs !