Une enquête réalisée pour l’inspection du travail a été publiée mardi. Il en ressort 32 suicides de salariés au sein du groupe en l’espace de deux ans, dont 17 en 2009.
France Télécom joue la carte de la transparence. Le groupe a rendu public mardi une enquête réalisée pour l’inspection du travail, sur le nombre de suicides de salariés de l’entreprise. « Il en est ressorti un total de 32 suicides en deux ans, dont 17 en 2009 », a déclaré la direction.
Des chiffres obtenus en interrogeant l’ensemble des directions territoriales et régionales, légèrement supérieurs à ceux avancés par les syndicats et l’Observatoire du stress. Selon eux, 25 suicides ont eu lieu en 18 mois. « Notre décompte était forcément imparfait, car la collecte n’était pas exhaustive », a expliqué Sébastien Crozier (CFE-CGC), dénonçant, des « mensonges de la direction », qui « savait » le nombre exact. L’opérateur a préféré couper court à cette bataille des chiffres mardi, soulignant « un seul suicide est un suicide de trop ».
Mais pour la CFE-CGC, la révélation des chiffres de la direction « est très grave », car le DRH du groupe, « Olivier Barberot avait déclaré en septembre dans la presse que le chiffre de suicides n’était pas supérieur aux autres années », avec 28 suicides en 2000 et 29 en 2002.
Les syndicats qui espéraient que Technologia, chargé notamment de mener une étude sur l’environnement de travail de chaque salarié suicidé, puisse « enfin travailler sereinement », ont appris mardi que cette enquête était suspendue, « à la demande » du cabinet d’expertise. Motif : la multiplication des études parallèles en cours (CHSCT, inspection du travail, caisse nationale d’assurance maladie).
L’existence d »une « vague de suicides » dans l’entreprise est contestée par certains experts. Ainsi, René Padieu, inspecteur général honoraire de l’Insee, a expliqué qu’en 2007, alors que 24 suicides avaient été recensés, « on avait pour la population d’âge d’actif (20 à 60 ans) un taux de suicide de 19,6 suicides pour 100.000 (…) », et que donc au bout du compte, « on se suicidait plutôt moins à France Télécom qu’ailleurs ». (source Europe 1)
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