Israël va-t-il vraiment frapper les sites nucléaires iraniens au risque de provoquer un conflit régional majeur ? Israël a-t-il décidé de frapper avant le printemps les sites majeurs du complexe nucléaire iranien ? Les dirigeants israéliens ont-ils besoin pour lancer cette opération du feu vert et de l’aide des Etats-Unis ?

La République islamique a-t-elle décidé d’enrichir de l’uranium à des fins scientifiques civiles, comme elle l’affirme, ou dans le but de produire des armes nucléaires qui pourraient « rayer Israël de la carte », conformément aux menaces de ses dirigeants ?

Quand Téhéran disposera-t-il d’une quantité suffisante d’uranium hautement enrichi pour produire une ou plusieurs bombes ?

L’option militaire contre l’Iran est-elle la seule disponible ?

Les sanctions renforcées de l’Union européenne et des Etats-Unis contre l’économie iranienne ne peuvent-elles pas infléchir les choix d’un régime divisé et affaibli par l’implosion de son allié syrien ?

En cas de frappe israélienne ou israélo-américaine, la riposte que risquent de déclencher l’Iran et ses alliés (Hezbollah et Hamas) contre Israël, mais aussi la déstabilisation qui pourrait gagner le Liban, l’Irak, le Golfe, et les conséquences que ce chaos régional, éventuellement aggravé par une vague de terrorisme, aurait sur le prix du pétrole seraient-elles acceptables pour un Occident en crise ? Une frappe profiterait-elle à l’opposition démocratique iranienne ou serait-elle exploitée par le régime pour appeler à l’union nationale et mobiliser la solidarité du monde musulman, même s’il se défie de l’Iran chiite ?

Autour de ces questions – et de quelques autres – s’est engagée depuis de longs mois une partie de poker menteur diplomatique qui pourrait se transformer en confit régional majeur.

A neuf mois du scrutin présidentiel, Barack Obama, qui vient de retirer ses soldats d’Irak et rêve d’accélérer leur retrait d’Afghanistan, veut éviter une nouvelle guerre en terre d’islam. C’est ce qu’il répète à Benyamin Netanyahou. Mais le Premier ministre israélien, sourd aux arguments des anciens chefs du Mossad qui défendent d’autres options que les frappes comme le montrent les extraits d’un article de Ronen Bergman, analyste du quotidien israélien « Yedioth Aharonoth », que nous reproduisons ci-dessous »>Article original, répond que le temps presse car l’Iran est en train d’enfouir ses usines nucléaires dans des cavernes de granite où elles seront bientôt à l’abri des missiles. Pourtant, il néglige de mettre la défense civile en état d’affronter des représailles iraniennes. S’agit-il alors seulement d’inciter Washington et Bruxelles à durcir les sanctions ? De plaire à un électorat belliqueux ? De signifier aux mollahs de Téhéran qu’ils ne sont à l’abri de rien ? Tout en détournant l’attention de négociations israélo-palestiniennes à l’abandon.

(Cet article a été publié dans le « Nouvel Observateur » du 22 février 2012.)

VERBATIM

La « stratégie à cinq fronts » du Mossad

Extraits de l’article de Ronen Bergman, analyste du quotidien israélien « Yedioth Aharonoth », publié dans le « New York Times Magazine », le 25 janvier 2012

 » … »>Article original Au cours de plusieurs réunions sécrètes avec des officiels américains entre 2004 et 2007, Meir Dagan Directeur du Mossad de 2002 à 2010, NDLR »>Article original a exposé en détails une « stratégie à cinq fronts » qui comprenait des pressions politiques, des actions secrètes, des démarches anti-prolifération, des sanctions et le changement de régime. Dans un câble secret adressé aux Etats-Unis en août 2007, il insistait sur le fait que « les Etats-Unis, Israël et les Etats qui partagent leurs points de vue devaient avancer sur les cinq fronts dans un effort simultané et coordonné ». Il allait jusqu’à dire : « certaines initiatives portent maintenant leurs fruits. D’autres – il soulignait là les efforts en vue d’encourager les formes de résistance ethnique en Iran – porteront des fruits en temps voulu, surtout si on s’y intéresse davantage ».

Depuis 2005, plusieurs branches des services de renseignements américains »>Article original et le département du Trésor, en collaboration avec le Mossad ont lancé une campagne mondiale pour localiser et saboter les bases financières du projet nucléaire iranien. Le Mossad a fourni aux Etats-Unis des informations sur les firmes iraniennes qui servent de façades pour les achats de matériel lié au nucléaire, sur les institutions financières qui contribuent au financement des organisations terroristes et sur la façade bancaire installée par l’Iran et la Syrie pour mener ces activités. Forts de ces informations, les Américains ont tenté de persuader plusieurs grandes entreprises et des gouvernements européens – en particulier la France, l’Allemagne, le Royaume Uni – de cesser de coopérer avec les institutions financières iraniennes et en décembre 2011″>Article original le Sénat a approuvé des sanctions contre la banque centrale d’Iran.

En plus de ces interventions, et des efforts entrepris pour interrompre les livraisons de matériel nucléaire à l’Iran, le projet nucléaire iranien a été frappé depuis 2005 par une série de mésaventures et de désastres dont les Iraniens ont rendu les services de renseignements occidentaux – en particulier le Mossad – responsables. Selon les médias iraniens, deux transformateurs électriques ont sauté et 50 centrifugeuses ont été détruites lors de la première tentative d’enrichir de l’uranium à Natanz en avril 2006. Un porte parole du Conseil iranien pour l’énergie nucléaire a indiqué que le matériel avait été « trafiqué ». Entre janvier 2006 et juillet 2007, trois avions appartenant aux gardiens de la Révolution se sont écrasés dans des circonstances mystérieuses. Certains compte rendus affirment que les appareils seraient simplement « tombés en panne ». Les Iraniens ont soupçonné le Mossad, comme ils l’ont fait lorsque deux virus informatiques mortels ont pénétré le système informatique du projet nucléaire et provoqué d’énormes dégâts, mettant hors d’état de fonctionner un grand nombre de centrifugeuses. En janvier 2007, plusieurs dispositifs d’isolation dans les installations des centrifugeuses, qui avaient été achetés via un intermédiaire sur le marché noir en Europe de l’Est se sont avérés défectueux et inutilisables. L’Iran en a conclu que certains des négociants étaient en réalité des « firmes de paille », créées pour introduire dans le complexe nucléaire iranien des pièces défectueuses.

Des toutes les opérations secrètes, les plus controversées ont été les assassinats de scientifiques iraniens travaillant sur le projet nucléaire. En janvier 2007, le Dr. Ardeshir Husseinpour, un scientifique nucléaire de 44 ans, travaillant à l’usine d’uranium d’Ispahan est mort dans les circonstances mystérieuses. Selon les informations officielles, il a été asphyxié « à la suite d’une fuite de gaz », mais les services de renseignements iraniens sont convaincus qu’il a été la victime d’une liquidation israélienne. »

Entre janvier 2010 et janvier 2012, six autres experts iraniens, liés au projet nucléaire ont été tués dans des attentats ou dans des explosions demeurées mystérieuses. »>Article original


Par René Backmann Nouvel Obs Article original

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Armand Maruani

Lalou ,allez voir un psychiatre , ce sont vos conneries qui polluent notre site .

Armand Maruani

Israël a déja fait les premiers pas avant une attaque directe sur les sites nucléaires . Peut on imaginer une seconde qu’elle laisse l’Iran fabriquer l’arme qui détruirait Israël et le Peuple Juif ? A t on les moyens devant l’Histoire et en tant qu’héritiers de la Shoah de laisser faire sans réagir ? Voilà la vraie question .

marman68

Le problème à ce que je constate: C’est que l’islam est en train d’envahir tous les pays du monde, avec sa république islamique,ainsi que ses lois islamistes, et que si les gouvernements ne prennent pas gardes, les lois islamique deviendront les lois de tous les gouvernements y compris du gouvernement Français.

LALOU

CA veut dure quoi frapper les sites nucléaires?
J’espère que c’est du figuré, les nuages nucléaires n’ont pas de frontière ce serait dramatique humainement et écologiquement.

tibor

je ne suis pas un stratège mais si on considère le passé c’est encore Israel qui devra faire le sale boulot
CHIRAC-IRAK-OSIRAK la Syrie en 2007 mais qui d’autre aurait fais ça???
Je commencerais à couper les ailes de l’Iran en éradiquant le Hamas et le Hezbollah, nous connaissons
tous les emplacement ou leurs armements sont concentrés, ensuite j’en finirais aven l’armée syrien en
en détruisant leur aviation au sol et leurs stock de missilles, paralyser nos ennemis qui nous entourent
avant de nouis occuper de l’Iran
je sais, c’est un peu de l’utopie mais de tout maniére nous serons livrés à nous méme
BAROUK HASEM ANAHNU HAZAKIM