Le candidat socialiste tient un discours lénifiant sur sa future politique extérieure.

Car il sait qu’il ne pourra pas changer grand-chose…Dès son entrée à l’Élysée, s’il est élu, François Hollande, c’est promis, ira expliquer à Angela Merkel qu’il faut impérativement amender le pacte budgétaire auquel la chancelière tient comme à la prunelle de ses yeux.

Et qui, accessoirement, a été signé par 25 des 27 pays de l’Union européenne (Royaume-Uni et République tchèque exceptés).

Il a aussi été voté au Bundestag par une large majorité comprenant les sociaux-démocrates, amis politiques des socialistes français.

Voilà pour le discours officiel martelé sur les tribunes.

Dans la réalité, les dirigeants socialistes savent pertinemment que leur marge de manoeuvre est très étroite.

Et glissent, en confidence, qu’ils ne veulent nullement « casser la baraque ».

Ils se contenteront donc d’un petit ajout social en faveur de l’emploi et de la croissance.

En fait, François Hollande peine à « cliver » sur la politique étrangère.

La réintégration de la France dans l’Otan ?

Elle ne sera nullement remise en cause.

On en fera simplement le bilan. Sur la Syrie ?

Pas question, non plus, de rompre avec la ligne actuelle.

Sur l’Iran ?

Renforcement des sanctions, mais refus de cautionner une opération militaire.

Sur le Proche-Orient ?

Il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarettes entre la vision de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande.

La Françafrique déjà moribonde

Certes, ce dernier s’engage à enterrer définitivement une Françafrique moribonde et que Nicolas Sarkozy avait déjà promis à une imminente inhumation.

Ni dans les relations avec la Chine, dont Laurent Fabius a eu un avant-goût amer lors de son voyage à Pékin, ni dans les rapports avec la Russie, la France ne peut se permettre la moindre fantaisie.

Il y a, bien sûr, l’Afghanistan. Nicolas Sarkozy veut retirer les troupes françaises en 2013, François Hollande, fin 2012.

Mais compte tenu des délais techniques nécessaires au rapatriement des hommes et, surtout, du matériel, il y a fort à parier que la différence se mesurerait en semaines…

Si François Hollande accédait à la magistrature suprême, le seul changement à attendre est de style.

Il bousculerait sans doute moins les convenances, laisserait davantage de latitude au Quai d’Orsay et à la diplomatie traditionnelle.

Les noms qui sont avancés pour le poste stratégique de conseiller diplomatique de l’Élysée (le « sherpa ») sont ceux de vieux routiers qui connaissent la musique.

François Hollande est l’homme des synthèses et des compromis.

Il ne froisserait probablement personne et éviterait les grosses bêtises.

Mais cela suffit-il dans un monde en plein tumulte ?

L’activisme, même parfois brouillon, de Nicolas Sarkozy a indéniablement permis d’éviter le dérapage de dangereux conflits, comme en Géorgie, rétabli la légitimité démocratique en Côte d’Ivoire, remis la machine européenne sur les rails, contenu la crise de 2008 et celle de la dette grecque.

L’histoire est tragique, et une gestion de notaire est rarement appropriée.

Pierre Beylau

15/03/2012

http://www.lepoint.fr/monde/ou-va-le-monde-pierre-beylau/hollande-et-le-monde-des-bisounours-15-03-2012-1441654_231.php

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Albert.guerchoun1

J’espère de tout coeur que pas une voix de la communauté n’ira à cette fraise des bois! Voilà un gars qui dit simplement qu’il faut IMPOSER A ISRAEL ……….alors réfléchissez mes frères