Le candidat PS veut contrer l’image d’un parti qui aurait abandonné les juifs et Israël. Sans verser dans le communautarisme et en gardant une position équilibrée sur la question du Proche-Orient. L’alerte est venue début février.

Des sympathisants PS, juifs, s’inquiètent de l’image de François Hollande auprès d’une partie de leurs coreligionnaires: le candidat est… antisémite, son entourage est composé d’Arabes forcément hostiles à Israël et aux juifs!

Voilà ce qui circule, notamment sur Internet.

Comment contrer ce que ces militants estiment être une campagne de la droite, majoritaire au sein de la communauté ?

Saisi du sujet, François Hollande mandate Jean-Marc Ayrault pour le traiter. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale prend les choses au sérieux, avec un souci: établir l’évidence – que Hollande n’est pas antisémite – sans tomber dans le communautarisme ni perdre des voix du côté des musulmans.

Plusieurs types d’actions sont débattus.

D’abord, la visite d’un centre social communautaire.

Il s’agit de montrer que le candidat se préoccupe des problèmes des juifs, comme de ceux, similaires, des autres citoyens français.

Et de lutter contre le cliché d’une communauté riche et puissante : « juif pauvre » n’est pas un oxymore, mais une réalité sociale.

Un vote juif ?

Ensuite, une rencontre avec des personnalités juives est décidée, afin de faire valoir ces soutiens prestigieux de Hollande.

Parallèlement, Laurent Azoulai, membre du PS et président du Cercle Léon Blum, projette une initiative du même type.

Les deux idées fusionnent : le 29 mars, François Hollande rencontrera donc 300 à 400 personnes.

Les juifs se sont sentis abandonnés par la République, ne comprenant pas la faiblesse de Lionel Jospin

Il fut un temps où ces efforts n’étaient pas nécessaires.

Les juifs étaient de gauche. « A partir de 2000, la situation au Proche-Orient s’est transposée en France.

Il y a eu une série d’agressions antisémites et les juifs se sont sentis abandonnés par la République, ne comprenant pas la faiblesse des réactions de Lionel Jospin face à ces événements », explique Laurent Azoulai, qui poursuit:

« Il n’y a pas de vote juif, sauf quand on le provoque. »

Si Hollande jouit d’une meilleure image que Martine Aubry -durant la primaire, les soutiens juifs se sont multipliés en faveur du premier-, l’alliance du PS avec les Verts et le PC inquiète: « Ils sont de tous les cortèges propalestiniens, mais on ne les voit pas beaucoup manifester contre la répression en Syrie », note un membre du PS, juif, qui exprime ce sentiment du « deux poids, deux mesures », très fort au sein de la communauté.

Pierre Moscovici s’emploie à relativiser ce désamour. « Je vois beaucoup de choses circuler sur l’entourage… juif de François Hollande, et je rappelle ses positions: il est intransigeant avec l’antisémitisme, amical avec Israël, sévère mais juste avec son gouvernement et attaché à la création d’un Etat palestinien. »

Corinne Lhaïk,

Mardi 06/03/2012

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/hollande-et-le-casse-tete-du-vote-juif_1090131.html

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