La députée UMP Valérie Boyer, auteure de la proposition de loi réprimant la négation des génocides dont celui des Arméniens, a porté plainte, lundi 26 décembre, après avoir reçu des menaces et après le piratage de son site Internet par des militants pro-Turcs.

Valérie Boyer, vice-présidente du groupe d’amitié France-Arménie, lors du vote de son texte à l’Assemblée, jeudi.Reuters/CHARLES PLATIAU

« Je viens déposer plainte parce que (…) j’ai été victime sur mes réseaux sociaux d’insultes et d’injures, de menaces de viol, de menaces de mort, et le jour de Noël, mon site Internet a été piraté à plusieurs reprises », a expliqué Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône, à son arrivée au commissariat, à Marseille.

Le site Internet de la députée, qui renvoyait, dimanche, vers un écran noir affichant le drapeau de la Turquie et un message non signé en turc et en anglais, s’en prenant au gouvernement français et à la communauté arménienne de France, était toujours inactif lundi.

À DROITE COMME À GAUCHE, LA SOLIDARITÉ S’EXPRIME

La classe politique de droite comme de gauche a vivement réagi à ces menaces et intimidations, affichant sa solidarité avec Mme Boyer. A l’UMP, le secrétaire général, Jean-François Copé, a ainsi rappelé dans un communiqué que « la liberté d’opinion est au cœur de notre démocratie ». « Il est particulièrement inacceptable qu’une élue du peuple soit ainsi menacée pour la simple raison qu’elle a eu le courage de défendre ses convictions », a-t-il fait valoir.

Le patron des députés UMP, Christian Jacob, est lui aussi monté au créneau pour défendre Mme Boyer et le travail des parlementaires. « La souveraineté populaire s’exerce d’abord à l’Assemblée nationale et rien ne saurait justifier qu’elle soit contestée par des menaces inacceptables », a mis en garde M. Jacob.

La gauche n’a pas été en reste, à l’image du président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet : « Je ne partage pas du tout les convictions politiques de Mme Boyer, mais je condamne avec fermeté les menaces et les intimidations », a lancé l’ex-candidat à la primaire socialiste. Bruno Le Roux, un des porte-parole de François Hollande, a pour sa part jugé que Valérie Boyer devait être « soutenue et défendue » et que « les auteurs de ces agissements et menaces devaient »>Article original être poursuivis par la justice ».

Même tonalité du côté de Manuel Valls, directeur de la communication de la campagne de M. Hollande, qui a adressé sur Twitter « un message de solidarité » à la députée des Bouches-du-Rhône. L’ancien ministre Jack Lang a, lui aussi, dénoncé ces menaces.

COLÈRE DE LA TURQUIE

L’Assemblée nationale a adopté jeudi dernier la proposition de loi pénalisant la contestation de tout génocide, dont celui des Arméniens en 1915. Ce vote a suscité des « sentiments de fierté, de reconnaissance et de justice rendue » chez le chanteur d’origine arménienne Charles Aznavour, qui s’en est ouvert dans une lettre à Nicolas Sarkozy. Mais il a suscité la colère de la Turquie, le gel de sa coopération militaire avec la France et le rappel de son ambassadeur à Paris.

Le texte doit désormais être inscrit à l’ordre du jour du Sénat. Ce dernier a vu son site Internet régulièrement inaccessible depuis dimanche à cause d’une opération de saturation du site. Le célèbre hacker turc Iskorpitx avait revendiqué dans la page des commentaires de son blog le piratage du site du Sénat. Iskorpitx s’est rendu célèbre en Turquie pour avoir piraté près de un demi-million de sites Internet.

LEMONDE.FR avec AFP

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