La reprise de négociations entre Israéliens et Palestiniens a un air de déjà-vu qui touche au pathétique. On n’en comprend, en effet, ni la raison ni les chances de succès. Les États-nations arabes sont en pleine décomposition, l’Iran sur le point d’avoir sa bombe nucléaire, Al Kaeda sur le Golan, mais la question palestinienne est le seul souci qui obsède les Occidentaux qui n’en perdent pas une pour réactiver le conflit au nom de la paix. Surtout que l’on se demande ce que Mahmoud Abbas peut concéder : il ne représente que 60% des Palestiniens, et encore, car il est au pouvoir depuis 4 ans sans avoir été réélu, tandis que le Hamas échappe à sa maîtrise et l’emporterait si demain il y avait des élections.

Le déjà-vu atteint des sommets quand le « ministre » palestinien des affaires religieuses compare ces négociations au traité de Houdabiya que Mahomet avait trahi dès que le sort des armes lui avait été favorable, exactement comme Arafat l’avait fait au moment d’Oslo. Abbas proclame de son côté au Caire que dans le futur Etat, dont Jérusalem serait la capitale, il n’y aurait plus aucun Juif.

Il n’y a que des discours de haine qui émanent des Palestiniens comme l’excellent site Palestinian Media Watch nous le montre de jour en jour.

Alors que se trame-t-il au fond ? Bien sûr, la pression américaine et les menaces européennes pourraient expliquer pourquoi Natanyahou va à Canossa.

De ce point de vue, en effet, la libération des terroristes est une grave défaite : elle annule les décisions de droit et leur confère le statut de soldats. Surtout, elle entraîne un sentiment d’abandon des citoyens israéliens par rapport à l’Etat.

Ayant échoué sur toute la ligne, Obama tente de se donner sa propre cérémonie sur la pelouse de la Maison Blanche (d’où mon titre, emprunté au film de Josyane Balasko…). Il y est d’autant plus aidé qu’une partie du judaïsme américain le soutient. Le fait que le négociateur américain est Martin Indyck est significatif car il fut co-président de Jstreet, dont le « sionisme » n’a d’égal que le postsionisme.

Cependant, il y a d’autres possibilités d’explications que je décèle dans le fait que Kerry assigne bizarrement 9 mois de durée à ces négociations. C’est le temps qu’il faut pour que l’Iran ait la bombe. De deux choses, l’une. Ou bien il s’agit d’une diversion israélo-américaine pour préparer une attaque sur l’Iran. Ou bien il s’agit de bloquer toute tentative israélienne contre l’Iran (pour ne pas géner les « négociations de paix »). Au terme de ces négociations, dont l’échec est annoncé, il sera trop tard pour qu’Israël intervienne…

En tout état de cause, comme dans toute négociation de paix avec le monde arabe dont la stratégie de Takyiah (ruse et double langage) est la règle sacro-sainte – ce dont témoigne aujourd’hui encore l’Autorité Palestinienne -, Israël doit se préparer à la guerre. Déjà, les pacifistes israéliens menacent Israël d’une « troisième intifada », d’une catastrophe à venir, si jamais… Le « processus de paix » n’a-t-il pas, depuis Oslo, été le cadre de plusieurs guerres, de vagues de terrorisme sanglant et d’opérations de grande ampleur ? Il est encore temps d’en prendre conscience.

Vieil adage romain : « si tu veux la paix prépare la guerre ».

* A partir d’une chronique sur Radio J, le 2 août 2013.

Shmuel Trigano

TAGS: Obama Marin Indyck JStreet USA Iran Processus de Paix

Si vis pacem para bellum

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