Le Président Vladimir Poutine a donné le ton de la discussion sur la Syrie, dans le cadre du Sommet du G8, qui s’est ouvert en Irlande du Nord, lundi 17 juin, quand il s’en est pris vertement au Premier Ministre britannique David Cameron, à Londres, dimanche, pour son soutien aux rebelles « qui tuent leurs ennemis et dévorent leurs organes ».Répliquant à la décision du Président américain Barack Obama, cette semaine, – qu’il rencontrera en privé, durant ce sommet- d’apporter aux rebelles un « soutien militaire »- Poutine a demandé, incisif : « Est-ce bien à ce genre d’individus que vous voulez livrer des armes ? ».

Les bords agréables du Lac choisi comme lieu de cette rencontre de deux jours, entre les dirigeants américain, russe, canadien, français, allemand, italien, britannique et japonais étaient à des années-lumière des zones syriennes de massacres, où plus de 94.000 personnes ont été tuées, selon les estimations les plus réservées. Mais, le Président russe s’assurera que la voix de ses alliés, Bachar al Assad, l’Ayatollah Ali Khamenei et Hassan Nasrallah, seront entendues fort et clair, dans le hall de la conférence, jusqu’à ce qu’ils soient reconnus comme les grands vainqueurs de la cruelle guerre de Syrie. Si les dirigeants mondiaux temporisent, les armées syrienne et du Hezbollah continueront leur marche forcée sur Alep, la plus grande ville de Syrie, pour y commettre leur prochain bain de sang.

Les armes légères que le Président Obama propose de livrer aux rebelles syriens ne leur donnent pas la moindre petite chance de faire face aux avions bombardiers et de combat, aux tanks lourds, et aux approvisionnements illimités en munitions, fournies à l’armée de Bachar al Assad par la Russie, ainsi que les missiles et les troupes provenant du Hezbollah et de l’Iran.

Cette prépondérance implacable fait de la chute d’Alep et de la victoire d’Assad une conclusion courue d’avance.

Le Ministre de la Défense israélienne, Moshe Ya’alon, s’exprimant à Washington, ce week-end, expliquait que les succès de l’armée syrienne ne s’additionnaient pas au point de constituer une victoire stratégique. Le dirigeant russe exposera le point de vue opposé, auquel ses colistiers du groupe de Huit ne présentent pas de réponse concluante. Ils martèleront, par conséquent, l’unique point sur lequel ils sont d’accord, à savoir la quête d’une solution politique à la crise syrienne, par le biais d’une conférence internationale, c’est-à-dire, de mettre sur pied une Conférence de Genève 2.

Poutine et Obama devront, donc, mettre leurs idées en commun sur des règles de base acceptables en vue de cet évènement.


Vladimir Poutine au Sommet du G8

Bien qu’à première vue, rien ne semblerait plus raisonnable, les sources russes et moyen-orientales de Debkafile rapportent que c’est, effectivement, une gageure, étant donnée la liste d’au moins quatre préconditions que Poutine projette de poser devant le Président des Etats-Unis, du fait de la puissance des succès guerriers de ses partenaires :

1. Genève-2 ne sera pas convoqué par les USA ni par Poutine, comme on s’en était, d’abord, mis d’accord, mais par le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon. Cela contraindra Washington à s’en tenir aux limites des résolutions de l’ONU et à ne pas pouvoir agir comme l’ont fait les Etats-Unis et l’OTAN en Libye, pour renverser Mouammar Kadhafi, au-delà du mandat qui leur était conféré par le Conseil de Sécurité.

2. Bachar al Assad doit rester au pouvoir, en tant que dirigeant légitime de Syrie. Par conséquent, cela signifie que les ventes d’armes russes au gouvernement syrien siégeant à Damas sont, bel et bien, légales.

3. L’Iran doit bénéficier d’un siege à la conference de Genève-2.
Le Président russe est determine à déjouer toute tentative, menée par Obama, pour tirer avantage de l’élection d’Hassan Rouhani, en tant que Président d’Iran pour supplanter les succès sur le champ de bataille de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah en Syrie. L’Ayatollah Khamenei est d’accord avec lui sur ce point.

Dès dimanche soir, Washington a commencé, de toute évidence, à explorer de nouveaux terrains diplomatiques avec Téhéran, lorsque Denis Mc Donough, le chef d’équipe de la Maison Blanche, a commenté les évènements en Iran en affirmant que l’élection de Rouhani comme Président représentait potentiellement un signe d’espérance. « S’il montre son intérêt à amender ses relations avec le reste du monde, comme il l’a déclaré durant sa campagne – l’opportunité existe de le faire ».

Mais ensuite, il a ajouté : “Mais parvenir à le faire requerrait que l’Iran devienne net et transparent, à propos de son programme nucléaire illicite”.

C’était la réponse de l’Administration Obama au commentaire de Poutine, mardi 11 juin : “Je n’ai aucun doute sur le fait que l’Iran adhère aux engagements internationaux sur la non-prolifération nucléaire, mais on ne peut ignorer les inquiétudes régionales et internationales, concernant le programme nucléaire de l’Iran », disait le dirigeant russe.

4. Poutine est revenu sur son consentement initial à une délégation unifiée et unique représentant l’opposition syrienne, lors de cette conférence internationale envisagée. Il maintient, à présent, que le front rebelle est désespérément divisé et que cette délégation devrait véritablement représenter l’état des lieux de la situation réelle. Cela, également, serait une tentative d’irriter les plans occidentaux en vue de constituer un camp unifié de l’opposition, capable de parler d’une seule voix, face au régime Assad, en accentuant les désaccords profonds qui divisent les factions et milices rivales de l’opposition syrienne.

Comme les choses semblent aller, actuellement, les menées d’Assad en vue de reconquérir la totalité d’Alep se poursuivront après le retour à la maison des dirigeants du G8. Poutine, Khamenei, Assad et Nasrallah continueront leur affreuse marche triomphante et les Etats-Unis, l’Occident et Israël continueront de s’abstenir de toute intervention susceptible de renverser la tendance.

DEBKAfile Article original Reportage Spécial 17 juin 2013, 11:04 AM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski/ Lessakele Blog Article original

TAGS: Syrie Russie Poutine Assad Géopolitique G8 Cameron

Iran Diplomatie genève 2

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Rail

Quel merdier tout ça un vrai sac de nœud , une guerre d’égo ???

Ou bien de réelle solution ? Alors qu’il serait temps que les pays fasse front pour mettre fin à la menace qui est réelle , c’est pas quand une catastrophe humaine se produira qu’il faudra agir .

Mais parvenir à le faire requerrait que l’Iran devienne net et transparent, à propos de son programme nucléaire illicite”. mais c’est un leurre bien évidemment si certains pays croient qu’ils laisseront la vérité éclater je n’y crois pas une seule seconde , l’union fait la force jamais les guerres d’ego n’aboutissent à des résultats concrets si c’est juste une rivalité ? Se qui est en jeu c’est la vie d’êtres humains , c’est bien ça le sujet ? Ils savent tous que l’Iran est incontrôlable et qu’a tout moment ils sont une menace , combien de temps va t’il le falloir pour comprendre que le temps est compté ? La position d’Israël est la bonne , pourquoi ? parce que beaucoup déjà l’accuse , elle ne doit pas servir pour ceux qui veulent la détruire et trouverez cette excuse , prudence à Israël de ne pas se jeter dans certains pièges .