Make hummus, not war, «Faites du houmous, pas la guerre»… Voilà le postulat du documentaire de l’Australien Trevor Graham, qui s’est penché avec attention sur l’histoire et le sens cette crème aux pois chiches et à la purée de sésame.Mikel López Iturriaga, journaliste gastronomique pour El País et sur le blog «El Comidista», s’y est intéressé à l’occasion de la projection du film (qui écume les festivals) lors du cycle Culinary Zinema du Festival de San Sebastian.

Bien plus qu’une collection d’anecdotes sur le hoummous, ce film «explore un sujet encore plus passionnant: comment cet aliment pourrait aider les Israëliens, les Palestiniens et les Libanais à mieux se comprendre».

La géopolitique de l’assiette:


Les trois peuples se disputent en effet la paternité du houmous, en bataillant sur des appellations pour l’exportation, ou sur les records successifs du plus grand plat de houmous du monde…

Le film de Trevor Graham (qui a lui-même une histoire intime avec le houmous, à la suite à de relations amoureuses malheureuses noyées dans la crème de pois chiches) explique que «l’origine du houmous est aussi diffuse que celle de tous les plats traditionnels du monde», souligne El Comidista.

Aujourd’hui, le houmous est profondément ancré dans plusieurs cultures, après des mélanges et fusions. Make hummus not war «démontre les profondes implications culturelles que peut avoir une humble purée de pois chiches», en se baladant entre Beyrouth, Tel-Aviv, Ramallah, Jérusalem ou New York.

Lurri Levi, un fils de parents expulsés d’Irak, explique par exemple que manger du houmous dans un plat commun, avec un morceau de pain pita, est l’acte de partage de base:

«C’est comme une cérémonie, qui signifie que l’on mange ensemble, que l’on est ensemble, que l’on fait partie d’un groupe et que l’on est connecté. C’est comme Facebook.»

The hummus blog, Article original site israélien ayant pour slogan «Give chickpeas a chance» (jeu de mot entre chickpeas, pois chiches, et peace, paix), dit bien la même chose. Le houmous est plus une sous-culture commune à plusieurs nations qu’un aliment…

Mais c’est aussi un gros business, et son identification à un pays ou à un autre à des répercussions économiques. D’ailleurs, «acheter une marque ou une autre peut même être un acte politique», précise El Comidista.

Finalement, pour le réalisateur et pour El Comidista, c’est non pas un objet de conflit, mais un plat régional, malgré quelques nuances, qui pourrait réconcilier tout le monde autour d’une table:

«Le hoummous est un plat commun, qui, en oubliant les rancunes historiques, devrait unir les gens au lieu de les séparer. C’est ce que disent la majorité des personnes interviewées dans le documentaire.»

Lucie de la Héronnière/ Slate.fr Article original

Et pour joindre la pratique à la théorie:

TAGS : gastronomie Moyen-Orient hommous Tel-Aviv Abu Shukri

Trevor Graham Documentaire

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